Grève chez Air Austral

La mobilisation s'organise

  • Publié le 19 mai 2010 à 14:00

Le personnel navigant commercial (PNC) d'Air Austral continue à mobiliser les troupes ce mercredi 19 mai 2010 . Près de 50 salariés ont entamé une grève de 96 heures depuis ce mardi 18 mai à 18 heures pour demander "la refonte de la grille des salaires et des discussions sur les conditions de travail". "Nous sommes dans la phase d'organisation du mouvement", indique Laurent Samazan, secrétaire du comité d'entreprise et membre du syndicat national des PNC. "Nous contactons le maximum de stewards et d'hôtesses d'Air Austral qui arrivent sur l'île pour leur demander de nous rejoindre", ajoute t-il. Du côté de la direction, on ne constate "aucune perturbation sur les vols pour l'instant".

"Les perturbations devraient se faire sentir à partir de demain (ndlr : jeudi 19 mai)", estime Laurent Samazan. "Pour l'instant, la compagnie aérienne dispose de personnels suffisants pour faire tourner sa flotte. Mais avec le nombre de grévistes croissant, les périodes de repos obligatoires et les congés, il y aura obligatoirement des avions qui resteront sur le tarmac", poursuit-il.

Puis le gréviste a commenté le communiqué du directeur général d'Air Austral, Gérard Ethève, dans lequel il a qualifié cette grève de "situation surréaliste". "Son discours est aberrant alors que la société engrange des bénéfices depuis des années. Il est vrai que notre mouvement démarre après une période de crise mais ce sont des aléas. Nous attendons une revalorisation des salaires depuis 3 ans. Nous ne nous arrêterons pas là", lance Laurent Samazan.

Contacté par téléphone, Alain Abadie, directeur commercial à Air Austral a affirmé que "nous travaillons essentiellement à ce que les vols puissent se dérouler dans de bonnes conditions pour nos clients". Comme Gérard Ethève, il s'est dit "surpris et choqué par ce mouvement". "Il semblerait que les revendications officielles portent sur l'accord d'entreprise signé en 2007. Les conditions d'évolution des salaires sont indiquées dans cet accord", souligne t-il.

Concernant l'argument selon lequel il n'y aurait pas de dialogue social au sein de la société, Alain Abadie répond que "le comité d'entreprise se réunit une fois par mois. De même pour les délégués du personnels". Quant aux demandes faites par les PNC de "surclasser les GP et d'augmenter leur nombre (ndlr: billets à bas prix proposés aux salariés de la société), ce sont des revendications absolument injustifiées", ajoute t-il.

Interrogé sur le nombre de grévistes, Alain Abadie précise "qu'il est difficile de savoir combien de personnes sont en grève. Ce n'est pas une entreprise classique où on compte le nombre de grévistes le matin au bureau. Les salariés nous font part de leur position seulement lorsqu'ils sont amenés à embarquer dans un avion". "L'important pour l'instant est qu'il n'y a pas de perturbation à prévoir pour aujourd'hui. Je suis à peu près certain que les vols du jeudi 20 mai se dérouleront aussi normalement. Nous verrons ensuite l'évolution de la situation", termine t-il.

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