BQP 2026 : l'Observatoire des prix, des marges et des revenus prĂ©sente ses recommandations

  • PubliĂ© le 13 dĂ©cembre 2025 Ă  02:57
  • ActualisĂ© le 13 dĂ©cembre 2025 Ă  07:25
contrĂ´le des prix BQP

En amont des du Bouclier Qualité-Prix (BQP) 2026, l’Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus (OPMR) a fait le point ce vendredi 12 décembre 2025 sur ses recommandations. Face à un pouvoir d’achat qui se dégrade et une vie chère qui s’enkyste, l’Observatoire appelle à une modernisation d’ampleur du BQP, avec dix priorités comme feuille de route. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)

Six Réunionnais sur dix déclarent se priver davantage ou ne plus parvenir à s’en sortir, selon un sondage Pigé, publié cette année. Dans ce contexte, avec le recul du pouvoir d’achat, l’intérêt pour le BQP progresse : 71 % des foyers y ont recours, soit neuf points de plus qu’en trois ans, indique l'OPMR. 

Mais un paradoxe persiste : le BQP fonctionne, les consommateurs l’utilisent… mais beaucoup ne savent pas préciser combien de produits il contient, ni comment il évolue. Le dispositif reste identifié, mais pas vraiment compris. L’OPMR estimque que si le BQP 2026 veut peser davantage, il doit être "visible".

L’Observatoire formule dix demandes, dont :

- la généralisation du panier péï dans toutes les enseignes,
- un BQP réduit à 50 produits dans les petites surfaces,
- un renforcement massif de la communication, car la lisibilité du dispositif reste insuffisante,
- une baisse de la fiscalité (octroi de mer, TVA) sur les produits du BQP,
- la création de sous-paniers thématiques avec prix plafonnés,
- la priorité aux produits locaux et nutritifs,
- le doublement du BQP bricolage,
- le retour d’un BQP auto centré sur la sécurité,
- l’extension du bouclier à de nouveaux secteurs, y compris des services.

Derrière ces propositions, l'OPMR veut réduire la dépendance aux importations, favoriser les produits de qualité et donner un véritable pouvoir à l’outil BQP. 

- Un recul des contrôles qui inquiète -

En 2025, seuls 24 contrôles ont été réalisés par les services de l’État, contre un suivi annuel complet des 62 magasins auparavant. Une chute jugée "très préoccupante" par l’OPMR.

Cette faiblesse laisse pose plusieurs interrogations pour l'OPMR : "la disponibilité réelle des produits, les substitutions, la cohérence des prix affichés, les ruptures non justifiées". 

"Ce constat est d’autant plus regrettable que la circulaire déjà mentionnée du 10 juillet 2025 sur la vie chère demande aux services de l'Etat dédiés de mettre en place un « plan de contrôle massif et rigoureux" visant à faire appliquer les dispositifs existants et à s'assurer du respect de la loi, sans contournements", s'étonne l'OPMR.

Selon une étude réalisée par le cabinet, Echoes l’intérêt du public se confirme : 88 % des foyers achèteraient un panier péï si celui-ci était disponible. Mais sur le terrain, le constat est tout autre : seules trois enseignes sur sept l’ont mis en place.

Résultat, 20 magasins seulement proposent le panier, avec un prix variant de 9 à 14,25 euros."Les préconisations faites à l’issue de cette étude sont une généralisation du dispositif dans l’ensemble des magasins ; uniformiser l’appellation et le rendre facilement visible pour le consommateur ; afficher le récapitulatif du Panier Peï et son prix total",détaille l'OPMR.

Il propose de passer d’une proposition "informative" (signalétique présentant le nom du produit, le prix et l’origine) à une proposition plus "incitative" (mise en avant des produits locaux, présenter l’économie proposée par le panier peï, etc.).

Echoes dévoile également de forts écarts de prix :

- Le sous-BQP réunionnais coûte 13 % plus cher que son équivalent hexagonal.
- Sur l’alimentaire, l’écart grimpe à 21 %.

Mais comparée aux autres Outre-mer, La Réunion reste en meilleure position, notamment face à Mayotte, où les hausses atteignent des niveaux record.

- Un BQP à moderniser : du bricolage à l’auto, jusqu’aux services -

Pour 2026, l’OPMR plaide pour un BQP plus large et mieux ancré dans la réalité quotidienne des ménages :

- Le BQP bricolage, sous-utilisé faute de signalétique claire, doit être renforcé et élargi.
- Le BQP auto doit être recentré dans les centres automobiles, sur des pièces et services liés à la sécurité.

Et l’Observatoire veut ouvrir la voie à un BQP des services, notamment bancaires ou numériques.

A noter que, dans l’attente de l’adoption du projet de loi contre la vie chère dans les Outre-mer en cours de discussion au Parlement, le Gouvernement a souhaité "activer" rapidement les Préfets par l’intermédiaire de la circulaire interministérielle du 10 juillet 2025 sur la vie chère dans les DOM.

Cette circulaire comprend les principales instructions suivantes:

• conduire une négociation tant sur les produits que sur des services (téléphoniques, bancaires et d'entretien automobile).
• élargir la négociation aux pièces détachées automobiles
• associer le président de l'OPMR ou son représentant dès la négociation
• solliciter le concours de l'Agence régionale de santé pour obtenir une analyse qualitative sur
le plan de la nutrition des listes de produits de consommation négociées
• adapter le BQP aux petites surfaces de vente
• étendre les négociations aux acteurs de la chaine logistique (transitaires et transporteurs)
• créer de nouveaux sous-paniers thématiques tels que "produits de bricolage"; "matériaux de construction" ; "produits multimédias"; "électroménager"; "fournitures scolaires"; "produits d'entretien pour automobile"; "produits de parapharmacie".

• renforcer la qualité des produits proposés dans le panier du BQP avec, en particulier la mise en place d’une une offre de 5 fruits et légumes locaux frais en complément du BQP historique.

En complément, le Gouvernement a publié le 29 juillet 2025 un décret qui porte sur le BQP et qui fixe les nouveaux objectifs suivants :

• l’affichage à l'entrée de la surface de vente d'une superficie au moins égale à un mètre carré ;
• le rassemblement des produits figurant sur la liste BQP au sein d'un même espace dans chaque grande catégorie de rayons (afin de garantir une présentation des produits directement visibles par les consommateurs) ;
• la prise en compte de la part de produits issus de la production locale ;
• la modération du différentiel des prix pratiqués par rapport à l'Hexagone.

L’OPMR demande à ce que la négociation sur le BQP 2026 "s’inscrive pleinement dans ce nouveau contexte réglementaire".

www.imazpress.com / [email protected]

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1 Commentaires
Tout sauf Selly
Tout sauf Selly
1 heure

St benoit ville la plus pauvre de France.
Normal selly est le maire ?