Une première activité inhabituelle en juillet, Awo début août, Blossom en septembre… la saison cyclonique 2025/2026 est particulièrement précoce dans la zone à l'ouest de La Réunion. D'après Météo France, "les éléments de prévisions laissent à penser que cette configuration va encore perdurer d'ici le début habituel de la saison cyclonique en novembre". Si cela devait se produire, "ça serait vraisemblablement loin des terres habitées", rassurent les prévisionnistes. Une précocité en lien avec des phénomènes climatiques naturels (Photo rb/www.imazpress.com)
Des phénomènes tropicaux de "courte durée de vie" mais pourtant bien précoces, indique Météo France.
Une telle précocité avait déjà été constatée par le passé, en juillet 2016 avec Abela. "Un cas de tempête tropicale encore plus précoce que Awo", précise Sébastien Langlade, responsable des prévisions cycloniques à Météo France Réunion..
- Après Awo et Blossom…, d'autres systèmes dépressionnaires vont arriver en avance -
D'après Météo France, "les éléments de prévisions disponibles laissent à penser que cette configuration va encore perdurer d'ici le début habituel de la saison cyclonique en novembre".
Il n'esst donc pas impossible d'assister d'ici là, à la formation d'une nouvelle tempête tropicale.
Si cela devait se produire, "ça serait vraisemblablement sur le centre et l'est du bassin (c'est-à-dire loin des terres habitées)", souhaite rassurer les prévisionnistes. "On peut donc parler d'un début de saison 2025-2026 extrêmement précoce", ajoute Météo France.
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- Une précocité des systèmes dépressionnaires, en lien avec des phénomènes climatiques naturels -
Si les démarrages de saison cyclonique ont toujours "connu une variabilité temporelle plus ou moins affirmée en fonction des années", cette variabilité "est en lien avec l'occurrence de phénomènes climatiques globaux ou régionaux d'origine naturelles", explique Météo France.
Cette année, "l'activité précoce est à mettre en lien avec le dipôle de l'océan Indien".
Le dipôle de l'océan Indien "est un phénomène climatique qui prend place dans l'océan Indien, généralement entre août et novembre (durant l'intersaison). Il module les conditions océaniques et atmosphériques en fonction de trois phases bien distinctes", explique le responsable des prévisions cycloniques, Sébastien Langlade.
Une "phase positive où l'océan est plus chaud que d'habitude sur la partie ouest de l'océan Indien (vers les Seychelles) avec un temps souvent humide alors que la partie est (vers l'Indonésie) connaît une mer moins chaude que d'habitude et une pluviométrie déficitaire".
"Une phase neutre, qui se caractérise par une absence de différentiel de conditions entre la partie ouest et la partie est."
Enfin, une "phase négative qui se caractérise par un océan plus chaud et temps plus humide vers l'Indonésie alors que la mer est plus fraiche et il fait plus sec que d'habitude au large du Kenya", poursuit-il.
Cette année, "nous sommes depuis le mois d'août dans une phase négative", spécifie Sébastien Langlade.
"Ce phénomène peut contribuer à moduler le début de saison et on constate que les phases négatives ont tendance à favoriser un démarrage précoce de l'activité cyclonique", ajoute le météorologue.
Une activité précoce qui se développe "loin des terres habitées sur l'est du bassin", précise-t-il.
Le réchauffement climatique peut aussi avoir un rôle dans la variabilité des débuts de saison "mais on manque de recul pour évaluer sa contribution", précisent les météorologues.
- Pour savoir l'intensité de la saison cyclonique, il faudra attendre -
Cette précocité est-elle le signe de l'arrivée de phénomènes plus intenses ? Pour les "projections sur l'activité de la saison à venir dans son calendrier habituelle (de novembre à avril), les premières tendances très générales seront émises par le SWIOCOF (panel de climatologues de la zone) qui se réunit la semaine prochaine", informe Sébastien Langlade, responsable des prévisions cycloniques.
Une tendance plus complète sera diffusée par les services de Météo France fin octobre.
Impossible par contre de déterminer si les phénomènes seront intenses ou pas. I l n'existe aucun lien entre la précocité d'une saison et la force des impacts cycloniques sur La Réunion,
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Explication très claire ! BRAVO