La "ciguatera", ou intoxication liĂ©e Ă la consommation de poissons contaminĂ©s par des ciguatoxines, est Ă l'origine de l'interdiction de la commercialisation des requins tigres et bouledogues Ă La RĂ©union et par ricochet de l'arrĂȘt de la pĂȘche de ces espĂšces. Une dĂ©cision que certains pointent du doigt pour expliquer la situation actuelle.
1993 : un foyer dâinfection concernant cinq personnes est identifiĂ© Ă La RĂ©union suite Ă la consommation dâun requin pĂȘchĂ© en baie de Saint-Paul, sans quâil soit possible de dĂ©terminer lâespĂšce de squale en cause. Il sâagit, Ă lâheure actuelle, du seul cas avĂ©rĂ© sur lâĂźle dâune intoxication par des ciguatoxines suite Ă la consommation de requin.
1999 : lâinterdiction de la commercialisation Ă La RĂ©union de certaines espĂšces de poissons en raison du risque dâintoxication par des biotoxines marines â rĂ©glementation qui existe depuis 1966 â est Ă©tendue Ă la plupart des espĂšces de requins, notamment les tigres et les bouledogues.
2015 : 16 ans et 10 morts victimes dâattaque de squales plus tard, le sujet revient dramatiquement sur la table. Pour certaines associations, pour beaucoup de participants Ă la manifestation de ce mercredi 15 avril devant la sous-prĂ©fecture de Saint-Paul, la disparition de la pression de pĂȘche sur les tigres et les bouledogues est en effet lâune des principales causes de la situation actuelle.
"La seule certitude, câest quâon ne sait pas grand-chose"
"Ce nâest pas la cause unique, mais câest sans doute lâune des raisons", estime Jean-Pascal Quod, directeur de lâAgence pour la recherche et la valorisation marines (ARVAM) qui a longtemps planchĂ© sur le sujet. Il souligne surtout quâil nây a actuellement "pas de certitudes" autour de la ciguatera.
"Oui, il y a un risque, mais le niveau dâĂ©valuation nâest pas clair et la dĂ©nomination ciguatera englobe beaucoup de choses", explique le biologiste. "Câest un sujet qui empoisonne la rĂ©flexion depuis 1993 mais qui nâa peut-ĂȘtre pas Ă©tĂ© traitĂ© comme il aurait dĂ» lâĂȘtre. Sur la pĂ©riode 2004-2012, il nây a plus eu dâintĂ©rĂȘt sur le sujet, il nây a pas eu dâĂ©tudes du tout. Et aujourdâhui, la seule certitude, câest quâon ne sait pas grand-chose...", dĂ©plore-t-il.
Dâautant que le sujet est complexe. Le terme "ciguatera" dĂ©signe lâintoxication liĂ©e Ă la consommation de poissons contaminĂ©s par des ciguatoxines, celles-ci Ă©tant produites par une micro-algue prolifĂ©rant sur certains coraux. Mais cette "ciguatera" prend diverses formes selon les rĂ©gions du globe oĂč elle sĂ©vit. Dans un rapport complet sur le sujet datant dâaoĂ»t 2014, lâAgence nationale de sĂ©curitĂ© sanitaire de lâalimentation (Anses) note ainsi que "des diffĂ©rences rĂ©gionales ont Ă©tĂ© notĂ©es dans le syndrome clinique et peuvent ĂȘtre attribuĂ©es la prĂ©sence de ciguatoxines diffĂ©rentes". Elle souligne aussi que "les intoxications par consommation de requins sont peu documentĂ©es", et quâil existe "potentiellement un autre type de toxines dĂ©nommĂ©es jusquâĂ prĂ©sent carchatoxines, dont la structure nâa pas encore Ă©tĂ© Ă©lucidĂ©e".
Madagascar, principal foyer dâintoxication
Câest en grande partie ce manque de connaissance qui a conduit en septembre 2014 lâAnses, sollicitĂ©e par le prĂ©fet, Ă rendre un avis dĂ©favorable sur la possibilitĂ© d'autoriser la commercialisation des requins tigres et bouledogues.
