Social

La crise s'aggrave, la CGTR s'adapte

  • Publié le 14 septembre 2009 à 16:45

À l'occasion de la conférence de rentrée de la CGTR, ce lundi 14 septembre 2009, Ivan Hoareau, secrétaire général du syndicat, a fait un tour d'horizon de la situation sociale à La Réunion. Le bilan n'est guère réjouissant. "La crise s'aggrave de jour en jour", constate le responsable syndical. Conséquence, la CGTR tente de s'adapter à cette situation "pour répondre au mieux aux nouvelles demandes des salariés".

La rentrée sociale de la CGTR est particulièrement chargée avec de nombreux points qui font l'objet de critiques. Ivan Hoareau a d'abord dénoncé la fusion entre l'ANPE et l'Assedic au sein de Pôle Emploi. Une fusion qui se fait dans "des conditions désastreuses" selon le secrétaire général de la CGTR. "Cette structure était censée aider les demandeurs d'emploi, elle les isole encore plus", lance t-il. Il montre ainsi du doigt le mauvais fonctionnement de la plateforme d'appel, le 3949, ou encore les longues files d'attentes dans les agences.

Autre point critiqué par le dirigeant syndical, l'augmentation des prix. "On remet en cause les accords trouvés il y a 3 mois dans le cadre de la lutte du COSPAR", regrette t-il. "Les membres du collectif réfléchissent à se réunir en assemblée plénière pour discuter des actions à venir", prévient-il. Ivan Hoareau a également abordé le sujet des états généraux de l'Outre-mer. Il les qualifie d'"exercice technocratique" qui n'ont donné aucune réponse à "l'urgence sociale". "Nous allons vers des lendemains qui déchantent", prévoit-il, en référence au conseil interministériel qui doit se tenir dans le courant du mois d'octobre.

La crise et ses répercussions sur les salariés réunionnais ont été longuement commentés par le syndicaliste. Le constat est simple, "la crise s'aggrave de jour en jour et la situation n'est pas prête de s'améliorer". Ivan Hoareau s'appuie sur les chiffres des licenciements dans le secteur de l'automobile et du BTP, respectivement près de 600 et près de 5 000 licenciés depuis le début de l'année. "Et nous prévoyons un total de plus de 8 000 licenciements pour le BTP d'ici la fin de l'année", ajoute t-il.

Pour le responsable syndical, cette situation est notamment due à la "mauvaise volonté des entreprises qui ne mettent pas la main à la poche". "Certains patrons se servent de la crise comme prétexte pour licencier", s'indigne t-il. Et pour celles qui acceptent d'aider un peu "ce ne sont pas 50 euros qui permettront aux salariés de sortir la tête de l'eau", fustige t-il. À ce propos, il dénonce l'attitude de nombreuses entreprises qui se réfugient derrière la crise et la position de la CGPME pour ne pas accorder les 50 euros de bonus stipulés dans l'accord interprofessionnel signé entre le COSPAR et le MEDEF en mai dernier. Il appelle aussi l'Etat à régler "au plus vite" le problème du versement du RSTA. "Ce n'est pas mon problème qu'il y ait des dossiers mal remplis. L'Etat doit une prime à 110 000 personnes. Qu'il la verse", s'exclame Ivan Hoareau.

En attendant une sortie de crise, nombreux sont les salariés qui se retrouvent au chômage et qui ne parviennent plus à payer leurs prêts. Ils se tournent vers la CGTR pour obtenir de l'aide. "Cette situation est nouvelle pour nous et nous devons nous adapter", note le secrétaire général. Cette adaptation, ce serait la mise en place d'une cellule chargée d'accompagner les salariés dans la crise. "Il s'agit de mutualiser les moyens afin qu'ils ne se déconnectent pas du marché du travail", précise Ivan Hoareau. Cela passe notamment par des formations professionnelles ou encore l'intervention d'organismes spécialisés dans l'accompagnement des personnes en difficulté. Une première réunion de cette cellule de crise devrait avoir lieu le 22 septembre prochain. "Nous réfléchirons à ce moment-là sur les moyens d'actions", affirme t-il.

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