Suite à une réunion de négociation qui a duré 4 heures, ce vendredi 30 octobre 2009, les salariés du centre de tri de La Poste de Saint-Denis ont décidé de suspendre leur grève. Après avoir finalement accepté de dépêcher 4 délégués du personnel contre les six prévus à l'origine et refusés par la direction, la délégation a obtenu gain de cause concernant les deux points de leurs revendications.
Un calendrier des projets " Facteur d'avenir " sera communiqué au personnel le 17 novembre prochain et divers scénarios d'organisation du travail seront proposés aux salariés, allant de 35h à 39h." Si on n'avait pas réagi, le projet aurait été appliqué rapidement et sans nous demander notre avis. La direction voulait brûler les étapes. Or, son engagement de nous présenter le calendrier des changements et ces nouveaux choix dans l'organisation de notre travail prouvent qu'une discussion était finalement possible", explique Daniel Carron, secrétaire général adjoint FO-PTT. Pour l'heure, les postiers travaillent 42h avec une sixième semaine de repos.
En revanche, les quatre jours de grève seront retenus sur la paye du mois de novembre des 28 grévistes. Une situation jugée dommageable par les délégués syndicaux :" La Poste n'a pas joué son rôle social en ne retenant pas la proposition du personnel de s'engager à distribuer le plus rapidement possible le courrier qui s'est entassé, si la direction ne comptabilisait que trois jours de grève".
Depuis deux jours, les négociations étaient bloquées du fait d'une délégation syndicale jugée trop nombreuse par la direction. "Un texte réglementaire interne à La Poste nationale régit les relations sociales et impose deux délégués par syndicat pour ce type de négociation, en période de grève ou pour prévenir tout conflit", expliquait la direction ce jeudi 30 octobre,. Deux syndicats étaient représentés lors du conflit, FO-PTT et la CGT. Seuls quatre délégués syndicaux étaient alors autorisés à négocier. "Nous avons fait un effort considérable en acceptant de partir à 4 au lieu de six afin de sortir de cette situation de blocage", insiste Daniel Carron. "Sachant que le nombre de représentants de la direction était supérieur (ndlr : ils étaient six) au nombre de représentants du personnel... cherchez l'erreur !", ironise encore le syndicaliste.
Le projet "Facteur d'avenir" prévoit, selon les grévistes, qu'en cas d'absence d'un facteur, sa charge de travail soit répartie sur ses collègues. Mais la direction de la Poste ne retient pas cette définition et préfère parler "d'organisation de travail en équipe". "Mis en place par le groupe La Poste, "Facteur d'avenir" est un programme de modernisation de la distribution du courrier. Le projet a été présenté à l'ensemble des organisations syndicales, discuté pendant plusieurs mois et accepté", tempère Thierry Agabalé, directeur des activités courrier et colis de la Poste. Il souligne la nouvelle organisation a été élaborée pour "s'adapter à la nouvelle donne économique".
Les délégués syndicaux ne parlent pas d'"arrêt" de la grève, mais de "suspension" car ils craignent que la direction ne respecte pas ses engagements.
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