Lâagence sanitaire sâinquiĂšte notamment des intoxications rĂ©currentes frappant Madagascar, oĂč a Ă©tĂ© recensĂ© le plus grave Ă©pisode dans lâocĂ©an Indien, en 1993. Entre 200 Ă 500 personnes avaient Ă©tĂ© intoxiquĂ©es suite Ă la consommation dâun requin (bouledogue ou balestrine), 60 Ă 98 dâentre elles Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ©es. De 1930 Ă 1997, 83 Ă©pisodes dâintoxication par consommation de requins ont Ă©tĂ© recensĂ©s sur la Grande Ăle, les derniers datant de novembre 2013 (9 morts) et de fĂ©vrier 2014 (1 mort).
LâAnses considĂšre quâun risque de "transmission" de la ciguatera de Madagascar Ă La RĂ©union existe, du fait de la capacitĂ© de certains requins Ă parcourir de longues distances Ă travers lâocĂ©an Indien. De fait, le programme CHARC a mis en Ă©vidence le parcours dâun requin tigre marquĂ© entre les deux Ăźles. Il ne sâagit toutefois pour lâinstant que dâun seul et unique individu, sachant que les requins bouledogues seraient eux beaucoup plus "cĂŽtiers" ne sâĂ©loignant quâĂ quelques centaines de kilomĂštres du littoral.
Dans lâattente des rĂ©sultats de Valorequins
Suivant lâavis de lâagence sanitaire, la prĂ©fecture prĂ©fĂšre toutefois jouer la prudence en vertu du fameux "principe de prĂ©caution" et poursuivre les Ă©tudes et les analyses sur la ciguatera dans le cadre du programme Valorequins.
La premiĂšre Ă©tape, nommĂ©e "ciguatera 1" et lancĂ©e en 2012, Ă©tait constituĂ©e dâune campagne de pĂȘche portant sur 24 requins â 12 tigres et 12 bouledogues â, avec recherche de ciguatoxine. Sâen est suivi un long processus expĂ©rimental, dĂ©butĂ© par des bio-essais sur des souris, complĂ©tĂ©s par des "tests de cytotoxicitĂ© sur cellules Neuro-2a", indique lâAnses dans son rapport. Tout ça pour aboutir Ă des rĂ©sultats dĂ©finitifs en juillet 2014, qui "nâont pas montrĂ© la prĂ©sence de toxine de type ciguatoxines au-delĂ de la limite de dĂ©tection", mais sans que cela ne permette une levĂ©e de l'interdiction.
Entre-temps, le programme "ciguatera 2" â devenu depuis Valorequins â a Ă©tĂ© lancĂ© en 2013 pour complĂ©ter ces premiĂšres analyses, avec cette fois la capture prĂ©vue de 90 squales, 45 de chaque espĂšce. Ce programme est encore en cours aujourdâhui. "Le contingent de tigres a Ă©tĂ© atteint, mais pas celui de bouledogues", prĂ©cise Ludovic Courtois, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du comitĂ© des pĂȘches de La RĂ©union (CRPMEM). En consĂ©quence, "la convention qui sâest achevĂ©e le 31 mars 2015 a Ă©tĂ© prolongĂ©e jusquâau 1er juillet 2016", complĂšte-t-il.
Pourquoi pas à Mayotte ?
Si les premiers tests de recherche de ciguatoxines ont pu commencer sur les requins tigres, "il est encore trop tĂŽt pour avoir des rĂ©sultats", ajoute Ludovic Courtois. Et "tant que les batteries dâanalyses de Valorequins ne seront pas achevĂ©es, il sera difficile dâenvisager une Ă©volution de la rĂ©glementation", estime-t-il.
Le retour des bouledogues et des tigres sur les Ă©tals rĂ©unionnais nâest donc pas pour tout de suite, pendant quâĂ Mayotte, dĂ©partement français pourtant plus proche de Madagascar â et donc potentiellement plus exposĂ© au risque "ciguaterique" â, aucune interdiction de commercialisation nâest actuellement en vigueur. De quoi ajouter encore un peu Ă la confusion...
www.ipreunion.com

Mayotte est un departement français depuis meme pas un an. Il fait aucun doute qu'il va s'aligner sur la reunion pour la ciguatera comme il s'aligne avec la polygamie, la coutume islamique et les cadis. Encore un argument Ă 2 balles; il faut vraiment ĂȘtre debile pour imaginer convaincre des gens normaux avec ca.
