Mobilisation du mouvement des droits fondamentaux

"Pour une nouvelle gouvernance sociale"

  • Publié le 17 janvier 2010 à 01:00

Le tout jeune Mouvement associatif pour l'accès aux droits fondamentaux a organisé sa première mobilisation ce samedi 16 janvier 2010 à Saint-Leu. Venues de toute l'île, plus de 50 associations, soit près de 600 personnes, selon l'estimation des organisateurs, ont répondu à l'appel d'Agir pou nout tout, l'une des associations à l'origine de ce mouvement. Elles revendiquent la mise en place d'une "nouvelle gouvernance sociale".

" "La pauvreté est l'?uvre de l'homme, seuls l'homme peut la détruire", cette situation du Père Lewinsky, (fondateur mouvement ATD quart monde - NDLR) résume parfaitement le message que nous voulons lancer au Président de la République par notre mobilisation ce samedi", déclare Jean-Hugues Ratenon d'Agir pou nout tout.

Le Mouvement associatif pour l'accès aux droits fondamentaux a rédigé 30 propositions adressées au Président de la République pour sortir la population réunionnaise de la pauvreté. Parmi les problèmes recensés, la précarité, l'illettrisme, le manque de logements sociaux ou encore le chômage figurent en tête de liste.

Rappelant que 52% de la population réunionnaise vit sous le seuil de pauvreté, Jean-Hugues Ratenon détaille ses propositions en matière de logements sociaux. Selon lui, le bilan officiel du nombre de construction de logements sociaux en 2009 "n'est pas réaliste". Ce lundi 14 janvier, la préfecture annonçait "3031 logements neufs érigés en 2009, soit une progression de 40% par rapport à 2008". Selon Jean-Hugues Ratenon, leur construction serait en réalité passée de "3000 à 1000" logements par an.

"30 000 demandes de logements sont en souffrance. A ce rythme là, il faudrait 30 ans pour résoudre le problème", note-t-il. "Nous proposons de passer à 5 000 constructions par an. Ce n'est pas un choix, c'est une obligation" insiste-t-il. "Si le problème concerne le domaine foncier, pourquoi ne pas mobiliser les terrains privés? De nombreux propriétaires terriens n'ont pas les moyens de construire. Nous pourrions les y aider et dans un accord gagnant-gagnant y construire également des logements sociaux", explique-t-il.

Sur le problème de l'emploi, le mouvement affirme qu'il est possible de créer 50 000 emplois de proximité. "Face au chômage de masse, il faut de l'emploi de masse. Entre les demandeurs d'emploi et les services non satisfaits, l'équilibre pourrait être trouvé. Pour cela, il faut mettre des financements à disposition. Cela implique la création d'une nouvelle gouvernance sociale. Le système actuel ne peut pas répondre à la crise qui nous touche", indique Jean-Hugues Ratenon. Pour financer ces 50.000 emplois, le mouvement propose que "les revenus des emplois aidés tout comme ceux du RMI, RSA et autres revenus d'insertion soient utilisés autrement".

"Lors de ses voeux au gouvernement, le Président de la République a déclaré qu'il fallait de l'audace. Voilà, nous avons de l'audace ici. Reste maintenant à trouver la volonté politique d'agir. Si Nicolas Sarkozy n'est pas d'accord avec l'ensemble de nos 30 propositions, très bien mais qu'il nous fasse des contre-propositions. Nous attendons sa réponse." conclu le porte-parole du mouvement.

Le mouvement pour l'accès aux droits fondamentaux, crée le 11 janvier dernier, a demandé audience auprès de Nicolas Sarkozy qui sera en visite sur l'île ces 18 et 19 janvier. Un courrier demeuré sans réponse. Aucun appel à manifester durant son séjour sur l'île n'est toutefois lancé par le nouveau mouvement, "pour l'heure" précise Jean-Hugues Ratenon.

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