Manifestation à l'appel de la CGTR, la CFDT, la CFTC et l'UNSA

Haro sur la politique gouvernementale

  • Publié le 22 novembre 2006 à 00:00

Les principales centrales syndicales appelaient à la manifestation ce mardi 21 novembre 2006 pour dénoncer la "politique gouvernementale". Entre 1000 et 1 500 personnes ont répondu à l'appel.

"Ce n'est pas la rue qui gouverne" avait lancé l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en pleine crise des lycéens. La suite, on la connaît. Le gouvernement avait dû reculer. Aujourd'hui encore, les principales centrales syndicales de l'île veulent utiliser "le pouvoir de la rue" pour imposer un nouveau rapport de force. Au banc des accusés, le congé solidarité, notamment les nouvelles conditions d'application, les salaires et de manière générale, la "politique gouvernementale".
"De la manière ou il est aujourd'hui appliqué, le congé solidarité va à l'encontre des attentes des salariés", s'insurge un représentant de la CFTC. Pour Yvan Hoareau, les nouvelles règles imposées par le pouvoir central témoignent "de sa lâcheté, de son hypocrisie".
Institué par la loi-programme du 13 décembre 2000, le congé solidarité permettait jusqu'ici à un salarié de 55 ans de partir en préretraite dès lors qu'il remplissait certaines conditions (5 ans d'ancienneté dans une entreprise, 10 années de cotisations au moins à un régime salarié de sécurité sociale). La disposition était censée expirer au 31 décembre 2006.

15 années de cotisations

Il y a une semaine, François Baroin annonçait à l'Assemblée nationale que le dispositif était prorogé d'une année dans les départements d'Outre-mer. Néanmoins, les conditions d'éligibilité devenaient plus drastiques. Désormais, les salariés doivent justifier de 15 années de cotisations et travailler dans un secteur économique pour lequel la loi-programme prévoit des exonérations de charges sociales spécifiques.
"Pour des raisons électoralistes, le gouvernement a prolongé le dispositif d'une année, mais il l'a vidé de toute sa substance. Après il viendra nous dire que ça ne fonctionne pas. C'est vraiment de l'hypocrisie", répète le secrétaire général de la CGTR, approuvé par les représentants des autres organisations syndicales. Ils espèrent tous que la mobilisation fera revenir le gouvernement sur ses choix. "Si on ne veut pas subir, on doit agir", insiste Jean-Marc Gamarus.

Pas de rencontre avec le préfet

Outre la reconduction du congé solidarité "avec des améliorations", les centrales syndicales entendaient réclamer également "de vrais emploi" pour les précaires, une politique salariale "tenant compte de l'inflation". "Depuis toujours, on réclame la mise en place d'un observatoire des prix et du coût de la vie. Cela permettra une juste réévaluation des salaires. Mais les autorités font la sourde oreille", assure Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT.
Après un rassemblement devant l'ancienne gare routière, les manifestants - entre 1000 et 1500 - se sont retrouvés devant les grilles de la préfecture où les différents leaders syndicaux ont pris la parole. Aucune rencontre n'a cependant eu lieu avec le représentant de l'État.
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