Ce vendredi 14 novembre 2014, le journal France Mayotte Matin évoque le ressentiment des pêcheurs mahorais, qui auraient été "trahis" par leurs collègues réunionnais en étant "exclus" de la nouvelle fédération des pêcheurs artisanaux de l'océan Indien pour ne pas "froisser" les représentants comoriens. Une polémique qui n'a pas lieu d'être selon Ludovic Courtois, secrétaire général du comité régional des pêches et des élevages marins (CRPMEM) de La Réunion. "Le choix qui a été fait est celui de la sagesse et de la patience en attendant le sommet des chefs d'Etat de la Commission de l'océan Indien. Aujourd'hui, Mayotte est pour nous pleinement intégrée à cette fédération si elle le souhaite, au même titre que les autres membres. La porte leur est grande ouverte", assure-t-il.
Dans son édition de ce vendredi, France Mayotte Matin rapporte les propos du comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM), sollicité par Régis Masséaux, président du syndicat des pêcheurs professionnels mahorais : "Nous savons que M. Enilorac (président du CRPMEM de La Réunion, ndlr) a déjà fait un déplacement à Madagascar et Maurice et nous avons cru comprendre que Mayotte n’apparaîtrait pas directement dans la nouvelle structure pour ne pas froisser la présentation comorienne."
Il n’en fallait pas plus pour susciter l’indignation des pêcheurs mahorais, se sentant "exclus", voire "trahis" par leurs homologues réunionnais qui avaient à l’origine accueilli favorablement la participation de Mayotte à cette fédération réunissant La Réunion, Madagascar, Maurice, les Seychelles et les Comores.
Un sentiment qui ne correspond pas tout à fait à la réalité selon Ludovic Courtois, secrétaire général du CRPMEM de La Réunion. Il explique : "Le projet initial a été mené en concertation avec la COI à l’approche du sommet des chefs d’Etat qui devait se tenir en juillet à Moroni. Il était inutile de vouloir brûler les étapes et le choix diplomatique a été d’attendre que le sommet soit passé pour réexaminer la question de Mayotte."
En raison du crash de l'avion d'Air Algérie au Mali dans lequel 54 Français ont trouvé la mort, le séjour de François Hollande dans l’océan Indien a alors été reporté au mois d’août, ainsi que le sommet de la COI à Moroni. Un sommet au cours duquel le président de la République a réaffirmé que "les Comores ne peuvent plus revendiquer Mayotte", ajoutant que "la question n'est plus négociable".
"Suite à ce sommet, le CRPMEM a immédiatement engagé des discussions avec Mayotte pour une préfiguration de sa participation à la fédération des pêcheurs de l’océan Indien", reprend Ludovic Courtois. "Une délibération a été prise pour l’élargissement aux pêcheurs mahorais et un déplacement est prévu prochainement à Mayotte", ajoute-t-il.
Pour le comité des pêches de La Réunion, Mayotte est donc désormais "pleinement intégrée à cette démarche si elle le souhaite". Et si le 101ème département n’a pu être associé directement dès le départ, c’est qu’il était "compliqué d’obtenir une décision diplomatique au sein de la COI si peu de temps avant le sommet des chefs d’Etat qui se tenait à Moroni", souligne Ludovic Courtois. "Le choix qui a été fait est celui de la sagesse et de la patience", insiste-t-il.
Et le secrétaire général du CRPMEM de préciser : "Au sein de cette fédération, il n’y a aucun pays qui domine l’autre. Mayotte fera partie intégrante de la structure au même titre que l’ensemble des participants. Je l’ai encore confirmé à Régis Masséaux il y a deux jours."
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