Voile - tour du monde à contre-courants

Un petit coin de ciel bleu pour Maud Fontenoy

  • Publié le 11 novembre 2006 à 00:00

Maud Fontenoy se trouve au milieu de l'Atlantique, à 37 degrés de latitude Sud. Ce vendredi 10 novembre 2006, elle s'apprêtait à doubler la petite île de Tristan da Cunha (37°S 12°W) mais aussi à affronter à nouveau des vents forts ce week-end. Après 25 jours de solitude, la navigatrice de L'Oréal Paris s'est réjouie de dialoguer avec les nombreux intervenants présents à la vacation ce jeudi, et dont faisait partie l'aventurier du Grand Nord, Nicolas Vanier.

"Mon environnement est un peu tristounet. Le ciel est gris et couvert. Depuis 3 à 4 jours, je n'ai pas vu le soleil. La pluie n'arrête pas de tomber. Ça mine un peu le moral et ça empêche mes panneaux solaires de recharger en énergie" indique la navigatrice dans sa vacation radio avec la terre ferme. Un petit coin de ciel bleu est en effet apparu "comme par miracle" pendant la vacation, redonnant à la navigatrice, soutenue par un public nombreux, un peu de baume au c?ur.

Le Horn à la mi-décembre

Le cap de Bonne Espérance passé le 31 octobre dernier, Maud Fontenoy se dirige désormais vers son deuxième objectif, le Horn qu'elle ne pense pas atteindre avant la mi-décembre. En attendant, elle progressait dans un vent variable de 15 à 20 n?uds, génois à l'avant et deux ris dans la grand-voile. Sa solitude a été perturbée par le passage de nombreux cargos et porte-containers, mais aussi égayée par des nuées d'albatros, dont un nouvel ami baptisé "Sacha", tombé amoureux du grand monocoque et de son occupante.
Avec Nicolas Vanier - aventurier auteur de multiples expéditions en Alaska, dans le Grand Nord canadien, et plus récemment en Sibérie-, elle évoque l'écologie mais aussi les sentiments contradictoires que lui inspirent parfois cette navigation au long cours. Quand le vent souffle en tempête, "je m'accroche à l'intérieur du bateau, en me disant : "quand est-ce que ça va s'arrêter". Mais en même temps, quand il n'y a pas assez de vent, j'espère que ça va revenir pour pouvoir avancer. C'est dire si les filles sont compliquées à satisfaire" plaisante la navigatrice.

13% du trajet déjà parcouru

Du vent, elle n'en manquera pas ces prochains jours : 30 à 35 n?uds attendus vendredi et plus de 45 n?uds ce week-end. C'est dans ces conditions qu'elle devrait bientôt croiser la petite île britannique de Tristan da Cunha - 300 âmes sur 98 km_- un cailloux volcanique perdu au milieu de l'Atlantique Sud.
Maud Fontenoy poursuit sa longue route. En 25 jours de mer, elle a parcouru 13% du trajet. À la question de savoir comment elle gère la notion du temps, elle répond : j'essaie de ne pas faire de calcul ni de pronostic, car ça peut vite rendre complètement fou. Il faut se faire violence pour vivre au jour le jour sans trop penser au lendemain". C'est ce qu'elle fait, entre la surveillance du trafic maritime, sa blessure au doigt qu'il faut soigner, ses petites voies d'eau inexpliquées, ses tentatives pour nourrir l'ami albatros, et ses moments de joie intenses face à l'immensité liquide.
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