Depuis le début de matinée ce jeudi 6 juin 2013, des éleveurs mécontents bloquent la circulation au niveau du rond-point près du restaurant 3 Brasseurs à Saint-Pierre, à l'entrée de la zone industrielle 2. Des tracteurs ont été placés en travers de la chaussée. Les éleveurs ont par ailleurs prévu une distribution gratuite de lait, eux qui protestent toujours contre le blocage de l'usine de la CILAM (compagnie laitière des Mascareignes) par les salariés grévistes depuis le 29 mai dernier.
Ce jeudi, les éleveurs haussent le ton. Pour maintenir la pression sur les salariés grévistes et la direction de la CILAM, ils ont investi des ronds-points dans la zone industrielle à Saint-Pierre, bloquant ainsi la circulation.
" On restera en place tant que les négociations n'avancent pas ", confie Patrick Hoarau, éleveur et président de la Sicalait. " On verra dans la journée si on organise d'autres actions... ", prévient-il. Les producteurs de lait pourraient ainsi à nouveau déverser des citernes de lait et de lisier devant la Cilam, comme ils l'ont fait hier mercredi en fin d'après-midi. Les éléveurs ont par ailleurs prévu une distribution gratuite de lait (non pasteurisé) dans la matinée.
Les éleveurs réclament la levée du blocage de l’usine par les salariés grévistes afin de pouvoir livrer leur lait. Ils sont, en effet, obligés de jeter toute leur production. Les pertes sont estimées à plus de 250 000 litres. "Il y a ras-le-bol de voir que rien ne débouche. Si demain la situation n'est pas débloquée, ce n'est pas une, ni deux, mais plusieurs dizaines de tonnes de lisier qui seront déversées", prévenait ce mercredi un éleveur de la Plaine des Cafres.
Une nouvelle réunion de négociations entre direction et salariés de la CILAM, avec les trois médiateurs nommés par le sous-préfet, est prévu ce jeudi 6 juin à 15 heures. Mais il n'est pas question pour les grévistes de laisser entrer les camions de lait avant tout accord global. " Le lait, c'est notre atout ", expliquait ce matin Daniel Hoareau, porte-parole de l'intersyndicale CGTR-SAFPTR. Il poursuit : " C'est notre moyen de pression. On a organisé deux grèves il y a quelques années qui n'ont pas abouties dès que le lait est rentré. On s'est fait avoir deux fois, on ne se fera pas avoir trois fois ! "