Si a Mayotte (departement exactement comme la Reunion), ils ont le droit de vendre et consommer les requins bouledgoues et tigres et pas a la Reunion on est en droit de se demander de qui se fiche la France?
Les mahorais sont-ils des sous francais ou veut-on faire de la Reunion un sanctuaire a requins?
Sachant que
1. d'autres especes de poisson ont le risque ciguatera et qu'ils sont quand meme vendus sur l'etal reunionnais (comme le capitaine)
2. la France a donne l'asile politique a Paul Watson (chef du groupe extremiste ecolo bobo Sea Shepherd qui est poursuivi par Interpol).
On se fait vite une reponse...
La France a vendu l'ame de la Reunion au diable. On veut en faire un sanctuaire a requins, un terrain d'essai pour des experiences ecolo (parc marin, parc des hauts...)
vous avez raison , j'ai extrapolé le fait que vous puissiez argumenter ! désolé de la méprise !
continuez comme ca , surtout ne changer rien on sens bien qu'avec des gens posés réfléchis et hautement cultivés comme vous le problÚme sera rÚglé
Breizhatoll: amalgames, confusions, extrapolation gratuites. Le tout en rafale pour noyer le poisson.
la theorie de l'arret de la peche du a la ciguatera comme cause de l'augmentation des requins n'a pas été refermé désolé ! du moins tant que vous n'aurez pas d'éléments sur la population de requins ce que personne ne semble avoir réussi. il n'en reste pas moins que six années aprÚs l'arret de leur peche en 2005 que l'on a créé une réserve en pleine station balnéaire favorisant la mise a bas des femelles nouvellement matures sexuellement . C'est d'ailleurs encore aprÚs six années que les premiers accidents se sont produits . Surpopulation avec compétition pour la nourriture . aggressivité croissante des spécimens du fait de la multiplication des femelles ? 65 % des bouledogues marqués entre 2011 et 2013 étaient des femelles de 14 ans de moyenne (vu leur taille et si l'on extrapole les croissance de l'uicn) et les males avaient en moyenne 13 ans (surement du a leur duree de vie inférieure)
la surpeche pour des requins cotiers est une theorie pour le coup des plus hasardeuse.
les rejets d'eau douce me semble également douteux au vu du nombre d'attaques en dehors de la saison des pluies :
"La distribution mensuelle des attaques montre une réparation relativement homogÚne,
avec une fatalité beaucoup plus importante (60%) durant la période avril-septembre
correspondant Ă l'hiver (Figure 5)."p 8 du document que vous citer
la turbidité sur un spot de surf est ma foi réguliÚrement mauvaise du fait des vagues mais constitue néanmoins un facteur aggravant. Par contre il y a quelques années on se mettait a l'eau dans des eaux boueuses aprÚs cyclone sans apercevoir le bout d'un aileron que ce soit en surf ou en apnée. ce critÚre ne peut donc expliqué le changement soudain de comportement des requins dans une zone préservé des attaques pendant quarante ans .
il n'y a pas eu de soudaine augmentation des construction en 2011 ni dans les années précédentes dans l'ouest au vu de la sursaturation et du manque de terrain a construire. de plus les stations d'épuration sur l'ouest sont au normes européennes avec pres de quinze années de charge hydraulique prévue .
les analyses des attaques pre 1990 l'ont été sur la base de témoignage et d'article de presse : je vois donc mal comment Gery Van Grevelynghe aurais pu ausculter les corps lui qui est arrivé en 1992 à la réunion.
la théorie du garde manger n'a pas été formellement rejeté . la seule chose qui a été prouvé c'est que la biomasse n'avait augmenté que de façon extremement faible ce qui a été interprété comme une impossibilité d'effet garde manger . Par contre comment expliquer la taille de ces requins dans le contexte d'une réserve désertique? Ni aurait il pas là une utilisation de la biomasse par cette population de prédateur qui exploiteraient au maximum la ressource au point de l'empecher de croitre ? une réserve en nouvelle calédonie a vu son taux de prédateurs passé de 3 % a 53 % en seulement six ans alors que dans les zones hors réserve ce taux se maintenait à 3 % .
