Cinq organisations syndicales, la CGTR, FO, Solidaires, la FSU et l'Unef, ont appelé à la manifestation pour ce jeudi 1er mai 2014. À peine 1 000 personnes ont répondu à cet appel et sont descendues dans les rues de Saint-Denis. "Il y a mobilisation, c'est déjà ça, mais on aurait pu faire mieux. Je suis déçu" n'a pas caché Jacky Balmine, responsable de la fédération CGTR du Bâtiment et des travaux publics (BTP). Plusieurs autres syndicalistes se sont eux aussi dit "déçus". Selon un dispositif où la seule nouveauté est le nombre sans cesse décroissant de participants, les manifestants ont marché entre le Jardin de l'Etat et la préfecture. Au coeur de leur revendication : leur refus du pacte de responsabilité et de l'accord sur la compétitivité et la sécurisation de l'emploi. "L'objectif est de faire reculer le gouvernement" note Éric Marguerite, dirigeant de FO. A noter la présence, entre autres, de Maurice Gironcel, maire PCR de Sainte-Suzanne, et en fin de cortège du PLR d'Huguette Bello et Olivier Hoarau. "Nous sommes là parce que nous nous devons d'être aux côtés des travailleurs menacés par le pacte de responsabilité et l'accord sur la sécurisation de l'emploi" a expliqué le maire du Port
Le rendez-vous était fixé à 9 heures devant le Jardin de l'Etat. À 10 heures, banderoles et drapeaux prêts à flotter portés à bout de bras, environ 700 personnes étaient rassemblées par familles syndicales. La CGTR, à ce jour principale force syndicale de l'île, était comme à l'accoutumé très majoritairement représentée par ses fédérations Ports et docks et Bâtiment et travaux publics
À 10 heures 30 le cortège – qui avait alors atteint environ participants, a entamé la descente vers la préfecture. "Je ne vais pas dire que je suis mécontent, on a mobilisé et c'est tout nouveau pour nous puisque c'est seulement la seconde fois cette année que nous appelons à descendre dans la rue pour le 1er mai" souligne Eric Marguerite
"Non à au pacte de solidarité" clament plusieurs pancartes. "L'ANI (accord national interprofessionnel – ndlr) c'est la mort de l'emploi" ajoutent d'autres banderoles. À la tête d'une délégation de Unité Police SGP-FO, Thierry Flahaut, secrétaire régional, se dit lui aussi "déçu" par la "petite mobilisation". "On aurait largement pu faire mieux. Je suis déçu par le manque de mobilisation " commente pour sa part Jacky Balmine. "On va dire que le 1er mai tombant un jeudi, beaucoup d de salariés vont faire le pont jusqu'à lundi. Compte tenu du contexte général de morosité, les travailleurs ont sans doute eu envie de se changer les idées, de rester en famille ou de prendre des vacances" dit encore le syndicaliste.
"Pas à la hauteur de défis"
Eric Marguerite met lui aussi en avant le long week-end pour expliquer le manque de mobilisation. "Et puis les gens se disent peut-être que nous à La Réunion, nous ne pourrons pas faire bouger les choses. Par ma part, je suis convaincu qu'il faut faire entendre notre voix, il n'y a que comme ça que l'on peut faire reculer le gouvernement" estime le dirigeant de FO. Au passage il égratigne les centrales syndicales signataires de l'ANI "destructeur pour l'emploi" et lance "il est évident que si la CFDT avait été là, nous n'aurions pas défilé" (au même titre que la CFDT, le patronat, la CFE-CGC, et la CFTC sont signataires de l'ANI – ndlr))
"La mobilisation n'est pas à la hauteur des défis que rencontre La Réunion" relève Huguette Bello, députée PLR de Saint-Paul. "Nous allons continuer à mener le combat, à expliquer pourquoi l'ANI et le pacte de responsabilité, que je n'ai pas voté, sont extrêmement dangereux pour les travailleurs" ajoute-t-elle. "Le PLR, c'est pour la Réunion, pour les travailleurs" note Olivier Hoarau. "C'est le sens de notre présence aujourd'hui" dit encore le maire du Port en annonçant "la tenue tout prochainement d'une rencontre avec les chefs d'entreprise du Port afin de travailler sur leurs besoins, leurs attente et de déterminer avec eux des pistes pour un développement équilibré" poursuit, en substance, le maire du Port.
Et pendant ce temps...
Les manifestants sont arrivés à la préfecture vers 12 heures. Là également comme à l'accoutumé, un cordon de police les attendait. Sans doute uniquement par respect pour les consignes de sécurité, puisque les manifestants n'étaient pas particulièrement virulents.
Quelques discours plus tard, la manifestation s'est dispersée. Pendant ce temps là la CFDT pique-niquait sur les berges de l'Étang Saint-Paul. Cette centrale syndicale, au même titre que le patronat, la CFE-CGC, CFDT et la CFTC, a signé l'accord national interprofessionnel (ANI) sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi.
Mahdia Benhamla pour ipreunion.com
C'est vous, les Syndicats qui êtes décevants!
Dire que le 6 Mai 2012 à la présidentielle , 95% de ces syndicalistes du 1er Mai 2014 , ont voté pour HOLLANDE .
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