Après le tir de flash-ball ayant coûté un oeil au jeune Steve

Garde à vue prolongée pour les quatre policiers de la BAC du Port

  • Publié le 18 février 2014 à 16:23

La garde à vue des quatre policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) du Port a été prolongée jusqu'à ce mercredi matin 19 février 2014. Les fonctionnaires de police sont mis en cause dans l'affaire du tir de flash-ball ayant coûté un oeil au jeune Steve, 16 ans. Les policiers sont interrogés par trois enquêteurs de l'IGPN (inspection générale de la police nationale) depuis ce lundi matin. Leur garde à vue a été prolongée sur décision du magistrat instructeur. Pour le moment peu d'éléments ont filtré concernant les auditions des policiers. Les fonctionnaires s'en tiennent toujours à la version des faits qu'ils ont notée dans leur rapport, niant avoir frappé le jeune Steve et défendant la thèse d'un tir de "dispersion". Ce que contredisent des témoignages jugés suffisamment crédibles pour faire l'objet de dépositions recueillies dans le cadre de l'information judiciaire ouverte il y a quelques jours. Les policiers pourraient être présentés au parquet à l'issue de leur garde à vue

Placés en garde à vue depuis ce lundi matin 17 février 8 heures, les quatre fonctionnaires de la BAC du Port pourraient le rester jusqu’à ce mercredi matin. Les enquêteurs de l’IGPN tentent encore de faire la lumière sur les événements s’étant déroulés au Port, dans les environs de l’avenue Rico-Carpaye durant la nuit du samedi 1er au dimanche 2 février, et ayant entraîné l’infirmité du jeune Steve.

Pour cela, la police des polices a ratissé très large, interrogeant évidemment l’adolescent, mais aussi l’ensemble des policiers affectés au Port ce jour-là et plusieurs témoins présents sur les lieux. D’après les premiers éléments d'informations, certains de ces témoignages ont été jugés suffisamment crédibles pour faire l’objet de dépositions. Et ceux-ci remettraient en cause les affirmations des policiers. Ces témoins déclarent, en effet, que les policiers auraient coursé un groupe de jeunes et qu'ils seraient arrivés à intercepter l'un d'eux avant de le frapper. Ces témoignages disent aussi qu'au moins l'un des policiers ne portait pas son casque au moment des faits. Une affirmation rejoignant celle de Steve lorsqu'il affirme avoir été roué de coups par "un policier au crâne rasé", détail impossible à relever en cas de port du casque.

Venant de riverains habitant les immeubles proches des lieux présumés des faits, d'autres témoignages abondent dans le même sens. "J'étais à mon balcon, la voiture de la BAC a foncé sur un groupe de marmailles. Les policiers sont ensuite descendus et ils ont réussi à attraper un jeune. Ils l'ont bien secoué et ils l'ont laissé partir" raconte une mère de famille riveraine de la rue Rico-Carpaye. Elle ajoute ne pas savoir si c'est Steve qui a subi cette correction, mais souligne que les policiers n'étaient pas casqués.

Les témoignages sont plus flous concernant le tir de flash-ball. Aucun témoin ne semble savoir avec précision à quel moment a été tiré le projectile ayant atteint le jeune homme en pleine figure,. "Il (le policier – ndlr) est sorti de sa voiture, il a tiré, il m’a frappé et m’a laissé comme ça (...) C’est comme s’il avait la rage (...) Les autres policiers dans la voiture lui ont dit d'arrêter (...) Ils disaient : c'est bon, c'est bon, laisse-le, il a compris" a raconté Steve au Journal de l'île.

Dans le rapport des faits qu'ils ont rédigé, les policiers de la BAC affirment pour leur part avoir essayé de prendre à revers les manifestants. Ils se sont alors retrouvés face à un autre groupe de jeunes et ont essuyé des jets de galets. Trois des policiers sont descendus de leur véhicule - le chauffeur restant au volant comme l'exige l'usage en opération de maintien de l'ordre. Les fonctionnaires se sont appuyés sur les portières et ont tiré au flash-ball. L'objectif est de disperser la foule. C’est à ce moment-là que le jeune Steve a été touché au visage. Il n'aurait pas été visé par le tir. C'est un groupe entier de jeunes qui aurait été ciblé. Cela est toujours le cas lorsqu'il s'agit de disperser des manifestants. Les policiers nient aussi farouchement avoir tiré au flash-ball sur le jeune homme à bout portant. Selon des spécialistes, un tel tir lui aurait d’ailleurs fracassé le crâne.

Ce mardi matin, l'auteur du coup ayant mutilé Steve n'avait toujours pas été identifié par les enquêteurs. Selon la réglementation en vigueur, contrairement aux armes à feu attribuées individuellement à chaque policier, le flash-ball est alloué à une équipe. Chacun des équipiers est donc en mesure de l'utiliser. C'est d'ailleurs ce qui aurait été le cas selon la version des faits donnée par les quatre fonctionnaires de la BAC. Difficile dès lors de savoir lequel d'entre eux serait l'auteur du tir ayant couté un oeil au jeune homme.

À l'issue de leur garde à vue ce mercredi matin, à 8 heures, les quatre policiers pourraient être présentés au Parquet. Si l'auteur du coup de flash-ball est identifié, il pourrait être mis en examen pour coups et blessures ayant entraîné une infirmité permanente.

Les trois membres de l'IGPN quitteront La Réunion ce jeudi.

www.ipreunion.com

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3 Commentaires
peyrfit
peyrfit
10 ans

ce n'est pas une question d'education mais de misére et d'assistanat entretenue a la reunion qui fait des reunionnais des gens peu aimé a voir votre commentaire ! ce jeune exprime le ras le bol des reunionnais envers ce gouvernement socialiste ! la reunion subit l assistanat et des marchés oligopolistique toléré encouragé mais surtout dénoncer ! nous ne pouvons reprocher au pauvre gens de jouer leur en loccurence de faire nimporte quoi ! et la reunion n'est pas encore arriver au meme stade que marseille cllichy sous bois trappes ! scarabete allez y faire un tour vers 10 h du soir et on verra si vous etes toujours vetu ! a la reunion au port ou chaudron on peut marcher sans se faire poignarder au moins et pour le cas des forces eh ba la loi cest on ne tire pas dans la gueule dun emeutier c tout ! les flics nont aucune excuse car ils font respecter le jeunes homme par contre est victime d une bavure meme si le jeune aurait tuer les flics ne se devait de le shooter peace and love

Georges
Georges
10 ans

J'ai vu les gars de la bac tabasser le jeune, personne de la police n'est venu m'interroger. Les gars se protègent entre eux

 scarabee
scarabee
10 ans

Si les jeunes étaient mieux éduqués et tenus par leurs parents et restaient chez eux la nuit au lieu de trainer dans les rues à faire le bordel, cela n'arriverait pas .... Les forces de l'ordre ont déjà assez de travail comme ça ... Je souhaite bon courage aux policiers, qui hélas sont toujours la cible des médias, restent souvent injustement malaimés par la population et sont souvent lachés par leurs supérieurs pour servir de "fusibles" quand les médias montent la sauce... Les forces de l'ordre nous ont souvent protégé lorsque nous combattions les feux que de jeunes voyous mettaient aux voitures ou aux poubelles afin de nous faire déplacer pour nous caillasser ... Je vois que les coins chauds de la Réunion n'ont rien à envier aux cités de la région parisienne ... quelle misère pour notre ile!!!