Visite de Brigitte Girardin (ministre de l'outre-mer)

"Protéger la légine"

  • Publié le 24 janvier 2004 à 00:00

C'est par une visite à la darse militaire du port de la Pointe des Galets que la ministre de l'outre-mer, Brigitte Girardin, a commencé la deuxième journée de son séjour à La Réunion ce vendredi 23 janvier 2004

En compagnie de Ian Mac Donald, ministre australien de la pêche, des forêts et de la préservation du milieu, et du capitaine de vaisseau Louis Claude Chailleux, commandant de la zone maritime, elle a visité le patrouilleur austral Osiris chargé de la surveillance de la zone de pêche française au large de terres australes et antarctiques françaises (TAAF).

Vendus à prix d'or

Riche en légines, un poisson des grandes profondeurs antarctiques vendu à prix d'or sur les marchés asiatiques en général et japonais en particulier, la zone économique exclusive (ZEE) française est régulièrement pillée par des palangriers pirates pêchant sans autorisation. Ce qui met en péril les intérêts économiques français (notamment ceux des armateurs basés à la Réunion, la légine a représenté en 2002 une valeur marchande 14,6 millions d'euros) et surtout l'existence même de la légine. La pêche de cette dernière est en effet, soumise à quota afin d'éviter le dépeuplement des fonds marins. Des précautions évidemment non respectées par les pirates. Ce qui à terme représente un réel danger d'extinction de cette espèce de poisson.

Le pirate devenu patrouilleur

Les Australiens sont en butte au même problème au sein de leur ZEE limitrophe à celle de la France. C'est la raison pour laquelle un accord de coopération, d'aide de renseignement et d'assistance mutuelle a récemment été signé entre les deux pays. Dans ce cadre " nous présentons à Monsieur Mac Donald les moyens que la France met au service de la lutte contre les pirates et la pêche illicite" commentait Brigitte Girardin, à l'issue de sa visite avec le ministre australien du patrouilleur austral Osiris, un bâtiment à l'histoire particulière.
Le 13 janvier 2003 alors qu'il s'appelait le Lince et qu'il était palangrier congélateur de son état, il était arraisonné en pleine action de pêche illégale au large des TAAF par la marine nationale. De bateau pirate il devenait patrouilleur. Appartenant à l'État, armé par un GIE (groupement d'intérêts économiques) d'armateurs et affrété par les Affaires maritimes, son équipage (10 civils et 2 gendarmes) a pour mission de surveiller la ZEE française et de renseigner la marine nationale sur la présence d'éventuels pirates.

Surveillance par satellite

Ian Mac Donald a souligné que l'Australie allait prochainement mettre en service un patrouilleur du même type. Ce qui permettra un meilleur "croisement" des informations et donc une meilleure surveillance. Une nécessité puisque le le capitaine de vaisseau Louis Claude Chailleux soulignait que de mieux en mieux organisé "en matière de renseignement et de détection radar", la filière de pêche illégale était en mesure de mesure de localiser et donc de fuir, les bâtiments de surveillance de la marine nationale. D'où la nécessité, a-t-on insisté tant du côté australien que français de faire appel aux nouvelles technologies pour renforcer la veille. À noter qu'un système de surveillance par satellite RADERSAT, est désormais opérationnel.
La ministre de l'outre-mer quittera La Réunion pour Mayotte samedi en fin de matinée.
guest
0 Commentaires