Vote de confiance : Bayrou martèle son message sur "l'état catastrophique" des finances de la France

  • Publié le 5 septembre 2025 à 14:29
  • Actualisé le 5 septembre 2025 à 15:02
Le Premier ministre de la France, François Bayrou, arrive pour une interview lors du journal télévisé du soir de la chaîne française France 2, à Paris, le 4 septembre 2025

François Bayrou s'est projeté vendredi dans l'après vote de confiance du 8-septembre, assurant que son objectif "aujourd'hui" n'était pas de mettre en scène sa sortie dans la perspective de 2027, tout en martelant son message sur l'état catastrophique des finances publiques.

Après RMC et BFMTV jeudi matin, France 2 jeudi soir, le locataire de Matignon s'est exprimé vendredi matin sur RTL. "La politique, ce n'est pas du spectacle, Ce n'est pas une tournée d'adieu, comme vous dites. Je suis un responsable politique. Je l'étais avant d'être Premier ministre et je le resterai après", a-t-il déclaré d'emblée à trois jours de la chute probable de son gouvernement.

"La question est beaucoup plus simple. Est-ce que notre pays a mesuré la gravité de la situation devant laquelle il se trouve ? Et la situation, elle est de deux piliers, si j'ose dire. Premier pilier: la France est un pays qui ne produit pas assez. (...) La deuxième question, c'est l'endettement du pays", a martelé le président du Mouvement démocrate (MoDem).

Lundi après-midi, M. Bayrou engagera la responsabilité de son gouvernement sur une déclaration de politique générale portant sur le "constat" de l'endettement et l'ampleur du remède à administrer dans les budgets 2026.

Sa chute semble inéluctable: la gauche, l'extrême droite, la majorité du petit groupe indépendant Liot et quelques députés LR ont promis de ne pas voter la confiance.

Cette sortie quasi-programmée de Matignon, un premier acte vers l'Élysée ? "Je serai là en 2027 mais ça ne veut pas dire candidat à l'élection présidentielle. Ca n'est pas dans mon objectif aujourd'hui", a assuré François Bayrou.

"C'est toujours possible", a-t-il cependant ajouté. Mais "ça n'est pas mon plan". "Je ne fais pas ça pour obtenir quelque chose qui serait une manière de préparer un autre acte".

"Ce que j'ai fait, en prenant ce risque, en effet inédit, c'est de montrer que c'est tellement important que je n'hésite pas à mettre en jeu les responsabilités qui sont les miennes", a-t-il ajouté.

Sans parvenir à convaincre les oppositions, M. Bayrou poursuit son offensive médiatique: il sera l'invité de France 5 samedi à 19h00, puis du média en ligne Brut dimanche à 12h00.

Il achève ses consultations des chefs de partis politique vendredi après-midi par la réception de la présidente par intérim du Parti radical, Nathalie Delattre.

-Le RN prompt à censurer-

Dès jeudi soir, François Bayrou a commencé à évoquer le scénario du renversement de son gouvernement. Qui pour lui succéder à Matignon en cas de chute ? "Je pense que c'est extrêmement difficile", a-t-il répondu vendredi.

Le Premier ministre a laissé entendre qu'il pourrait rester quelques temps à Matignon pour expédier les affaires courantes. "Il n'y a jamais d'interruption du gouvernement en France. Et donc oui, je remplirai ma mission avec tout ce que j'ai de conscience et de volonté de préserver les choses, et je serai là pour aider mon pays", a-t-il dit.

Interrogé sur l'hypothèse d'une démission d'Emmanuel Macron, réclamée par le Rassemblement national, LFI et même par certains responsables de la droite -Jean-François Copé, Valérie Pécresse, David Lisnard-, François Bayrou estime que "quand quelqu'un est élu, son devoir, sa mission et son honneur est d'aller au bout de son mandat".

Mais le RN promet d'ores et déjà de maintenir la pression sur l'exécutif.

"Tout gouvernement qui continue la politique de M. Macron ou celle de M. Bayrou, c'est la même, ou celle (du premier secrétaire du PS, Olivier) Faure, parce qu'elle y ressemblera beaucoup, sera censuré par le Rassemblement national", qui souhaite une nouvelle dissolution de l'Assemblée, a déclaré le président délégué du groupe RN, Jean-Philippe Tanguy, vendredi sur TF1.

Reçus jeudi par François Bayrou, les socialistes poursuivent leur campagne pour Matignon, encouragés par le souhait d'Emmanuel Macron que le "socle commun" (Renaissance, MoDem, Horizons, LR) travaille à un compromis avec le parti à la rose.

"Ce serait éventuellement envisageable si le PS disait +je renverse l'alliance et je gouverne avec le bloc central+", avance un proche de Macron, qui reconnaît toutefois que le président reste muet sur ses intentions.

Les socialistes ont reçu les assurances de Laurent Wauquiez, président du groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblée, qui n'entend censurer a priori ni un gouvernement PS, ni un gouvernement RN. Une déclaration qui a suscité un certain émoi à droite.

AFP

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5 Commentaires
Et st benoit ville la plus pauvre
Et st benoit ville la plus pauvre
2 mois

Et que direz vous de la ville de St benoit, ville la plus pauvre depuis que selly et ses compères adjoints sont en place.
En plus il y a Juda dans l'équipe.
Oussa issa oussa

Jojo
Jojo
2 mois

Commence par supprimer les avantages des anciens présidents et 1 er ministre, suppression du sénat qui sert uniquement à caser les amis des politiques, supprimer les financements des partis politiques ils n’ont qu à faire comme aux état unis trouver des sponsors ou emprunter à la banque .

Ded
Ded
2 mois

Il est dans la politique depuis plus de 40 ans , il a été ministre et il dit que ce sont les français ( mais pas lui et ses complices qui s'enrichissent en se votant encore et encore des indemnités et autres avantages) qui sont responsables de l'état des finances de la France .Il est complice de Macron qui , lorsqu'il secondait le" gros lard ennemi de la finance" a bradé Alsthom qu'il a dû racheter beaucoup plus cher , mais c'était prévu , n'en doutons pas , et bien d'autre industries c'est lui et tous ces gens qui vous méprisent , minables français que nous sommes à leurs yeux ( trop cons car nous les avons élus et réélus , ça c'est quand même une preuve de notre connerie) qui ont endetté la France . Vite , le goudron et les plumes!

HULK
HULK
2 mois

Quelle belle ordure ce BAYROU. Il a menacé MACRON pour être 1er ministre et toucher sa retraite avec avantages et il vient nous donner des leçons. C'est vraiment un comble. Une honteuse indignité. Cette classe politique, toutes tendances confondues, est d'une médiocrité sans nom. Mais pour lui, comme il y avait le film "la chute du faucon noir",j'espère qu'il va y avoir la chute du vrai con blanc. A dégager, vite et sans indemnités si possible ( mais là je rêve)

Missouk
Missouk
2 mois

Il peut marteler tout ce qu'il veut, il est vraiment temps de passer à autre chose. Même si je suis persuadé que Macron nous prépare encore un mauvais coup