Une centaine de grévistes ont manifesté devant le rectorat

Réforme du collège : bien que timide, la mobilisation continue

  • Publié le 17 septembre 2015 à 11:59

Suite à un appel à la grève national, une centaine d'enseignants (d'après la police) se sont mobilisés à Saint-Denis ce jeudi 17 septembre 2015 pour manifester contre la réforme du collège. Les manifestants, réunis devant le rectorat, réclament au gouvernement de revoir sa copie. De son côté, l'académie de La Réunion a indiqué que 17,1 % des professeurs de collège sont en grève. Les syndicats, eux, font état "d'un tiers des personnels, avec un taux de grévistes dépassant 50 % dans certains établissements".

"C'est une mobilisation fondamentale qui suit celle de mai dernier, avec toujours le même problème : la réforme du collège dont nous demandons l'abrogation. On nous a fait un coup de force en imposant la publication des décrets. J'en appelle à la raison et je demande à la ministre de reprendre ses esprits et d'abroger cette réforme épouvantable", estime Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU.

Pour rappel, la mesure prévoit davantage d'interdisciplinarité dans les cours, l'apprentissage d'une seconde langue vivante dès la 5e, mais aussi la fin des classes bilingues ou encore la disparitions des options de latin et de grec. Au delà de l'offre et du contenu des enseignements, cette réforme menace également les professeurs de lettres classiques. Ainsi, une enseignante du collège Joseph-Suacot, à Petite-Île, s'est vue signifier lors d'un récent conseil pédagogique la non-reconduction de son poste à la rentrée 2016.

"Il y a une dizaine d'années, j'avais 7 heures de français en 6e. Puis, c'est passé à 6 heures et c'est à 5 heures aujourd'hui. Avec cette réforme, ça va passer à 4,5 heures, puis à 3,5. On va s'arrêter où ? On nous ment quand on dit qu'on veut sauvegarder la langue française", s'insurge Pierre Long qui, à 60 ans, possède plusieurs décennies d'enseignement des lettres classiques derrière lui.

"Nous pensons que cette réforme aura des effets catastrophiques sur la scolarité des élèves. C'est difficile d'avoir en face un gouvernement qui méprise les collègues. Publier le décret au lendemain de la mobilisation nationale (le 19 mai dernier, ndlr) crée un effet de découragement. Cette réforme n'a jamais été discutée, elle a été totalement décrétée dans les ministères", ajoute de son côté Jérôme Ethève, secrétaire départemental FO.

Cette première mobilisation depuis la rentrée scolaire devrait être suivie d'autres manifestations. Reste à savoir si le mouvement va prendre une plus grande ampleur. "Il faudra monter en puissance. A force d'expliquer les dangers inhérents à cette réforme, on finira par mobiliser", souligne Marie-Hélène Dor.

www.ipreunion.comine

guest
0 Commentaires