[Photos - Vidéos] Australie : des jeunes Réunionnais de Saint-Denis et du Port, champions du monde de boxe

  • Publié le 26 octobre 2025 à 12:27
  • Actualisé le 26 octobre 2025 à 14:24
champion de muay thai au BLR

Ils ont entre 13 et 22 ans et sont champions du monde de boxe. Les jeunes des clubs du Port et du Bas de la Rivière à Saint-Denis, se sont surpassés et sont montés sur la plus haute marche du podium lors du championnat du monde des combats de boxe à Brisbane en Australie, le 18 octobre 2025. Un tournoi organisé par ISKA Australie, la fédération internationale des sports de kickboxing. Un évènement au cours duquel La Réunion et Mayotte ont fait le plein de médailles (Photos : sly/www.imazpress.com)

À notre arrivée dans le club de boxe du Bas de la Rivière, les jeunes sont déjà là. À peine revenus d’Australie, ils se préparent déjà tous pour les prochaines échéances sportives. Ceux de 13 et 14 ans sont encore au collège, et pourtant, ils se comportent comme des sportifs adultes. Maturité, humilité et une concentration qui contribuent sûrement à leur victoire individuelle lors des compétitions.

Sur le ring, lors d’un combat, le boxeur n’est jamais vraiment seul. Son entraîneur joue un rôle capital à ce moment là, mais aussi, dans les carrières et dans les vies de ces jeunes.

Soulaimana Saïd, entraîneur dans le Bas de la Rivière, ne cache pas sa fierté : "on part avec les meilleurs de France ! Tous ces jeunes sont champions de France, c’est le niveau qu’on demande dans la délégation Océan indien, sinon on ne les emmène pas à un championnat international."

Quand on lui demande ce qui encourage un enfant de 9 ans à continuer à faire de la boxe aussi longtemps que les adolescents et jeunes adultes qu’il entraîne, il nous explique que les voyages sont une source de motivation.

Mais dans ce quartier prioritaire de la ville, il n’y a pas que les voyages qui incitent les jeunes à poursuivre une carrière dans la boxe: "Ce qui motive les jeunes dans nos quartiers: les voyages comme New-York, oui. Mais ça ne fait pas tout, pour les jeunes qui viennent de Mayotte, là-bas ils ont des primes "au podium" quand ils obtiennent une médaille. Et puis il y a la professionnalisation."

- La formation via le sport, un chemin vers l’emploi- 

La professionnalisation via le sport, c’est une porte d’entrée dans le monde du travail. Soulaimana Saïd en est persuadé : "les jeunes ont eu une seconde chance grâce au sport. On leur fait passer le BPJEPS, c’est un niveau bac et des diplômes d’état de niveau supérieur."

Le BPJEPS est un diplôme qui atteste de la possession des compétences professionnelles indispensables à l’exercice du métier d’animateur, de moniteur, d’éducateur sportif. Le club du Bas de la Rivière compte cinq BPJEPS, des jeunes qui pourront ensuite devenir entraineurs et formateurs à leur tour.

Dans le viseur de Soulaimana Saïd pour son boxeur Florian Boyer 22 ans, il reste plusieurs étapes à franchir avant de devenir un jour, sportif de haut niveau. "En tant que coach, je pense que s’il intègre cette liste ministérielle, il a une seconde chance dans la vie".  Écoutez

- "Une pile électrique" -

L’arrivée de Florian Boyer dans le club de boxe du bas de la Rivière, son entraîneur s’en rappelle comme si c’était hier "oulala! Une pile électrique" s’exclame-t-il comme pour commencer une anecdote.

"Quand on voyageait avec Florian quand il était petit, il bougeait tellement que j’avais peur de le perdre. Je lui mettais un bonnet rouge pour être sûr de toujours le retrouver rapidement." Un enfant qui ne tenait pas en place, devenu un jeune boxeur qui s’entraîne assidument.

