Conseil interministériel de l'Outre-mer : réactions de l'intersyndicale

Goni vi i tien pa dobout

  • Publié le 16 novembre 2009 à 15:51

Une intersyndicale de 7 organisations (CGT, CFDT, CFTC, US-Solidaires, UNSA, CFE-CGC et FSU) a tenu une conférence de presse ce lundi 16 novembre afin de faire part de sa déception quant aux déclarations de Nicolas Sarkozy à l'occasion du premier Conseil interminstériel de l'Outre-mer ce vendredi 6 novembre 2009. Les propositions faites par le président de la République à l'issu des Etats Généraux semblent trop peu concrètes aux yeux de l'intersyndicale. " Goni vi i tien pa dobout" s'insurge-t-elle.

"Pour nous le compte n'y est pas du tout. Surtout sur le volet social et en particulier l'urgence sociale", déclare Corine Ramoune, secrétaire confédérale de la CGTR, membre de l'intersyndicale. A l'occasion du premier conseil interministériel de l'Outre mer, ce vendredi 6 novembre 2009, Nicolas Sarkozy a dressé une liste de 137 propositions. "Des déclarations d'intentions sans moyens financiers ni humains pour les concrétiser", regrette Corine Ramoune.

L'intersyndicale reconnaît une série de grands projets intéressants à court et long terme mais l'absence de précisions quant aux moyens qui seront déployés pour les réaliser inquiète.

A la demande des syndicats un GIR (groupement d'intervention régional) de la concurrence sera mis en place. Il devrait réunir tous les services de l'Etat afin de vérifier les situations des entreprises, voir de "combattre les abus de position dominante". Mais la question des moyens financiers et humains n'a pas été abordée. De même, en réponse à la problématique du dialogue social longuement étudiée lors des Etats-Généraux, le Président de la République a proposé la mise en place d'une représentation locale "ininteressante" aux yeux de l'intersyndicale. "Nicolas Sarkozy veut mettre en place un groupement tripartite sous l'égide de l'Etat. Mais nous n'avons pas besoin de l'Etat pour dialoguer", s'insurge Corine Ramoune en continuant la liste des points qui ne conviennent pas à l'intersyndicale.

Le Cospar avait établi une liste de revendications concernant l'urgence sociale qui n'est en aucun point réapparue dans les propositions de Nicolas Sarkozy. "Rien sur les salaires, rien sur les minima sociaux, rien sur les retraites... rien sur la problématique sociale en d'autres termes", la secrétaire confédérale de la CGTR regrette l'absence de fond des conclusions des Etats-Généraux tirées par le président de la République.

"Le problème de l'ARAST pose la question plus globale de la politique sociale réunionnaise, le problème du Pôle emploi pose celle de la politique de l'emploi et le problème des PTT interroge quant à la qualité des services que l'on veut offrir aux réunionnais", continue Corine Ramoune.

Actuellement l'intersyndicale réfléchit à un projet de société qu'elle pourrait proposer au gouvernement et à la population. "Nous avons mené des luttes ensemble, il est temps d'aller au delà de ces actions et de rédiger notre propre projet sociétal", explique la membre de l'intersyndicale. De même qu'il existe un projet d'une "Réunion économique" l'intersyndicale aspire à réaliser un projet de "Réunion sociale".

Au cours des manifestations prévue le 24 novembre à Saint-Denis et à Saint-Pierre pour protester contre la privatisation des postes, l'intersyndicale envisage de présenter des "cartes postales -pétition" qu'elle enverra à Nicolas Sarkozy. Une pétition sur le net propose déjà de signer des cartes postales virtuelles pour soutenir la pétition contre cette privatisation.

Les organisations membre de l'intersyndicale n'avaient pas participé aux Etat-Généraux au motif que la forme n'y était pas bonne. Une contribution avait par la suite été envoyée au 1er ministre, François Fillon.

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