Baisse de rémunération et manque d'AESH : enseignants et salariés de l'enseignement privé tirent la sonnette d'alarme

  • Publié le 21 novembre 2025 à 15:54
  • Actualisé le 21 novembre 2025 à 16:43
cftc snec

Le Snec-CFTC (Syndicat national de l’enseignement chrétien), syndicat majeur et représentatif de l’Enseignement privé sous contrat, s'est rassemblé ce vendredi 21 novembre 2025 à Sainte-Marie. Il réclame une revalorisation du salaire des salariés et enseignant, ainsi qu'une meilleure prise en compte des accompagnants d'enfants porteurs de handicaps. Un secteur qui représente environ 7,5% des enseignants du rectorat de La Réunion (Photo : sly/www.imazpress.com)

Véronique Cotrelle, présidente nationale du Snec-CFTC est présente dans l'île pour aller à la rencontre des établissements privés. "Nous avons visité plus d'une vingtaine d'établissements pour aller à la rencontre de nos collègues", explique-t-elle à Imaz Press.

"Le but est de ne pas laisser les Outre-mer et connaitre les problématiques locales, notamment l'absence d'AESH, les conditions de travail ou encore la mutuelle obligatoire mise en place le 1er mai 2026". Écoutez.

Environ 1.100 enseignants de droit public et 650 salariés de droit privé (personnels administratifs, de vie scolaire et d’entretien) exercent dans l’Enseignement Catholique à La Réunion. L'enseignement privé représente 7,5% des enseignants dans l'Académie.

Environ 20.000 élèves sont scolarisés dans l’enseignement privé sous contrat du réseau Catholique (25 écoles maternelles et primaire, 8 collèges, 6 lycées dont 1 mixte Education nationale et Enseignement Agricole, 1 CFA et 5 poursuites d’études supérieures).

- Le syndicat réclame une revalorisation du salaire des salariés et enseignants - 

Le syndicat réclame une revalorisation du salaire des salariés et notamment la mis en place d'un 13ème. "Ce que nous avons dans nos visites de terrain, c'est qu'au niveau du personnel non enseignant (vie scolaire, informaticien, personnel d'éducation, comptabilité...), si les grands établissements bénéficiaient du 13ème mois, les petits établissements non", dit Yannis Robert, nouveau président du Snec-CFTC Académie de La Réunion.

Le Snec-CFTC qui demande également une revalorisation pour ses enseignants. Le syndicat rappelle que les enseignants du privé restent moins bien rémunérés que les enseignants exerçant dans le public. "Cela s'explique par des cotisations sociales plus élevées car ils ne sont pas fonctionnaires", précis Yannis Robert. Écoutez.

Les enseignants s'inquiètent également de le menace qui pèse sur la prévoyance. Actuellement, les enseignants bénéficient des mêmes garanties que les salariés de la branche Enseignement Privé Non Lucratif (EPNL) avec une couverture soit 95% du salaire en cas de maladie ordinaire, congé longue maladie, congé longue durée, invalidité et décès.

Sans nouvel accord, chaque enseignant devra financer seul sa couverture, occassionnant une perte de pouvoir d’achat qui va passer de 50 euros à 500 euros par an. "Un recul social sans précédent", dénonce par le syndicat. "Des collègues ne pourront pas se permettre de payer une prévoyance aussi onéreuse et ce ne sont pas les 7 euros de participation de l’employeur qui vont atténuer la dépense. Le seul avantage que les enseignants du privé avaient va être perdu."

- L'enseignement privé souffre aussi du manque d'AESH - 

L'Académie a dévoilé qu'au 1er octobre 2025, il manque au minimum 212 AESH à La Réunion pour près de 1.000 enfants sans solution. Près de 9 % des enfants en situation de handicap, soit environ 600 élèves, n’ont toujours pas d’AESH attitré à La Réunion.

"Une situation que l’Éducation nationale ne peut plus ignorer", lance le représentant du collectif "Les Enfants invisibles 974".

"Leurs conditions de travail sont très difficiles", déclare Yannis Robert. "Dans un lycée agricole, j'en ai vu une qui a été baladée entre deux établissements, un public et un privé. Elle travaille 26 heures par semaine (20 heures dans le privé, 6 heures dans le public) et elle suit 5 à 6 enfants porteurs d'un handicap plus ou moins lourd", alerte-t-il. Écoutez.

De plus ces AESH manquent d'une formation suffisante et validante, dénonce Véronique Cotrelle.

Lire aussi - Handicap : au 1er octobre 2025, La Réunion manque de 212 AESH, pour près de 1.000 élèves sans accompagnant

- Le syndicat réclame des contrôles des établissements privés sous contrat -

Les contrôles des établissements depuis l'affaire Bétharram "montent en puissance", indique Yannis Robert. Des contrôles sur le programme, mais également sur les financements de ces établissements sous contrôle de l'État. Écoutez.

"Pendant trop longtemps, l’Enseignement catholique a choisi de protéger son image plutôt que les victimes, en privilégiant le silence au nom du fameux #pasdevague. Aujourd’hui, il fait face à un véritable tsunami, qui a des conséquences directes sur les équipes éducatives", indique le syndicat. 

Pour le Snec-CFTC, il n’y a qu’une voie, "la transparence et la mise en place de mesures correctives publiques. C’est à cette condition que la confiance des familles pourra être restaurée. L’exemplarité en matière de sécurité et de bientraitance fait partie intégrante du contrat d’association".

Pour le Snec-CFTC la réussite de la construction de l'école de demain ne peut se faire que dans le cadre d'un dialogue social, fondé sur l’écoute, la recherche du compromis avec les acteurs de terrain. "Les ministres successifs ont semble-t-il oublié que ces derniers, sont au cœur du système éducatif et les mieux placés pour évaluer les réalités du quotidien et les besoins concrets de nos enfants."

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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