Avec le retour du chikungunya à La Réunion, la lutte anti-vectorielle a repris de façon plus intense. Les opérations de démoustication se multiplient. A l'occasion de la 8ème édition de l'opération Kass'Moustik qui se tient ce samedi 24 et dimanche 25 avril, l'association citoyens contre le chik (CCC) et Europe Ecologie montent au créneau. "L'utilisation des produits de démoustication n'est pas la solution. Il faut privilégier la prévention", estime Vanessa Miranville, membre d'Europe Ecologie. Un travail de prévention qui pourrait créer jusqu'à 1 000 emplois verts.
Il y a près de 297 ravines en milieu urbain à La Réunion. Ce sont autant de zones privilégiées pour la prolifération des moustiques. Le nettoyage de ces ravines n'est pas systématique et est conditionné au bon vouloir des collectivités locales. Ce constat établi, l'association citoyens contre le chik a mis en place en 2008 un "service permanant d'entretien des ravines urbaines" (SPERU). 40 agents sont chargés de nettoyer 8 ravines situées à Saint-Denis et à Saint-Paul. "Cela a permis d'avoir des sites propres et à supprimer de nombreux gîtes larvaires", se félicite Jean Alain Cadet, président de l'association.Dans le même temps, 30 agents de médiation sont chargés d'aller à la rencontre des habitants de quartier pour les sensibiliser sur la nécessité de lutter contre les moustiques. Il y a 3 priorités pour Jean Alain Cadet. "Il faut nettoyer les cours pour éviter que des gîtes s'installes, il faut respecter les jours de collecte des déchets et se protéger contre les moustiques en mettant des vêtements longs ou des produits répulsifs", rappelle t-il. Ces agents de médiation ont également la possibilité d'alerter les services municipaux si un habitant ne respecte pas ces règles.
Alors que la 8ème édition de l'opération Kass'Moustik aura lieu ce week-end, l'association citoyens contre le chik souhaite renforcer son action. Ainsi, Jean Alain Cadet propose d'étendre le SPERU à toutes les ravines urbaines. Un dossier a été déposé à la préfecture afin que le projet soit soumis à la concertation des collectivités locales. "S'il devient effectif, ce service peut créer près de 1 000 emplois verts en contrat aidé", espère le président d'association, soit l'embauche de 600 agents "ravine" et de 400 agents de médiation toute l'année.
Ce projet est soutenu par Europe Ecologie. "L'utilisation des produits de démoustication n'est pas la solution", estime Vanessa Miranville. En effet, la membre d'Europe Ecologie n'est pas partisane de l'utilisation de ces produits, notamment le "Delta Methrin". "C'est un produit réputé nocif et dangereux pour l'environnement et les personnes", souligne t-elle. Pour elle, "il faut privilégier la prévention", notamment par le nettoyage des ravines et le dialogue avec la population.
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