Florian Boyer 22 ans, s’entraîne au club du Bas de la Rivière depuis qu’il a 9 ans. Il arrête l’école en seconde, il dit avoir trouvé dans son club de boxe, une famille. C’est aussi pour lui un espace ou il se sent bien, ce qu’il n’avait pas trouvé à l’école.

Florian Boyer : "dann la box mi san amwin byen, sé lo plas ousa mi laj amwin, mwin lé tré byien osi"

Quand on lui demande quels sont ses rêves, Florian Boyer répond qu’il n’a pas vraiment de rêve mais plutôt des objectifs. Écoutez

Son club place en lui l’espoir de le voir un jour atteindre le plus haut niveau et rejoindre la liste ministérielle des sportifs de haut niveau. Son entraineur le répète, s’il reste concentré sur son objectif, il en est capable. En attendant, pour le jeune homme les entrainements s’enchainent, 2 fois par jour toute la semaine.

Les voyages aussi se succèdent. À peine revenu de Brisbane après la compétition du 18 octobre 2025, il faut déjà repartir.

Prochaine étape, rejoindre l’équipe de France de boxe pour une compétition en novembre 2025 à Abou-Dabi. Avant de s’envoler pour un stage intensif d’un mois en Thaïlande avec Ethan Saïd, un autre camarade du club, qui est lui toujours scolarisé et partira moins longtemps.

- La réussite des jeunes du quartier : un travail collectif -

Dans le bas de la Rivière à Saint-Denis, mettre des projets et des déplacements en place, ce n’est possible que grâce à la générosité des sponsors. Le déplacement du collectif ISKA Océan Indien à Brisbane en Australie à coûté prés de 20 000 euros. Si chacun des participants à contribué à hauteur de ses moyens, les sponsors ont fait le reste.

À quelques mètres du club, c’est Emmanuel Gigant, le propriétaire d’une boulangerie qui s’implique. "On s’est installé ici en 2005 et on veut faire bouger le quartier. Nous suivons Saïd et son club de boxe, il n’y a pas qu’une attente d’argent, il y a un échange, tout ça c’est pour mettre les jeunes du quartier en valeur." Si dans le quartier, Emmanuel Gigant n’est pas le seul sponsor, le club cherche toujours des mécènes.

"On invite les partenaires à venir nous rejoindre pour les aventures à venir, une occasion d'aider la jeunesse et de contribuer à la réussite de nos jeunes" ajoute l’entraîneur du club de boxe du Port. 

Autre maillon essentiel, les parents jouent un rôle clef dans l’engagement et le suivi des enfants dans le sport. Expeditot Valin, champion du monde de boxe Thaï en 2010, aujourd’hui entraîneur de boxe au Port, encourage les parents à soutenir les pratiques sportives de leurs enfants.

C'est lui qui coach Amel Nassibou, elle aussi sacrée championne en Australie. Écoutez

Tous ces jeunes poursuivent leur carrière dans leur club respectif et en compétitions internationales ils disent être fiers de représenter La Réunion.

Ces jeunes là, n’ont pas fini de faire parler d’eux.

- En Australie, pluie de médailles pour la délégation ISKA Océan Indien, Réunion/ Mayotte

Week-end du 18 octobre à Brisbane
Pour La Réunion

Ailly Damour Hamilcaro - Championne du monde ISKA amateur 2025 k1 junior -52 kg
Florian Boyer - Champion du monde ISKA amateur 2025 k1 senior -70kg

Pour Mayotte : 

Haytham SAÏD El'layan - Champion du monde iska amateurs 2025 k1,k1 light,muay thai junior +68 kg.
Ivan Raffion - Médaille de bronze au championnat du monde ISKA amateurs 2025

 

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1 Commentaires
Gimi974
Gimi974
1 jour

Bravo les jeunes mais aujourd'hui la réussite totale est dans le titre de l'objectif à atteindre : "SPORT-ETUDES" A savoir le sport sans les études, aucun espoir de sortie !