79 baleines seulement ont été identifiées à La Réunion cette saison. Un chiffre bien timide contrairement aux précédentes années, confirme Globice Réunion. Alors que le premier cétacé a été observé en juin, le pic de fréquentation est intervenu au mois de juillet, avant de décroître rapidement. Les géantes des mers nous auront donc offert un spectacle bien loin des records connus en 2023 avec 1.156 baleines observées et 406 en 2024. Le fait est que la nature est d'autant moins prévisible qu'émergent de nouveaux "stress environnementaux" qui bouleversent les schémas habituels (Photo : rb/www.imazpress.com)
"Nous avons finalisé le traitement de l'intégralité des données collectées cette saison baleines 2025, dont il n'est plus un secret pour personne qu'elle fut pour le moins timide", indique Globice sur ses réseaux.
Grâce aux bénévoles et des photographes ayant contribué au programme de science participative KODAL, l'association a pu photo-identifier 79 baleines à bosse cette année 2025. Nous sommes loin du record établi en 2023 où 1.156 baleines ont été observées. En 2024, 416 baleines à bosse ont été observées.
"Rappelons à toutes fins utiles que ce chiffre est une valeur minimale, puisqu'une partie des individus qui fréquentent les eaux réunionnaises durant la saison de reproduction échappent à notre vigilance collective. Il constitue néanmoins un indicateur de la qualité de la saison, à comparer à ceux des années précédentes", précise Globice.
Le pic de fréquentation a été observé au mois de juillet.
Des baleines qui quand même pour certaines, restent fidèles à nos côtés. 10 ont été recapturées en images dont Yoga, venues dans les eaux de La Réunion en 2003, 2010, 2011, 2018, 2022 et 2024.
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- Les baleines victime du stress environnemental -
Si les cétacés se font plus rares, c'est qu'ils nagent en eaux troublées par le réchauffement climatique. "Nous faisons face à de nouveaux "stress environnementaux" qui bouleversent les schémas habituels à mesure que s'amplifie le dérèglement climatique", expliquait en septembre Jean-Marc Gancille.
"Le comportement migratoire des baleines à bosse de l'Antarctique semble être directement lié à l'évolution de l'état de la banquise et à la hausse des températures océaniques. Le changement climatique affecte en effet fortement la couverture de glace de mer dont l'étendue et la durée ont diminué ces dernières années", ajoutait-il.
La réduction des saisons de glace contraint les baleines à adapter leur migration aux ressources alimentaires disponibles. Or, la fonte des glaces a des conséquences directes sur la source d'alimentation des baleines, le krill.
"La diminution de la disponibilité du krill avant la migration (en avril-mai) influence la migration des baleines en modifiant leur distribution sur les aires de reproduction et/ou en les incitant à retourner plus tôt sur leurs aires d'alimentation", indiquait le responsable communication.
"Si les stocks de krill diminuent durablement, cela pourrait avoir des conséquences à long terme sur le succès reproducteur et la santé globale des baleines", alerte l'association.
Mieux comprendre ces bouleversements est justement le sens de plusieurs programmes scientifiques que Globice mène à La Réunion comme le suivi par drone ou les études moléculaires.
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