Journée mondiale du refus de la pauvreté

Mobilisation à Saint-Benoît

  • Publié le 4 octobre 2005 à 00:00

Dans le cadre de la journée mondiale du refus de la pauvreté, célébrée le 17 octobre 2005, la Boutique Solidarité organise le dimanche 16 octobre 2005 une journée festive au Ludo Parc à Saint-Benoît.

Laurent Thebeault, responsable de la Boutique Solidarité de Saint-Denis qui présentait cette manifestation ce lundi 3 octobre 2005, a indiqué que cette journée sera placée sous le symbole du logement. Ainsi, une petite case a été construite pour l'occasion et a pour nom "une case pou nout toute". Elle sera exposée à Saint-Benoît le 16 octobre. Une manière de sensibiliser le public et les pouvoirs publics sur la nécessité d'avoir un logement pour conserver une dignité humaine, mais aussi de dénoncer la situation précaire dans laquelle se trouvent des milliers de familles à La Réunion. Un tiers de la population serait touché par la précarité.

2000 personnes accueillies

Les trois Boutiques Solidarité de La Réunion, a précisé Laurent Thebeault, accueillent près de 2 000 personnes. 90% sont des hommes, les femmes étant prises en charge par d'autres associations. "70% de cette population ests originaire de l'océan Indien, 20% de métropole et 10% de Mayotte et de Madagascar" a-t-il rappelé. Ces structures de solidarité souhaitent devenir l'observatoire des conditions de vie de ces personnes en difficultés afin de dresser un constat de la situation et interpeller les autorités.

Trop de bidonvilles

Alain Compagnie, directeur de l'agence régionale de la Fondation Abbé Pierre a pour sa part dénoncé "le désengagement de l'Etat" par rapport à cette situation de précarité. "Avec l'augmentation du chômage et du nombre de rmistes, le pourcentage de personnes vivant dans la rue va grimper. On s'avance de plus en plus vers une très grande marginalisation".
Alain Compagnie a ajouté que le phénomène des bidonvilles est de retour à La Réunion, notamment au Port, à Saint-Denis, Saint-André et Saint-Joseph. Il a expliqué cet état de fait par "l'arrivée massive" des populations défavorisées issues de Mayotte et des Comores, "venues se greffer à l'ensemble de la population vivant dans des logements insalubres".

37 000 logements insalubres en 2007

On dénombre 30 000 logements insalubres dans l'île. Un nombre qui devrait selon Alain Compagnie passer à 37 000, fin 2006. Il a insisté sur le fait que si l'État, à travers des dotations financières et la création d'emplois, ne réagit pas, La Réunion fera l'expérience d'une explosion sociale dans les trois ou quatre prochaines années.
Ces constatations seront rapportées dans les cahiers 2006 du mal logement de La Réunion.
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