Gamède la dévastatrice

Un mort, un disparu

  • Publié le 28 février 2007 à 00:00

Une jeune femme a été emportée par les eaux d'un radier au Tampon et un homme est porté disparu depuis dimanche aux Avirons. Deux personnes ont été sauvées des eaux de justesse à Saint-Denis. Gamède s'éloigne enfin de La Réunion. A 4 heures ce mercredi 28 février 2007, le cyclone se trouvait à 350 km dans l'Ouest - Sud - Ouest de l'île par les points 22.8 Sud et 5.3 Est. Les conditions météo commencent à s'améliorer. L'alerte rouge est levée à 8 heures

Mardi matin, une femme de 44 ans a été emportée par les eaux d'une ravine au Tampon. Au volant de son véhicule, elle tentait de traverser un radier submergé lorsqu'elle a été emportée. La malheureuse n'a pas été retrouvée.
Aux Avirons, un homme de 37 ans, est porté disparu depuis dimanche. Il a quitté son domicile dimanche pour se rendre chez des parents à Piton Saint-Leu et il n'a pas été revu depuis. Sa disparition est inquiétante car le jeune homme devait traverser une ravine pour retourner chez lui.
A Saint-Denis, un homme emporté par la ravine du Chaudron ne doit sa vie qu'à l'intervention d'un témoin qui n'a pas hésité à se jeter à l'eau pour le secourir et à lui prodiguer ensuite les premiers soins pour lui permettre de respirer à nouveau.
Toujours à Saint-Denis, un pêcheur de bichiques parti vérifier ses canaux dans la rivière n'a pu ressortir de l'eau déchaînée. Il a été secouru par les hommes du GIPN (groupement d'intervention de la police nationale).
A noter que 3 personnes ont gravement été blessées et 84 plus légèrement dans divers accidents et incidents inhérents au passage du cyclone. Mardi en début de soirée, 927 sinistrés avaient trouvé refuge dans les différents centres d'hébergements de l'île.
A 4 heures ce mercredi 28 février 2007, le cyclone se trouvait à 350 km dans l'Ouest - Sud - Ouest de l'île par les points 22.8 Sud et 5.3 Est. Sa trajectoire l'éloigne enfin de La Réunion. Il est passé au plus près de l'île dans la nuit. Le temps commence à s'améliorer, mais l'Ouest et le Sud de Saint-Paul à l'Etang-Salé reste encore sous son influence. Le vent souffle encore en violentes rafales dans les hauts de l'Ouest notamment.

Bourrasques de vents

Mardi, les conditions météo ont été particulièrement mauvaises dans les cirques, les plaines, ainsi qu'à la Possession, au Port et à Saint-Paul. Les précipitations étaient importantes. Les rafales de vents ont atteint les 150 km/h sur le littoral et les 200 km/h sur les hauteurs.
Le front de mer de cette commune a été littéralement dévasté par une énorme houle. Des creux de 10 mètres et de vagues de 12 mètres chargées de galets se sont abattus sur le rivage. La mer a littéralement creusé sous la rive. Deux abris de pêches et des camions bars ont été emportés par les flots.
Aidés par la population les propriétaires des lieux ont essayé de sauver ce qu'ils pouvait en essayant d'échapper à l'océan déchaîné
Le drame a été évité de justesse lorsqu'une vague plus forte que les autres s'est écrasé sur le quai atteignant la chaussée. Jetées au sol et traînées sur le bitume, deux personnes ont été blessées.
Dans le quartier de la baie de Saint-paul, de nombreux riverains, pêcheurs pour la plupart craignaient pour leurs maisons et leurs embarcations q'ils ont tenté de mettre à l'abri tant bien que mal.
D'autre part, conséquence de la montée des eaux, des familles ont été évacuées de Salazie ainsi que de l'Îlet Quinquina et du quartier de la Colline à Saint-Denis.

Trafic routier quasiment impossible

Par ailleurs, tout au long de la journée de mardi, le trafic routier a été particulièrement perturbé. L'effondrement du pont de la rivière Saint-Etienne, la fermeture de la route du littoral et celle des ponts sur la rivière des Galets, la submersion de nombreux radiers, le vent et la pluie ont transformé le moindre déplacement en véritable expédition. La Réunion étant en alerte orange, la vie économique était légalement sensée reprendre. Cet état de fait a jeté sur les routes des dizaines de milliers de personnes qui ont rapidement été engluées dans les embouteillages tout en subissant des conditions météo exécrables et souvent dangereuses.

Avion dérouté

La limite de dangerosité a été atteinte en milieu de matinée sur la route de la Montagne, seul axe possible pour rallier le Nord à l'Ouest. La voie de circulation a été ouverte à 6 heures malgré qu'elle soit déjà difficilement praticable. Moins de 2 heures plus tard, elle était totalement impraticable. La décision était prise de la fermer à 10 heures. Un délai trop court pour évacuer les milliers d'automobilistes qui se trouvaient déjà sur la voie de circulation. Roulant au pas, ils ont littéralement été pris au piège sous une falaise gorgée d'eau, n'ayant ni la possibilité de faire demi-tour ni celle de poursuivre leur route. Des mouvements d'énervement ont eu lieu. Finalement, toutes les voitures ont pu atteindre Saint-Denis ou la Possession.
Maurice n'échappe pas aux mauvaises conditions météorologiques. Un avion en provenance d'Europe a été dérouté sur La Réunion en milieu de journée. Les passagers, essentiellement des Allemands et de Britanniques, sont hébergés au stade de l'Est à Saint-Denis.
Quant au ministre de l'Outre-Mer, François Baroin arrivé en milieu de matinée, a annulé sa visite du pont Saint-Etienne et d'une exploitation de Pierrefonds en raison de mauvais temps. Il est donc resté à Saint-Denis pour exprimer la "solidarité nationale" aux Réunionnais sinistrés.
Enfin, concernant les différents réseaux, ce mercredi matin 30 000 foyers n'avaient pas d'électricité, 115 000 étaient privés d'eau et 3 200 de téléphone.
Le secteur agricole est littéralement sinistré notamment en ce qui concerne les maraîchages, les fleurs, les arbres fruitiers et la canne.
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