Nous le révélions ce matin en exclusivité : quatre français, membres d'une famille de La Réunion, et deux ressortissants étrangers domiciliés dans l'île, figurent dans la nouvelle vague de noms publiée par le Consortium international des journalistes d'investigation, dans le cadre des Panama Papers. Mis en ligne lundi 9 mai 2016, les noms de ces six personnes, que nous avons choisi de ne pas divulguer, apparaissent dans la liste des actionnaires de sociétés offshores identifiés dans le cadre de cette enquête internationale. Plus intrigant, un portugais, actionnaire d'une société enregistrée dans les îles vierges, est domicilié à la même adresse qu'une société d'investissement réunionnaise, gérée par un Français. Ce chef d'entreprise résidant à La Montagne partage ses parts de la société avec ses trois enfants. Les deux premiers sont âgés d'une vingtaine d'années et le troisième a moins de 5 ans.
Nos investigations nous ont pour l'instant permis d'établir un lien entre cinq des six personnes ayant un lien avec La Réunion, dont les noms ont été publiés par le Consortium international des journalistes d'investigation.
Premier protagoniste, un chef d'entreprise réunionnais, qui apparaît comme actionnaire d'une société offshore, enregistrée aux Seychelles. Trois autres actionnaires figurent dans les documents publiés sur cette entreprise, ces derniers se révèlent être ses trois fils. Mais, tous les quatre ne sont pas domiciliés à La Réunion : le père et le plus jeune fils ont une adresse en Indonésie et les deux premiers garçons sont associés à une adresse en Chine. Pourtant, nos recherches ont établi que le père, l'ainé et le plus jeune de ses fils vivraient à La Montagne, alors que le cadet vivrait en Métropole. Leur société seychelloise est liée à un cabinet d'affaires situé à Dubaï et dont le nom apparaît près de 900 fois dans les fichiers recueillis par le Consortium.
La suite de notre enquête révèle que ce même chef d'entreprise est également actionnaire ou gérant dans d'autres sociétés basées à La Réunion, dans le secteur du bâtiment. L'une de ses sociétés a été enregistrée à La Montagne, et ses trois fils en sont une nouvelle fois actionnaires. C'est à ce stade qu'arrive un deuxième protagoniste : un ressortissant portugais qui est domicilié à cette même adresse.
Ce portugais est quant à lui actionnaire d'une société offshore enregistrée aux Ile vierges britanniques, et reliée à Gibraltar, spécialisée dans le recyclage. Il en serait actionnaire avec un ressortissant britannique d'après les documents du cabinet panaméen. Elément troublant, un cabinet d'affaires, relié à une centaine de sociétés offshore, serait l'intermédiaire entre le britannique et le portugais.
La sixième personne, un ressortissant équatorien, a une adresse dans le centre-ville de Saint-Denis, où personne ne semble le connaître. Mais son entreprise, qui commercialiserait des fleurs, apparaît en ligne comme basée en Equateur, même si le propriétaire possède également une adresse en Russie.
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Les liens entre la société apparenant à des actionnaires de La Réunion et la société appartenant à deux actionnaires étrangers