Ce mercredi 12 octobre 2011, l'ARCP (alliance réunionnaise contre la pauvreté) a mené une opération coup de poing à la station Total de la Ravine des Chèvres à Sainte-Marie. Une quinzaine de membres de l'association a bloqué l'accès à six pompes sur huit, et distribué des tracts pour sensibiliser la population à la hausse des prix des carburants et du gaz.
"Nous sommes là pour informer les gens sur la différence entre le prix d'arrivée et le prix qu'on paye, que ce soit sur les carburants ou sur le gaz. Total est la compagnie qui rackette le plus. Elle engendre 10,3 milliards de bénéfice et représente 50% de la SRPP. Nous appelons donc à la solidarité envers les plus pauvres par un boycott des stations Total, car si Total décide de baisser les prix, les autres suivront", explique Jean-Hugues Ratenon, président de l'ARCP.Les membres de l'ARCP ont bloqué l'accès à six pompes en garant leur voiture à ces emplacements, mais deux autres étaient disponibles. "Deux pompes sont toujours accessibles. On n'est pas là pour bloquer les gens, on souhaite juste les informer et les sensibiliser sur nos actions et sur les prix pratiqués par Total", indique Jean-Hugues Ratenon.
L'ARCP a souligné les écarts entre les prix d'arrivée et les prix à la pompe : le litre de sans plomb passe ainsi de 0,62 à 1,61 euro et le litre de gazoil de 0,61 à 1,22 euro. Quant au prix du gaz, selon les chiffres donnés par l'association, il passe de 9,50 euros à l'arrivée à 20,53 euros quand il est vendu à la population.
Marie-Martine Grosset, présidente des forains, a apporté son soutien à ce mouvement : "Entre les frais de déplacement sur toute l'île et les groupes électrogènes pour les manèges à alimenter, on dépense entre 10 000 et 15 000 euros pour les dépenses de carburants et de gaz. Ça fait beaucoup, et on est là pour dire qu'on en a marre. J'appelle tous les forains, les marchés ambulants et même les commerciaux à rejoindre nos opérations".
"Nous devons continuer le boycott, pour que les augmentations s'arrêtent. Aret pomp a nou !", prévient Jean-Hugues Ratenon. Il déplore : "Les ménages les plus pauvres souffrent. Les dépenses liées au carburant représente un demi-smic à la fin de l'année et le gaz représente 5% du budget de ceux qui vivent des minima sociaux". Si le mouvement ne touchait que la station de Sainte-Marie ce mercredi, il pourrait s'étendre à d'autres stations dans les prochaines semaines.
Samia Omarjee pour
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