Depuis plusieurs mois, en descendant la pente Bel Air de Sainte-Suzanne, sur la droite, de vives couleurs attirent l'oeil. Orange, blanc, jaune, les oeillets d'Inde ou rose d'Inde sont en fleurs. A La Réunion, cette période de floraison correspond à plusieurs célébrations de la religion tamoule (Photos sly/vs/www.imazpress.com).
Dans le champ de Jérôme Sornom, les roses d'Inde se comptent par milliers et sont de différentes couleurs aussi éclatantes les unes que les autres : oranges, blanches, jaunes. Ils cultivent ses fleurs depuis 25 ans.
- De la préparation des sols, en passant par le ramassage et la vente -
Avant de récolter toutes ces fleurs, à la main, Jérôme prépare le sol, fait des semis, repique les petits plants, arrose et entretient son champ. Il cultivait d'autres variétés de fleurs et a décidé de basculer sur les oeillets d'Inde ou roses d'Inde parce qu'il a vu qu''il y avait "un créneau à prendre".
Ces fleurs décoratives fleurissent toute l'année mais juillet-août est une grosse période pour le cultivateur. En effet, la religion tamoule célèbre en ce moment de nombreuses fêtes. Pour les différentes cérémonies et les marches sur le feu, Jérôme vend ses fleurs aux fidèles sans intermédiaires. Ils passent commande, Jérôme ramasse et les acheteurs viennent récupérer leurs caisses de fleurs qui serviront à faire des colliers de fleurs appelés marliépou.
Du repiquage des semis à la cueillette des fleurs "il faut un dos solide" insiste Jérôme. "On est tout le temps penché pour planter, pour cueillir". Par semaine, il peut ramasser 20 à 30 caisses. C'est assez fluctuant. Une caisse peut contenir 400 pompons. Le jour où nous l'avons rencontré, il a donc ramassé 6.000 fleurs. La cueillette est rapide (il ramasse 10 fleurs à la seconde) mais Jérôme précise qu'il faut avoir l'oeil. Il faut savoir ramasser les "bons pompons", ceux qui sont bien développés à l'intérieur. Le cultivateur jette un rapide coup d'oeil, comme si il avait un scanner à la place des yeux, les casse juste avec ses doigts avant de les jeter dans un seau.
- Les oeillets d'Inde, un répulsif naturel mais aussi une plante médicinale -
Cette fleur n'est pas que décorative, elle est également reconnue pour ses propriétés répulsives contre certains insectes. Le cultivateur conseille à ceux qui possèdent un petit jardin d'en planter pour éloigner les nuisibles. "les racines et les feuilles de la rose d'Inde dégagent une forte odeur qui empêche les insectes de venir sur les autres plantes". Il a aussi parlé de ses vertus médicinales sans rentrer dans les détails. Il préfère laisser le soin aux tisaneurs d'expliquer en quoi ces fleurs sont bonnes pour la santé.
- La rose d'Inde ou marliépou dans la religion tamoule -
Renaldo Carpaye, Président de l'association du temple Pandialé Primat, explique que les roses d'Inde (ou zeyé d'Inde) ou encore plus connu sous le nom de marliépou sont utilisées pour fabriquer des colliers de fleurs et les mettre sur les divinités. Les personnes qui doivent faire une pénitence en portent également. Les pétales sont aussi éparpillées pendant des cérémonies.
Le président explique que "toutes les fleurs sont importantes dans la religion mais les oeillets d'inde sont plus avantageux au niveau qualité prix. Ils ne sont pas trop chers et désormais il est possible d'acheter uniquement les fleurs". L'étape de couper les fleurs de la tige est donc éliminée.
La fleur elle-même n'a pas de signification religieuse, toutes les fleurs sont utilisées dans la religion tamoule mais l'oeillet d'Inde est accessible et il est plus maniable pour faire des colliers. Il est choisi pour sa beauté et ses couleurs éclatantes.
- La saison des cérémonies à La Réunion -
Depuis le mois de mai jusqu'au mois d'août, les tamoules célèbrent plusieurs fêtes. "Les temples organisent des marches sur le feu, des fêtes en l'honneur des déesses Kâli et Mariamman, déesses très priées à La Réunion. Les fleurs représentent une bénédiction des divinités". Pendant la marche sur le feu, la plupart des pénitents vont porter un collier de fleurs dans leur cou pour représenter la divinité et se faire bien devant la divinité" explique Renaldo. "Les pénitents qui portent du lait sur la tête et qui ont des aiguilles sur la tête auront également ce collier de fleurs autour du cou".
- La fabrication des marliépou -
Les colliers de fleurs sont confectionnés pour la majorité du temps par les femmes. Le président explique que "les femmes sont plus aptes à les faire et qu'elles aiment aussi les faire mais ça ne veut pas dire que les hommes ne font pas de marliépou".
Du fil de coton perlé, plus épais que pour de la couture simple, est enfilé sur une grosse aiguille. Tialsy prend un pompon, enfonce l'aiguille sur le dessous et la fait traverser jusqu'au-dessus de la fleur. La fleur est enfilée et elle enchaîne jusqu'à obtenir une bonne longueur. "Il est possible de faire de plusieurs manières en doublant la rangée de fleurs".
Plusieurs colliers ont été confectionnés et partiront en chambre froide jusqu'au lendemain pour les garder fraîches et seront portés par les pénitents pour honorer les déesses.
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La Rose d'Inde contient des flavonoïdes et des caroténoïdes antioxydants puissants qui aident à protéger l'organisme contre les dommages causés par les radicaux libres et un répulsif naturel contre les insectes.
On conçoit que les tamouls ont associé cette Rose à leurs cérémonies religieuses. Elle représente la vitalité, la prospérité et la joie. Sa couleur vibrante particulièrement le jaune ou l'orangé, est un symbole de lumière et d'énergie. Elle représente également la protection et le réconfort.
La richesse de la civilisation Tamoul s'exprime aussi par sa langue dont l'histoire remonte à plus de 2000 ans, ses changements phonologiques et grammaticaux, à travers le temps ainsi que des évolutions de la syntaxe.
Aujourd'hui la grammaire tamouls se rapproche de la langue écrite de la langue parlée, tout en conservant les particularités de cette écriture très ancienne.
Quand arrêterez vous de parler de chose que vous ne connaissez pas ? Comment osez-vous parler de l hindouisme comme religion “ tamoule” ? Dites plutôt malbar !
Je vous rappelle que le
Parti au pouvoir dans le Tamil Nadu depuis plus de 50 ans est ouvertement athée critiquant ouvertement l hindouisme comme importée et imposée par le Nord de l Inde.
Les malbars dans un grand retour identitaire confondent tout. Contentez vous du créole et ça ira bien.