À huit jours de sa probable chute, Bayrou va tenter de convaincre les Français

  • Publié le 31 août 2025 à 02:59
  • Actualisé le 31 août 2025 à 06:56
Le Premier ministre François Bayrou lors de la réunion des entrepreneurs français La REF 2025, au stade Roland-Garros à Paris, le 28 août 2025

Parviendra-t-il à renverser le cours des choses ? Ou au moins à convaincre les Français du bien-fondé de sa démarche ? François Bayrou donnera dimanche à 18H00 une interview aux quatre chaînes d'information en continu, alors que les oppositions semblent avoir déjà tourné la page de son gouvernement.

Le Premier ministre, qui a annoncé en début de semaine sa volonté de solliciter un vote de confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre, répondra pendant un peu plus d'une heure depuis Matignon aux questions de Darius Rochebin (LCI), Myriam Encaoua (franceinfo), Marc Fauvelle (BFMTV) et Sonia Mabrouk (CNews).

Un "exercice de pédagogie et de mise en responsabilité des partis à la veille d'une semaine d'entretiens", a expliqué Matignon à l'AFP, alors que M. Bayrou recevra à partir de lundi les chefs de parti et de groupe parlementaire qui le souhaitent, en amont d'un vote à haut risque.

L'annonce du Premier ministre a surpris lundi, beaucoup s'interrogeant sur la sincérité du maire de Pau, soupçonné de vouloir prendre les devants d'une censure de son budget à l'automne.

La gauche et le RN n'ont eu de cesse depuis de marteler qu'ils voteraient contre la confiance, rendant quasi inéluctable la chute du chef de gouvernement. Non sans manifester une certaine perplexité face à la démarche.

"De la part des gens qui nous dirigent, je ne m'attends à rien, mais on est quand même déçu quand on les entend. Comment est-ce que le Premier ministre pouvait se dire que le Rassemblement national (...) pourrait voter la confiance" à ce gouvernement ?, s'est interrogé samedi sur BFMTV le président du RN, Jordan Bardella.

- "Billot" -

"A peine rentré, Bayrou met sa tête sur le billot et en même temps nous demande de la pitié", a de son côté ironisé l'ex-Insoumis François Ruffin, lors d'un meeting à Châteaudun (Eure-et-Loir).

Le vote, qui devrait avoir lieu lundi 8 dans l'après-midi, ouvre une nouvelle période d'incertitude, avec Emmanuel Macron en première ligne, dans un contexte social éruptif.

Le président de la République a redit vendredi à Toulon son soutien à son Premier ministre, qui "a raison de mettre en responsabilité les forces politiques et parlementaires" face à la situation budgétaire peu reluisante du pays.

Vendredi déjà, lors d'un déplacement à la foire de Châlons-en-Champagne, M. Bayrou a pris à témoin l'opinion, estimant que "la dette c'est l'esclavage des plus jeunes" et appelant les "boomers" - les retraités - à ne "pas se désintéresser de la situation faite aux jeunes".

Épargné par le PS à son arrivée à Matignon, il a rappelé ce qui sépare le parti à la rose de son principal allié du Nouveau Front populaire, la France insoumise: le week-end dernier, "que chantaient les participants à l'université de rentrée de LFI ? ils chantaient +Tout le monde déteste le PS+, et les dirigeants socialistes s'en sont émus. Mais ils vont mélanger les voix ?", s'est-il interrogé.

Vendredi, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a affirmé que son parti était "volontaire" pour succéder à M. Bayrou, promettant de gouverner en nouant des compromis texte par texte, sans faire usage du 49.3.

Une hypothèse qui laisse sceptique un membre du gouvernement en sursis, qui "n'imagine pas l'alternative de gauche possible dans un contexte ou leur propre union a explosé".

Si certains responsables du "socle commun" appellent François Bayrou à des gestes en direction des socialistes, la démarche semble n'avoir que peu de chance de prospérer. "Soyons clairs: nous n’irons pas à Matignon pour négocier avec François Bayrou", a prévenu le chef des députés PS, Boris Vallaud, dans une interview à Sud-Ouest samedi. Les socialistes seront reçus par le Premier ministre jeudi.

Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS, avec Shaun TANDON à Washington - © 2025 AFP

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4 Commentaires
SOMANKE
SOMANKE
2 mois

Il quittera le pouvoir mais la situation du pays, elle restera la même.
Si son successeur prend la même voie, l'austérité perdurera des maintenant.
S'il met en oeuvre un des projets de l'opposition, nous auront l'austérité à terme (court).
Existe-il une voie médiane ?
Elle ne servirait qu'à atténuer ou retarder l'austérité qui semble inevitable

Zozumé
Zozumé
2 mois

Par ici la sortie. Prépare out valises. Inquiète pa ou n’ora out bel retraite.

Heinrich Koffee
Heinrich Koffee
2 mois

Quelqu’un pourrait il expliquer à MR BAYROU que nous sommes tous conscients du déficit du budget, mais que nous n’apportons pas les mêmes réponses ? Il s’attaque aux travailleurs, aux boomers, à la population fragile. Nous sommes nombreux à demander que les plus fortunés, épargnés jusque-là et dans des proportions énormes, soient sollicités.
Peut on lui expliquer à BAYROU…. Ou alors fait il semblant ?? Les grèves et blocages me semblent salutaires dans ce contexte.
Bon dimanche. HK

Plume
Plume
2 mois

Ce Bayrou est hors sol pour demander aux Français de valider sa politique qui s’attaque aux plus démunis à savoir les malades, les retraités et les travailleurs. Ce gouvernement dilapide les caisses de la France avec leurs privilèges, leurs parties mondaines à Versailles et autres, leurs salaires et indemnités de fonctionnement, leurs enveloppes faramineuses aux autres pays et le gaspillage d’argent public comme la « remise en état du bureau de Bayrou à 40 000€…. Et lui tranquille il demande aux Français de valider, la rigolade….