Trois communes ont déjà refusé d'y adhérer

Parc national : une charte qui fait dĂ©bat

  • PubliĂ© le 29 septembre 2014 Ă  05:15
MaĂŻdo kiosque pique-nique

Les 24 communes de l'île ont été invitées par le préfet à se prononcer sur l'adhésion à la charte du parc national, présentée comme un "projet ambitieux pour le territoire des Hauts" et dont le but est de "définir les objectifs de protection pour le coeur et les orientations de développement durable pour l'aire d'adhésion". Selon le parc, "il s'agit pour les communes non pas de transférer des compétences à l'établissement public ni de s'imposer des contraintes nouvelles, mais de se positionner sur une démarche volontaire". Mais pour certaines municipalités, c'est loin d'être aussi évident. Toutes ne sont pas encore prononcées, mais trois d'entre elles ont déjà voté contre l'adhésion : Saint-Philippe, Les Avirons et Le Tampon.

Au point d’étape du 25 septembre, 14 communes sur 24 avaient délibéré sur leur adhésion ou non à la charte du parc national. Neuf ont apporté une réponse positive : Bras-Panon, Cilaos, Etang-Salé, Plaine des Palmistes, Salazie, Saint-André, Saint-Louis, Saint-Pierre, Sainte-Rose. Deux ont reporté leur possibilité d'adhésion ultérieurement : Petite IIe et Saint-Joseph.

Mais trois ont exprimé un refus - Saint-Philippe, Les Avirons et Le Tampon – et elles pourraient bien ne pas être les seules. Car quoi qu’en dise la direction du parc, ces communes voient bien dans cette charte des "contraintes" et des entraves à leur développement urbain et économique.

"Cela suscite beaucoup d’interrogations pour le devenir des activités humaines, à l’image des camions-bars, de la culture de la vanille, des exploitants...", confie le maire de Saint-Philippe Olivier Rivière. "Si on avait adhéré, la zone d’adhésion couvrirait 100 % du territoire de Saint-Philippe. Ce serait hypothéquer le développement de la commune. Nous sommes durement frappés par le chômage, mais nous sommes une commune dynamique en terme de création d’emplois et je ne souhaite pas enrayer ce dynamisme", ajoute-t-il.

Il existe ainsi une inquiétude de voir la zone du parc national s’étendre au plus près des aires urbaines, comme aux Avirons par exemple, où "l’aire d’adhésion" engloberait notamment le Tévélave. "Tous les projets seraient alors bloqués, il n’y aurait plus de développement possible", indique-t-on du côté de la municipalité pour justifier ce refus de la charte.

Des arguments qui sont rejoignent ceux d’un collectif comme le C.mac (Collectif pour le maintient des activités au coeur de La Réunion), qui a récemment interpellé le maire de Sainte-Rose Bruno Mamindy-Pajany sur le sujet, et qui "invite toutes les communes qui doivent se prononcer à réfléchir à deux fois sur cette charte".

Face à ces craintes, le parc national assure "qu’il s’agit pour les communes non pas de transférer des compétences à l’établissement public ni de s’imposer des contraintes nouvelles, mais de se positionner sur une démarche volontaire" et que "l’adhésion à la charte du parc national marque un véritable engagement en faveur d’un projet de territoire ambitieux, spécifique et partagé pour les Hauts de l’île, dans la continuité des politiques de développement conduites depuis plus de 30 ans".

Mais pour le maire de Saint-Philippe, "la protection de l’environnement ne doit pas se faire au détriment du développement économique". "Je ne souhaite pas mettre ma commune, ni La Réunion sous cloche", affirme-t-il, reprenant une expression souvent usitée.

À l'issue de la période de quatre mois fixée pour ces adhésions à la fameuse charte, plusieurs collectivités ont exprimé le souhait de voir ce délai étendu, "compte tenu notamment de la mise en place de leurs nouvelles instances après les élections municipales", explique le parc. La période initialement définie du 20 mai au 20 septembre a donc été prolongée par décision préfectorale jusqu'au 30 novembre 2014. Reste à savoir quelle sera l’issue de ce délai de réflexion supplémentaire.

www.ipreunion.com

guest
1 Commentaires
FLEURENCE
FLEURENCE
11 ans

Ils se moquent de qui, au Parc ? Il s'agit bel et bien d'empiéter sur les compétences des communes en matière d'aménagement du territoire. Bravo aux maires qui ont le courage de résister.