Associé depuis sa création au projet Cap Requins, l'Institut de recherche pour le développement (IRD) de La Réunion a décidé de se mettre en retrait de cette initiative ayant pour objet l'installation de drumlines dans la baie de Saint-Paul pour procéder au prélèvement et au marquage de squales. Des contraintes de temps sont à l'origine de cette décision, mais aussi une volonté de l'IRD de se recentrer sur son activité première, la recherche scientifique. "On a été beaucoup impliqué dans la gestion du risque requin, mais on n'est pas là pour ça", affirme Marc Soria, responsable de l'institut.
"On ne peut pas dire qu’on se retire du projet, car nous n’en étions pas vraiment partie prenante", nuance Marc Soria. "On devait être impliqué seulement dans un rôle de conseil pour tout ce qui concerne la partie marquage", explique-t-il.
Des conseils que l’IRD ne sera finalement pas en mesure de prodiguer à ce projet Cap Requins, d’abord par manque de temps. "Nous avons trop de travail, nous ne pouvons pas tout porter", poursuit le scientifique. Il précise : "Il y a huit mois qu’on a commencé à parler de ça. Il y a eu beaucoup d’atermoiements, de discussions, des changements de porteur de projet... En raison du retard pris, nous ne sommes plus disponibles pour aller sur le terrain."
Il est vrai que l’IRD n’est pas en manque de travail. "Dans le cadre du programme CHARC, on a quasiment terminé la collecte des données, et on va passer dans une phase de stockage puis de traitement de ces données qui va prendre des mois et des mois", souligne Marc Soria.
Mais ces contraintes ne sont pas l’unique raison du recul pris par l’IRD par rapport au projet Cap Requins. "Dans le cadre du programme CHARC, nous travaillons sur l’écologie, sur la compréhension des écosystèmes. On a été beaucoup impliqué dans la gestion du risque requin, mais on n’est pas là pour ça. On doit se recentrer sur la recherche scientifique", explique Marc Soria. "Il ne faut pas se disperser. Concentrons-nous sur les données, car on espère bien arriver à quelque chose", ajoute-t-il.
C’est que les scientifiques de l’IRD ont souvent été la cible de nombreuses critiques, venues des usagers de la mer ou du monde du surf. "On a essuyé des plâtres, on s’est fait traiter de tous les noms, il faut que ça cesse", confie le responsable de l’institut.
Malgré ce retrait, l’IRD assure toutefois qu’il gardera un œil intéressé sur le projet Cap Requins. "Il faut le moduler, mais il y a des choses intéressantes", considère Marc Soria. "Si les drumlines peuvent être un système de protection efficace, il serait idiot de s’en priver", estime-t-il.
www.ipreunion.com