Les pompiers de l'île sont en colère. A l'appel de l'intersyndicale (Sud Pompiers, SNSPP-PATS et CFDT Pompiers), ils étaient une cinquantaine à s'être rassemblés devant le siège du SDIS (service départemental d'incendie et de secours) à Saint-Denis, ce lundi 9 janvier 2012, à partir de 8 heures. Ils réclament le paiement des heures supplémentaires effectuées lors de l'incendie qui a ravagé les hauts de l'Ouest en octobre 2011. Dans le même temps, ils refusent l'application du régime de garde de 12 heures. Selon Eric Turpin, secrétaire général de la CFDT pompiers, "les pompiers souhaitent être respectés". Si le mouvement touche l'ensemble des casernes de l'île, il n'est toutefois pas visible par la population puisque les soldats du feu continuent d'assurer toutes les interventions de secours. En milieu de matinée, des pompiers issus des casernes de Saint-Joseph et de l'Entre-Deux sont venus rejoindre les manifestants. Une réunion avec un élu est prévu dans l'après-midi de ce lundi.
"Le directeur du SDIS ne respecte pas les règles", fustige Éric Turpin, secrétaire général de la CFDT Pompiers. Les grévistes réclament le paiement à hauteur de 10 à 13 euros - en fonction du grade du pompier -, des heures supplémentaires effectuées lors de la lutte contre le gigantesque incendie dans le massif du Maïdo. Les textes appliqués en métropole prévoient un paiement à hauteur de 6 à 10 euros par heure supplémentaire.Or, selon le secrétaire général de la CFDT Pompiers, ce texte n'est pas applicable dans l'île, car La Réunion ne figure pas dans la liste des départements menacés par de feux de forêts. D'où la demande d'un paiement allant de 10 à 13 euros. "Nous souhaitons être respecté", souligne le syndicaliste. Il affirme que les pompiers ont tenté d'attirer l'attention du SDIS à plusieurs reprises depuis l'incendie du Maïdo. En vain. Il ajoute que plus d'une centaine d'heures supplémentaires n'aurait pas été réglée à chacun des professionnels présents sur le site des incendies.
Les soldats du feu étaient également mobilisés afin de dire non au régime de garde de 12 heures contre 24 heures actuellement. "Non seulement, cela coûterait plus cher au SDIS mais en plus cela entraînerait la disparition de l'esprit d'équipe", déplore Éric Turpin. Les manifestants demandent à être reçus par un élu. Une réunion est d'ailleurs programmée dans l'après-midi.
Si le mouvement de protestation touche l'ensemble des casernes de l'île, l'intersyndicale indique qu'il n'y aura aucune conséquence pour la population. "Toutes les missions seront assurées. Nous ne souhaitons pas prendre en otage la population", termine Éric Turpin.