Amedy Coulibaly a été tué le vendredi 9 janvier 2015 par une équipe du RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion), alors qu'il prenait en otage une quinzaine de personnes dans une supérette casher de Paris. L'homme, qui se revendique du califat de l'organisation terroriste Etat islamique, a assassiné quatre clients parce qu'ils étaient juifs. Alors que les policiers d'élite se préparaient à donner l'assaut Porte de Vincennes, RTL a entrer en liaison avec le djihadiste et enregistrer -- sans qu'il ne s'en rende compte - une conversation surréaliste. (photo publiée par le Journal du Dimanche)
Armé d'une kalashnikov, d'un pistolet mitrailleur et d’un couteau, Amedy Coulibaly a tué quatre personnes dans une supérette casher parisienne. Le djihadiste affirme avoir été envoyé par l’organisation terroriste Etat islamique, et s’être " synchronisé " avec les frères Kaouchi - auteurs de l’attentat chez Charlie Hebdo - lors de l’assassinat de la jeune policière à Montrouge.
Au cours de la prise d’otages, la rédaction de RTL a réussi à joindre le forcené vers 15 heures, soit deux heures avant que l’assaut ne soit donné par les forces du RAID. L’homme répond et raccroche mal le téléphone, ce qui permet à la radio d’enregistrer une conversation surréaliste entre le terroriste et ses victimes.
" À chaque fois, eux, ils essaient de vous faire croire que les musulmans sont des terroristes. Moi, je suis né en France. S'ils n'avaient pas été attaqués ailleurs, je ne serais pas là ", se justifie-t-il, en référence aux interventions de l’armée française en Afrique et au Moyen-Orient.
" Il y a eu le nord du Mali et il y a eu la Syrie, un coup monté en même temps. Il n'y a eu aucune exaction au Mali. Il faut qu'ils arrêtent d'attaquer l'État islamique, qu'ils arrêtent de dévoiler nos femmes, qu'ils arrêtent de mettre nos frères en prison pour rien du tout ", annonce le jeune Français aux otages.
"Chez nous, c'est la loi du Talion"
Amedy Coulibaly décide alors de pointer du doigt l’attentisme des clients, dans une suite d’arguments sans vraiment de cohérence : " c’est vous qui avez élu vos gouvernements (sic) et vos gouvernements ne vous ont jamais caché que vous alliez faire la guerre au Mali ou ailleurs. Premièrement. Deuxièmement, c'est vous qui les financez. Vous payez les taxes et des trucs et vous êtes d'accord. "
Concernant les impôts, un otage lui répond : " on est obligé. […] Quand je paie mes impôts, c'est pour les routes, les écoles. On paie nos impôts mais on fait de mal à personne. " Mais pas de quoi faire réagir le terroriste, qui continue d’accuser la population : " si jamais tous les individus arrivent à s'unir, comme là pour Charlie Hebdo, pour élire leur président, et bien faites la même chose en vous unissant. Faites des manifestations et dites : laissez les musulmans tranquille et vous nous laissez tranquille."
La banalité de la conversation s’installe, mais le discours radical reprend rapidement le dessus : " nous, chez nous, c'est la loi du Talion. Vous la connaissez très bien. Allah a dit dans le Coran : ils transgressent, transgressez à transgression égale. Si on touche nos enfants, nos femmes, nos combattants, on s'attaque aux hommes qui nous combattent. "
Amedy Coulibaly évoque alors de nouveau la situation au Moyen-Orient : " votre armée, s'ils ne veulent pas mettre les pieds là-bas c'est parce que dès qu'ils toucheront le sol, ils se feront découper en deux minutes. Ils n'arrivent pas à combattre. Jamais ils n'arriveront à nous battre. Partout où ils ont été, jamais ils n'ont réussi. Allah est avec nous. "
Le terroriste cite alors l’un de ses guides, qui n’est autre qu’Oussama Ben Laden, et recrache ses paroles : " comme il a dit : vous n'allez jamais goûter à la paix. C'est nous qui ferons la paix en Palestine. " Deux heures plus tard, les hommes du RAID donneront l’assaut Porte de Vincennes. En quelques minutes, Amedy Coulibaly est neutralisé, abattu par une soixantaine de balles.
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