Une centaine d'anciens salariés de l'ARAST (association régionale d'accompagnement social territorialisé) s'est rassemblée devant l'antenne du conseil général de Saint-Pierre ce lundi 1er février 2010. Les travailleurs sociaux réclament le versement de l'aide exceptionnelle de 1 000 euros votée par le conseil général le 18 janvier. "De nombreux dossiers d'attribution de cette aide sont bloqués sans que l'on sache pourquoi" affirme Frédérique ancienne salariée de l'ARAST. Le conseil général réfute tout blocage et annonce que 959 000 euros ont déjà été payés.
"Le conseil général a promis de verser 1 000 euros. Sans revenu depuis plusieurs semaines, les familles comptaient vraiment sur cette somme. Or, dans beaucoup de cas l'aide est bloquée sans réelle explication" poursuit la jeune femme.Ces cas de blocage se sont produits dans toutes les régions de l'île, notent les manifestants qui en milieu de journée se sont rendus à la sous-préfecture de Saint-Pierre.
Interrogé, le conseil général réfute tout blocage de dossiers. "Je n'ai eu connaissance d'aucun problème. Au 28 janvier 959 000 euros avaient déjà été débloqués et payés par le Département. 959 anciens salariés ont donc bien reçu chacun 1 000 euros" remarque Christian Leuck, directeur de la communication du conseil général. "Sur cette somme, 742 000 euros ont été payés par virement bancaire, 127 000 euros par chèque et 90 000 en espèces" énumère le collaborateur de Nassimah Dindar. "Pour la seule région Sud, 364 000 euros ont été versés. 364 personnes ont donc perçu l'aide promise" précise encore Christian Leuck. Il admet toutefois "l'aide est attribuée en fonction de la situation sociale de chacun. Il n'est pas exclu que des anciens salariés à très forts revenus se soient vus refuser les 1 000 euros".
Par ailleurs, à Saint-Denis, une dizaine de travailleurs sociaux campait toujours au Palais de la Source, siège du Département. "Nous allons attendre ici tranquillement au moins jusqu'à mardi" annonçait, samedi, Mimose, l'un des piliers de la mobilisation des travailleurs sociaux. Rappelons que le tribunal de grande instance de Saint-Denis rendra ce mardi sa décision suite au référé engagé par le Département pour obtenir l'expulsion de Paul Junot (secrétaire général de la CFTC) "et de personnes de son fait" de l'enceinte de la collectivité.
"Nous n'allons pas partir avant le rendu du jugement, cela pourrait être interprété comme une réaction de crainte vis-à-vis de la décision de Justice. Or nous sommes sûrs de notre bon droit et nous n'avons donc rien à craindre" analysait une ex-salariée.
Dès lors, "le local de la rue Jules Auber mis à la disposition des travailleurs sociaux par la mairie de Saint-Denis ne servira en aucun cas de base de repli" soulignait pour sa part Paul Junot. "Il sera simplement le nouveau siège de la cellule de crise et d'accueil mise sur pied par les anciens salariés. Ils ne vont pas s'installer là-bas" précise le syndicaliste.
Pour rappel, l'ARAST a été liquidée le 27 novembre 2009 par le tribunal de commerce. Depuis, les anciens salariés sont sans statut et attendent leurs indemnités de licenciement.
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