Cinq jours après la publication de l'arrêté préfectoral interdisant la baignade, le surf et le bodyboard en dehors du lagon et des zones surveillées, qu'en est-il sur le terrain ? Si des patrouilles surveillent plus ou moins régulièrement les zones interdites, policiers et gendarmes se concentrent davantage sur la prévention que sur la répression. Si peu de contrevenants sont pour l'instant signalés, la nouvelle réglementation reste "difficile à appliquer" et l'arrêté "partiellement" respecté selon certaines mairies.
"On n’a pas encore vu de policiers ou de gendarmes aller dans l’eau pour interpeller un baigneur ou un surfeur..." A la mairie de l’Etang-Salé, Dominique D'Eurveilher, directeur des services techniques, confie que l’heure n’est pas encore à la répression envers les contrevenants à l’arrêté annoncé par le préfet ce vendredi 26 juillet 2013.
"Aujourd’hui on est encore en phase de sensibilisation", précise-t-il, reconnaissant que cette interdiction est "difficile à faire appliquer". Il explique : "Il y a des pratiques anciennes et les gens ont l’impression qu’on touche à leur liberté. Il y a donc encore des pratiquants et on essaye de les sensibiliser. L’arrêté est partiellement respecté, mais il a plus une valeur pédagogique."
Surtout sur un site comme l’Etang-Salé, où seule une partie de la plage est surveillée et où il n'y a pas la protection de la barrière de corail. "Même si la plage est surveillée, elle ne peut pas être totalement sécurisée", souligne Dominique D'Eurveilher, qui n’a pas pour autant constaté une réelle désaffection des baigneurs : "Mardi il faisait très beau, il y avait du monde à la plage et dans l’eau aussi."
En revanche, du côté de Saint-Paul, Jean-Louis Nativel, du pôle administration générale de la mairie, indique : "D’après mes informations, les gens respectent ces nouvelles dispositions. Je n’ai pas eu connaissance de soucis particuliers." Il note cependant un impact direct pour les plages des Roches Noires et de Boucan Canot : "Ces plages restent attirantes pour leur site, mais concernant la baignade c’est évident qu’il y a un effet de réduction. Il va y avoir certainement plus d’affluence dans le lagon, mais on essaie d’y faire face."
Les services de la municipalité saint-pauloise sont ainsi en train d’installer une nouvelle signalétique de prévention, de la baie jusqu’au cap Lahoussaye. "On n’a pas eu connaissance de comportements téméraires, mais on reste vigilant", poursuit Jean-Louis Nativel, pensant également à l’avenir : "Si jamais l’arrêté était abrogé en octobre prochain, on réfléchit à comment améliorer la réglementation. Avec l’augmentation du risque requin, est-ce que la baignade aux risques et périls est suffisante ou est-ce qu’il faut une interdiction durable ?"
La situation est encore différente à Saint-Pierre, où "les plages aménagées se trouvent dans le lagon et où il n’y a pas de contact avec la pleine mer", rappelle Gaëtan Lecreteau, chargé de la gestion des risques aux services techniques de la ville. Comme à Saint-Paul, mais aussi à Saint-Leu, "nous n’avons pas constaté de contrevenants", indique-t-il, précisant toutefois qu’il n’y a pas de patrouilles de police spécialement dédiées au respect de l’arrêté préfectoral. Pour lui, "les surfeurs sont conscients et responsables, ils n’ont pas envie de se jeter dans le danger".
A Saint-Pierre, on met donc également l’accent sur la prévention et l’information. "On était en train d’éditer un nouveau panneau quand on a été surpris par l’arrêté du préfet", explique Gaëtan Lecreteau. Des panneaux mentionnant tous les dangers liés à la baignade et aux activités nautiques – dont le risque requin –, sur lesquels sera ajoutée l’interdiction décidée par le préfet.
Vendredi 26 juillet, ce dernier avait souligné que le but de cette interdiction n’était pas de pourchasser tous les baigneurs ou surfeurs contrevenants. D’ailleurs, aucune municipalité n’indique avoir déjà infligé l’amende de 38 euros prévue par l’arrêté. Cinq jours après cette décision, la nouvelle réglementation semble donc surtout avoir accéléré la prise de conscience des pouvoirs publics locaux, faute de dissuader tous les pratiquants.
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Dur dur de ne pas mettre les pieds dans l'eau là où on a toujours baigné marmailles. Après on essaie de nous dire que le requin a toujours été susceptible de nous attaquer là. Le risque était peut-être de 2% de subir une attaque dans l'Ouest. Maintenant c'est plutôt 75%. Vous trouvez ça normal?