Samuel Mouen a entamé ce mardi 23 juillet 2013 son neuvième jour de jeûne devant la préfecture de Saint-Denis. Un mouvement qui trouve depuis quelques jours de plus en plus d'échos, auprès de la population mais aussi des élus qui se succèdent à son chevet. Dans un état fragile mais stable, le porte-parole des Indignés 974 envisage prochainement " une mobilisation de force " afin de " regrouper tous les foyers de mécontentements ". " Mon combat dépasse de loin le RSTA, c'est le combat de la Réunion ! ", souligne-t-il.
Ce lundi soir, Samuel Mouen a reçu une nouvelle visite, celle du sénateur-maire de Saint-Pierre Michel Fontaine, accompagné de toute une délégation d’élus saint-pierrois. Au total, près de deux cents personnes étaient rassemblées autour du gréviste de la faim, dont le mouvement semble prendre une nouvelle résonance, après neuf jours de grève de la faim. " Il y a en moyenne 50 à 60 personnes qui viennent me soutenir tous les soirs ", confie l’intéressé, bénéficiant désormais de toilettes et d’une grande tente affublée d’une banderole de soutien de la FNTR (fédération nationale des transporteurs routiers).
" On est passé à un autre stade ", estime ainsi Samuel Mouen, déterminé à lever toutes les forces vives réunionnaises pour accompagner sa lutte. " J’étudie la faisabilité d’une mobilisation de force ", annonce-t-il. " Je ne veux oublier personne, toutes les associations, tous les syndicats, tous les élus. Le gouvernement devra en assumer les conséquences car je ne sais pas comment ça va se terminer. On ira à l’épreuve de force ! "
Si la suppression du RSTA a été l’étincelle qui a déclenché la mobilisation du porte-parole des Indignés 974, l’homme n’entend pas s’arrêter à ce seul dossier. " Le RSTA, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, mais ça ne doit pas effacer tout ", lance-t-il. " On réduit le débat à ma personne et au RSTA, mais ce n’est rien par rapport à l’ensemble des problèmes de la population réunionnaise. Les problèmes de cette île ne relèvent pas que du RSTA ! "
A ses côtés, Philippe Régnier a également cessé de s’alimenter depuis samedi dernier. " Les créoles sont fatigués de toutes ces injustices. On ne demande pas grand-chose, juste un peu de justice sociale... ", confie-t-il.
Depuis ce dimanche, à la demande du préfet interpellé par quelques élus, une équipe du Samu passe voir les deux hommes quotidiennement pour vérifier leur état de santé, qui pourrait devenir préoccupant.
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