Grèves des centrales thermiques

80 000 litres de lait déversés devant le Gol

  • Publié le 4 janvier 2011 à 16:00
Mardi 4 janvier 2011 - Les éleveurs de la Sicalait déversent 80 000 litres de lait devant la centrale thermique du Gol

Depuis le milieu de l'après-midi du mardi 4 janvier 2011, des éleveurs de la Sicalait (coopérative de producteurs de lait) déversent 80 000 litres de lait devant la centrale thermique du Gol. Ils protestent contre les perturbations dans l'alimentation électrique provoquées par la grève des salariés des centrales thermiques du Gol et de Bois Rouge. "Nous n'avons pas de courant et aucun moyen de conserver ce lait. Nous n'avons plus qu'à le jeter. Nous ne pourrons pas continuer à supporter longtemps cette situation" explique un éleveur. En fin d'après-midi aucune issue au conflit opposant les salariés et la direction des centrales thermiques du Gol et de Bois Rouge n'avait été trouvée. La CGTR EDF n'exclut pas de rejoindre le mouvement de grève

Le lait a été déversé sur la chaussée arrosant au passage les fourgons des gendarmes de faction devant la centrale thermique. Par mesure de sécurité, la direction des routes a ensuite pris la décision de fermer à la circulation à proximité de la centrale.

Les producteurs de la Sicalait ont été rejoints par d'autres agriculteurs pénalisés par le manque d'eau. En effet, les pompes électriques alimentant les différents réseaux de distribution d'eau ne pouvant fonctionner en raison de courants, les usagers sont privés du précieux liquide.

Des cadavres de porcs, morts de soif, selon les éleveurs présents sur place, ont été jetés sur la chaussée devant le Gol. "Mes b?ufs n'ont rien bu depuis deux jours. S'ils n'ont encore rien à boire ce soir, ils vont mourir" soulignait un éleveur présent sur place.

Rien n'indique pour le moment une possible amélioration de la situation. Sous l'arbitrage du directeur du Travail, Jean-François Dutertre, les salariés des centrales du Gol et de Bois Rouge ainsi que la direction de la Séchilienne, propriétaire des deux unités de production, ont entamé une réunion de négociations. En fin d'après-midi aucune issue n'avait encore été trouvée au conflit.

Les grévistes qui perçoivent des salaires de 25% supérieurs à ceux de leurs homologues de métropole, réclament l'alignement de leurs appointements sur ceux de la fonction publique. Ce qui porterait leur rémunération à 53% de plus par rapport à l'Hexagone. "Une circulaire prévoit que les salaires de notre corps de métiers doivent être alignés sur ceux des fonctionnaires d'État. Cette disposition est appliquée en métropole. Il n'y a pas de raison qu'elle ne soit pas ici" explique, en substance, Patrick Hoarau, dirigeant de la CGT EDF.

Des avis de réquisitions ont été envoyés par la préfecture aux salariés de la Séchilienne Sidec afin de pouvoir mettre en place un service minimum. Les avis sont restés sans effet. Les gendarmes et les policiers chargés de remettre les réquisitions n'ont pu le faire puisque les salariés concernés ne se trouvaient pas à leur domicile.

En fin d'après-midi, la CGTR EDF a annoncé la tenue d'une assemblée générale extraordinaire. Un seul point est à l'ordre du jour : le lancement d'un mot d'ordre de grève en direction du personnel d'EDF. "Notre revendication est identique à celle de nos camarades de la Séchilienne Sidec. Nos salaires doivent être alignés sur ceux de la fonction publique" indique Max Banon, de la CGTR EDF, majoritaire au sein de l'entreprise.

Si le mot d'ordre de grève est voté, un préavis sera adressé par le syndicat à la direction d'EDF. La grève pourra être effective 5 jours plus tard.


Mahdia Benhamla pour
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