bref je ne crois pas vous convaincre mais j'espÚre au moins avoir apporté un éclairage un peu plus nuancé sur votre analyse de la situation si tranchée
- le requin bouledogue nâĂ©tait pas pĂȘchĂ© avant l'arretĂ© prĂ©fectoral => le debat sur la ciguatera et la levĂ©e de cet arrĂȘtĂ© est un non sens
- le requin bouledogue était déjà identifié comme l'auteur d'attaques en 1980 et dans la these de Gery Van Grevelynghe en 1994
http://www.info-requin.re/IMG/pdf/4_Statistiques_des_donnees_historiques_des_attaques_a_La_Reunion_depuis_1980.pdf
page 19
donc depuis 1980, et 1994, la connaissance a avancĂ© avec les observations de l'Ă©tude Charc restituĂ©e en 2014. Ces observations n'ont rien de rĂ©volutionnaire mais ont permis de fermer certains hypothĂšses (les thĂ©ories des gardes manger, de lâarrĂȘtĂ© anti ciguatera) et de confirmer d'autres que sont la surpeche, les rejets d'eaux douces et la turbiditĂ©. Malheureusement ces paramĂštres qui ont mis des decennies avant de nous exploser Ă la figure ne pourront ĂȘtre inversĂ© du jour au lendemain, Ă plus forte raison si les bĂ©tonneurs et saccageurs refusent d'admettre leurs responsabilitĂ©s collectives et tirent vers le bas pour de fausse solutions
Vous avez raison : a vous lire on ne comprend pas ce que vous cherchez a démontrer en effet .
Si vous souhaitiez prouver que dĂšs 88 aucun bouledogue n'avait Ă©tĂ© pĂȘchĂ© il suffit de reprendre l'Ă©tude signĂ© par chabanel et pothin de 1999 et 2004 pour dĂ©couvrir qu'aucun bouledogue n'avait Ă©tĂ© recensĂ©. Je vous invite a lire ce document qui me semble plus probant .
AN UPDATED CHECKLIST OF THE MARINE FISH FAUNA OF
REUNION ISLAND, SOUTH-WESTERN INDIAN OCEAN
by
Yves LETOURNEUR (1, 2), Pascale CHABANET (2), Patrick DURVILLE (2),
Marc TAQUET (3), Emmanuel TEISSIER (2, 4), Maurice PARMENTIER (2),
Jean-Claude QUĂRO (5) & Karine POTHIN (2, 6)
breizhatoll ne sait pas comprendre ce qu'il lit. Ca permet de comprendre la genese des theories fumeuses
carchiranus est le genre. Il est ecrit que le bouledogue est de ce genre et Ă l'interieur de ce meme genre, l'espece "leucas".
de plus si en 1988 il a ete peché seulement 440 kg de "carcharihinus", a plus forte raison on peut dire que ca represente au mieux un malheureux bouledogue juvenile puisque Breizhatoll fait tres justement remarquer qu'il y a parmi ces 440 kg probablement des pointes noires, blanches et daggsit.
juste pour info les pointes noires, les pointes blanches et les dagsit sont également des carcharinus donc je crains que vous n'ayez légÚrement extrapolé en désignant le bouledogue comme seul représentant des requins divers dit carcharinus.
ils sont aussi bourrés de métaux lourds , meme d'arsenic
il y en a qui sont prets Ă faire bouffer n'importe quoi aux reunionnais pour assouvir leur loisirs et haine du requin
avant de sortir des thĂ©ories fumeuses, il est important de lire ce rapport de l'ifremer datĂ© de 1992 soit AVANT l'arrĂȘtĂ© d'interdiction de commercialisation de la viande de requin:
http://archimer.ifremer.fr/doc/1992/rapport-1455.pdf
"LA PECHE LOCALE aux abords de LA RĂUNION "
annexe2: capture par espece de la peche locale reunionnaise en 1988:
requin ailron blanc: total 6910 kg
requin divers carcharihinus: 440 kg (bouledogue=Carcharhinus leucas)
requin divers: 14468 kg
requin marteau: 2079 kg
et page 16:" le requin Ă aileron blanc (carcharhinus longimamanus) est l'espece la plus frequement pĂȘchĂ©e".
On salue ces associations environnementales (souvent des professionnels de la santé, c'est pas pour rien) qui ont ete les premieres a attirer le prefet sur ces risques certains avant de l'AFSSA et les études de l'IRD confirment.
Il est vrai qu'elles ont l'habitude de le remettre dans le droit chemin depuis sa tentative de passer en force dans la reserve ou il a ete lourdement sanctionné au TA.