Imaginez un amphithéâtre plein à craquer. Une centaine d'élèves attablés cachés pour la plupart derrière leurs ordinateurs. Parmi ces étudiants, certains écoutent les mots du maître de conférence. D'autres profitent pour surfer sur le net. Pour limiter les distractions, certains établissements de l'enseignement supérieur ont décidé de bannir les ordinateurs des cours. À La Réunion, c'est tout l'inverse (Photo : www.imazpress.com)
"Actuellement, l'Université n'est pas sur cette position. Au contraire, nous travaillons en ce moment sur un Schéma directeur du numérique ainsi que sur l'établissement d'une charte sur l'usage de l'intelligence artificielle", explique Laurent Didier, vice-président en charge de la formation.
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De plus, "nous soutenons les innovations pédagogiques afin de stimuler davantage nos étudiants en rendant davantage interactifs les enseignements grâce aux outils numériques".
Afin que tous les étudiants soient sur un même pied d'égalité, "des prêts d'ordinateur sont mis à disposition de nos étudiants pour lutter contre la fracture numérique de notre jeunesse sur un territoire qui connaît des difficultés socio-économiques", poursuit Laurent Didier.
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Selon certains professionnels, prendre des notes sur ordinateur apportent une tentation constante de distraction. Même de manière brève, ces interruptions diminuent considérablement la concentration et empêchent une écoute continue. Une "passivité certaine" que reconnaît Laurent Didier.
Selon lui, "cela peut s'expliquer par plusieurs facteurs autre que l'usage de l'ordinateur. La réussite étudiante est multidimensionnelle, il est donc nécessaire de jouer sur plusieurs leviers liés à la réussite académique et hors-académique (conditions de la vie étudiante)".
Laurent Didier, vice-président en charge de la formation, tient à préciser l'orientation de l'Université. "Nous nous positionnons pour un usage raisonné et responsable de l'ordinateur (et de manière générale des outils numériques) au service de la réussite étudiante, où la plupart de nos évaluations sont encore réalisées à l'écrit sur papier", dit-il.
En clair, "nous devons concilier l'utilisation de l'ordinateur avec le développement d'une démarche réflexive pour nos étudiants aussi bien à l'écrit qu'à l'oral".
-Pour autant, "nous sommes conscients des avantages et des inconvénients de l'usage de l'ordinateur, c'est pourquoi nous sommes dans une démarche de responsabilisation de l'étudiant en leur signalant l'importance de l'assiduité, de l'écoute active lors des enseignements et de travailler régulièrement leurs matières à partir des prises de note (manuelles ou sur ordinateur)", ajoute-t-il.
"Tout cela en préservant la liberté pédagogique des enseignants-chercheurs et des enseignants de l'université en fonction des spécificités des formations proposées", conclut-il.
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Dans l'Hexagone à l'inverse, certains établissements – notamment privés – comme dans certaines formations de l'université catholique de l'ouest à Angers, et l'Institut Catholique de Vendée à la Roche-sur-Yon ou encore la faculté libre de philosophie et de psychologie de Paris, ont fait le choix d'interdire les ordinateurs en amphithéâtre.
À l'Ircom, le directeur, Gabriel Médaouar, a expliqué au Figaro, qu'en "s'inscrivant ici, les élèves savent qu'ils ne pourront pas écrire à l'ordinateur et ils s'en accommodent donc très bien".
"Nous continuons d'assumer cette politique avant tout par correction pour nos professeurs qui n'ont pas à enseigner devant des élèves distraits", ajoute-t-il.
Seuls les élèves souffrant d'un handicap ou de troubles comme la dyslexie peuvent se voir autoriser l'ordinateur.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

C'est une très bonne chose. Combien de fautes de français font les étudiants quand ils rendent leur copie de partiels ? De plus avec l'IA, plus rien n'est contrôlé. Les professeurs d'Université ou les maîtres de conférences ou les doctorants qui assurent les TD, vérifient toujours leur source et s'assurent de donner un enseignement de qualité et non robotique. Les bibliothèques sont des puits de science à fréquenter sans modération.