Près de 600 personnes rassemblées devant la préfecture à l'appel de l'intersyndicale

Ras-le-bol total contre l'austérité

  • Publié le 9 avril 2015 à 10:39
manifestation public privé

À l'appel de l'intersyndicale CGTR, FO, FSU, Solidaires, près de 600 personnes - salariés du public comme du privé - se sont rassemblées ce jeudi matin 9 avril 2015 devant la préfecture de Saint-Denis pour dénoncer la "politique d'austérité" du gouvernement.

"Austérité" : les manifestants n’avaient que ce mot à la bouche ce jeudi matin devant la préfecture. Cette austérité qui touche les fonctionnaires protestant contre le gel des salaires, les enseignants dénonçant les suppressions de postes, mais aussi les salariés de La Poste ou ceux du secteur du BTP, qui ont lancé un appel à la grève illimitée pour ce lundi 13 avril.

"L’austérité, ce qu’ils appellent rigueur, c’est se soumettre à la finance", résume Pascal Valiamin, délégué régional de Solidaires. "Alors qu’on avait dit qu’on allait combattre la finance, les dividendes explosent, les profits distribués par les patrons explosent... L’austérité c’est aussi le gel des salaires dans le privé comme dans le public. Il ne faut pas avoir peur de se battre aujourd’hui contre les licenciements et pour des augmentations de salaires", souligne-t-il.

Ce jour de manifestation est aussi un jour de grève dans plusieurs secteurs, dont l’Éducation nationale. "Tous les salariés sont touchés par la politique d’austérité et dans les écoles à La Réunion, ça se traduit par 83 fermetures de classe alors qu’il y a eu une dotation ministérielle de 57 postes", explique Katell Louarn, secrétaire départementale du SNUDI-FO.  "Les moyens sont donnés pour la refondation de l’école, qui ne répond absolument pas aux revendications des collègues. Ce qu’ils veulent, c’est que les postes servent à ouvrir des classes pour baisser le nombre d’élèves dans chaque classe", poursuit-elle, estimant que le gouvernement "est en train de détruire l’école républicaine " en se dirigeant vers la "privatisation".

Vers un grand mouvement social ?

La colère est la même du côté de La Poste, où plusieurs mouvements de grève ont éclaté lors de ces derniers mois. "Si on est en grève aujourd’hui, c’est surtout pour exprimer un ras-le-bol par rapport au manque de personnel, à la hiérarchie qui nous prend vraiment un peu pour des cons... On est là aussi pour montrer au gouvernement que ce qu’il propose, ce n’est pas vraiment ce dont on a besoin", déclare Gianni Lebon, postier à Saint-Louis. "La pression vient d’en haut, et nous en bas on en subit les conséquences tous les jours. On supprime des postes, on supprime des bureaux... À La Poste on avait une qualité de service, mais maintenant c’est une qualité de rentabilité", ajoute-t-il.

Austérité, privatisation, rentabilité... Voilà ce que dénoncent tous ces salariés, soumis à des conditions de vie de plus en plus précaires. La colère, le ras-le-bol sont réels, mais déboucheront-ils sur une mobilisation de grande ampleur ?

"Pour inverser le rapport de forces, il faut construire des mobilisations, de plus en plus importantes, de plus en plus souvent. Aujourd’hui, c’est le début, mais on voit bien qu’il y a des volontés de faire bouger les lignes", estime Pascal Valiamin.

Secrétaire général de la CGTR Région Sud, Max Banon s’inscrit dans le même espoir. "C’est le début de la construction d’un nouveau rapport de forces, puissant, comme on a connu en 2009", veut-il croire. "Les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. C’est le nombre de travailleurs dans la rue qui va faire plier ce gouvernement qui a une politique antisociale", insiste-t-il.

"La stratégie, c’est de repartir voir les travailleurs dans les entreprises, c’est de mobiliser, partir sur des mouvements de grève, longue ou pas longue, pour mobiliser de manière à construire ce grand mouvement social dont on a besoin, un peu comme ça se passe actuellement en Guadeloupe", conclut Max Banon.

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
MOI
MOI
10 ans

Dan run est un povre type nanti et sans scrupule pour ceux qui se battent et qui vivent car lui est déjà mort

dan run
dan run
10 ans

L' intersyndicale CGTR , FO, FSU et Solidaires ont tout fé pour élire HOLLANDE à la présidence de la république en 2012 aujourd'hui ils reçoivent un coup de pied au derrière .

On a les élus qu'on mérite , l'action syndicale fé pitié