Manifestation contre la vie chère

La mobilisation se durcit

  • Publié le 5 mars 2009 à 14:50

Le COSPAR (Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de la Réunion contre la vie chère) annonçait une manifestation "historique" le 5 mars 2009, c'est chose faite. Sans doute au-delà de ses espérances. Environ 15 000 personnes étaient dans les rues de Saint- Denis et plus de 7 000 à Saint-Pierre (14 000 en tout selon la préfecture). Cette mobilisation commence à payer. À l'issue d'une rencontre avec le COSPAR en milieu de journée, le préfet, Pierre Henry Maccioni, a annoncé une série de mesures portant sur les trois grands thèmes de revendications du collectif : les salaires, le pouvoir d'achat et le logement. Mais en fin de manifestation des grévistes ont bloqué l'accès nord de la route du littoral pendant plus d'une heure. Les forces de l'ordre sont intervenus. Des tirs de grenades lacrymogènes et des jets de galets ont été échangés. Dans le même temps, un groupe de syndicalistes ont forcé la fermeture des supermarchés Carrefour de Sainte-Clotilde et Jumbo Score de Sainte-Marie. D'autres opérations coup-de-poing sont prévues dans les jours à venir.Le COSPAR a d'ores et déjà annoncé une grève reconductible à partir du mardi 10 mars.

En milieu de journée ce jeudi, une délégation du COSPAR a officiellement remis au préfet la liste de ses 62 revendications contre la vie chère. À l'issue de la rencontre à la préfecture, Pierre Henry Maccioni a annoncé "une baisse du prix de la bouteille de gaz au 12 mars et du prix des carburants au plus tard début avril". Il n'a pas précisé le montant de ces baisses. Concernant l'augmentation de 200 euros des bas salaires réclamée par le COSPAR, le préfet a affirmé que l'État prendrait 100 euros, les 100 euros de solde restant à négocier avec les partenaires sociaux. Il a aussi annoncé la tenue d'une concertation avec les bailleurs sociaux pour obtenir une baisse des loyers des logements sociaux. Pierre Henry Maccioni a également promis l'organisation de négociations avec la grande distribution pour arriver à la diminution des prix des produits de consommation courante.

En revanche, le préfet n'a pas évoqué l'augmentation des minima sociaux, des retraites et des bourses. Une réunion est programmée ce vendredi 6 mars à 11 heures avec le COSPAR pour mettre en place des procédures et un échéancier de travail afin d'atteindre ces objectifs annoncés. Ce sera aussi l'occasion de discuter des modalités de traitement des 62 revendications de la plateforme.

"La mobilisation de ce jour a permis d'obtenir des avancées" a commenté au nom du COSPAR Ivan Hoareau (CGTR). "Dès lors, il serait totalement suicidaire d'arrêter la mobilisation. L'appel aux opérations coup-de-poing et à la grève mardi est plus que jamais maintenu" a-t-il ajouté.

De retour au kiosque du Barachois, Jean-Hugues Ratenon a relayé les annonces du préfet auprès des quelque 2 000 personnes encore présentes, en insistant sur l'absence de précision quant aux montants des baisses. Il a confirmé l'importance de rester mobilisés en attendant du concret.

En milieu d'après-midi, des manifestants ont bloqué pendant plus d'une heure l'entrée de la route du littoral du côté de la caserne Lambert, obligeant les automobilistes à emprunter la route de la Montagne. Les forces de l'ordre sont intervenues pour faire lever le barrage de force et rétablir la circulation. Des jets de galets ont répliqué aux tirs des grenades lacrymogène.

Dans le même temps, d'autres manifestants se sont rendus aux centres commerciaux Carrefour à Sainte-Clotilde et Jumbo Score de Sainte-Marie. Ils ont demandé aux deux magasins de faire sortir les clients et de baisser leurs grilles. Les directions des surfaces de vente ont accepté et il n'y a eu aucun débordement.

Jeudi soir, Yves Jégo, Secrétaire d'État à l'Outremer a estimé que "la réponse aux 62 revendications du COSPAR se trouvait dans les annonces faites par le préfet". Il n'est pas certain que le collectif - qui se réunit ce vendredi à 10 heures avant la rencontre de 11 heures avec le préfet -, soit du même avis.
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