La Ligue des droits de l'Homme, l'UNEF et le réseau éducation sans frontière sont montés au créneau pour défendre le cas d'une jeune étudiante malgache menacée d'expulsion "d'un jour à l'autre". C'est également l'occasion pour l'association de dénoncer "une politique du chiffre contre les indésirables".
Cette jeune fille malgache est arrivée à La Réunion en 2005. Elle devait à l'origine faire un BTS mais faute de place, elle s'est tournée vers l'université pour y suivre une Licence d'anglais pour l'année scolaire 2009-2010. À l'issue du premier semestre, elle s'est vue refuser le renouvellement de son titre de séjour. Raison invoquée par Jacques Pénitot, secrétaire à la Ligue des droits de l'homme, " elle n'avait pas des résultats satisfaisants ". Or, plusieurs conditions doivent être remplies pour pouvoir étudier à La Réunion, à savoir obtenir un titre de séjour, s'inscrire dans une école, justifier de revenus (450 euros par mois) ou d'une caution, ainsi que justifier de " résultats satisfaisants ". C'est cette dernière condition qui fait défaut à la jeune étudiante.Conséquence, elle n'a plus de titre de séjour et se trouve donc aujourd'hui en situation irrégulière. " Elle peut être expulsée du jour au lendemain en cas de contrôle de police ", explique Jacques Pénitot. Face à cette situation, différentes associations se sont mobilisées pour venir en aide à la jeune fille, dont la Ligue des droits de l'homme qui a écrit un courrier au préfet pour lui demander de renouveler ce titre de séjour. " Ce n'est pas admissible qu'on expulse une étudiante en milieu de semestre. Il faut au moins la laisser finir son année scolaire et ensuite juger de ses résultats ", estime le secrétaire de la Ligue. Jacques Pénitot met l'accent sur " la nécessité de prendre en compte l'aspect humain de l'affaire et pas seulement l'aspect légal ".
Pour le représentant de l'association, cette situation reflète " une politique du gouvernement contre les étrangers ". Il rappelle qu'un nouveau projet de loi relatif à l'immigration a été déposé le 31 mars dernier, " le sixième depuis 2002 ". " Derrière la technicité du texte se cachent des dispositions qui portent une atteinte grave aux droits des migrants ". Il évoque notamment la possibilité de garder un demandeur d'asile entre centre rétention pendant une durée maximale de 45 jours. " C'est le mettre en prison ", condamne Jacques Pénitot.
Le secrétaire de la Ligue des droits de l'Homme note également " un décalage entre la politique d'immigration de Nicolas Sarkozy et son discours lors de sa venue sur l'île ". " Il a dit que La Réunion doit être le centre d'un système de formation pour les habitants de la zone. Aujourd'hui il est très difficile pour un Comorien ou un Malgache de venir ici. Il faut donc mettre en place une politique qui favorise les échanges avec les autres îles de l'Océan Indien ", termine t-il.
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