Environ 200 personnes ont manifesté dans les rues de Saint-Pierre ce samedi 16 octobre 2010. À l'appel de l'intersyndicale (CFTC, CGTR, FO, CGC, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, Unef et UNL), les manifestants ont réclamé le retrait du projet de réforme des retraites. Environ 500 personnes en ont fait de même à Saint-Denis. "Il n'est pas possible que le degré de mobilisation à La Réunion soit plus faible qu'en métropole, alors qu'ici les problèmes posés par la réforme, sont encore plus importants que là bas" s'est agacé Max Banon, dirigeant syndical CGTR à la fin de la manifestation à Saint-Pierre. Rappelons que l'intersyndicale refuse que l'âge légal du départ à la retraite passe de 60 à 62 et que celui du versement des pensions à taux plein passe de 65 à 67 ans.
"Il faut savoir ce que veulent les Réunionnais. On nous a dit que se mettre en grève en semaine a des conséquences financières dommageables sur les petits salaires. Nous organisons une manifestation le samedi pour permettre aux gens de venir sans perdre d'argent et finalement la mobilisation est décevante" a ajouté le représentant syndical.De fait, vers 10 heures, à peine une centaine de personnes était rassemblée devant le marie de Saint-Pierre. Du coup, le défilé dans les rues a failli être annulé. C'est par un vote à main levée que la décision de manifester malgré la faible mobilisation a finalement été adoptée.
Les grévistes ont effectué une boucle en passant par le front de mer, la rue Le Vigoureux et la rue des Bons Enfants avant de revenir devant la mairie. Sur le passage du cortège, plusieurs commerçants ont baissé leurs rideaux. Il n'y a eu aucune tension.
"En métropole, le mouvement est en voie de radicalisation. Ici, certains disent qu'il faudra aussi durcir notre position. Mais pour prendre cette décision, il faut être certain que la population soutient la revendication. Il faut créer le rapport de force" a souligné Max Banon à la fin du rassemblement. "Nous à la CGTR, nous sommes prêts à prendre nos responsabilités, chacun devra en faire de même" a-t-il encore dit. "À La Réunion, si l'on veut radicaliser le mouvement, il n'y a que peu de sites stratégiques à bloquer" a-t-il ajouté sans préciser à quels lieux il faisait allusion.
Estimant que "le combat ne peut s'arrêter", les syndicalistes ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation pour ce mardi, c'est-à-dire à la veille du vote du projet de réforme par le Sénat.
Mahdia Benhamla pour