DrĂŽle de bĂȘte... De la taille d'un poulet, le rĂąle de cuvier vivait peinard dans les Ăźles Aldabra, un atoll des Seychelles. Pas de prĂ©dateur, pas de compĂ©titeur pour la nourriture... Il Ă©tait si peinard qu'il avait perdu la capacitĂ© de voler, un peu comme le dodo de l'Ăle Maurice. Quand les eaux sont montĂ©es brusquement il y a 136.000 ans, l'oiseau n'a donc rien pu faire pour se sauver. Il a Ă©tĂ© englouti avec les cocotiers et les mangroves. Quelques dizaines de milliers d'annĂ©es plus tard, alors que le niveau de l'eau baissait et que l'atoll refaisait surface, le rĂąle de cuvier est pourtant rĂ©apparu... Comme un caprice de Darwin...
Pour expliquer ce phĂ©nomĂšne, des chercheurs britanniques se sont penchĂ©s sur les os fossilisĂ©s datant dâavant et dâaprĂšs lâinondation et sur lâĂ©tude. "Un ancĂȘtre commun a colonisĂ© lâĂźle deux fois, probablement depuis Madagascar, et est devenu incapable de voler, Ă chaque fois," explique Julian Hume, palĂ©ontologue au musĂ©e dâHistoire naturelle de Londres au Daily Mail.
[đ] Le rĂąle de cuvier, un oiseau incapable de voler, disparu des Ăźles Aldabra il y a 136.000 d'annĂ©es, est revenu dâentre les morts ! Quand lâĂ©volution se rĂ©pĂšte. [REPOST] đ https://t.co/kwoIXx8IGm #FuturaSciences #animaux #evolution #decouverte pic.twitter.com/yo1WCEDdsi
â Futura (@futurasciences) 13 mai 2019
Lâhistoire se serait donc rĂ©pĂ©tĂ©e pour le rĂąle de cuvier. Son ancĂȘtre malgache serait arrivĂ© en volant, Ă lâaise sur lâatoll seychellois, il aurait perdu ses ailes, puis aurait disparu avec la montĂ©e des eaux. Et rebelote : des milliers dâannĂ©es plus tard, son ancĂȘtre volant revient, recolonise lâatoll et Ă©volue une nouvelle fois en oiseau aptĂšre (câest Ă dire dĂ©pourvu dâailes).
Câest un phĂ©nomĂšne rarissime appelĂ© "Ă©volution rĂ©pĂ©titive."
Un oiseau condamnĂ© Ă mourir une seconde foisâŠ
Aujourdâhui lâoiseau nâest pas classĂ© parmi les espĂšces en danger. Lâhomme ne le menace pas directement, il ne sâaventure dâailleurs pas souvent Ă Aldabra. Lâatoll, situĂ© Ă plus de mille kilomĂštres au sud-ouest de MahĂ© et Ă 420 kilomĂštres au nord-ouest de Madagascar est classĂ© au patrimoine mondial de lâUnesco depuis 1982. Pour prĂ©server au mieux son incroyable biodiversitĂ©, les Seychelles ont pris des mesures drastique : aucun hĂŽtel ne peut sây implanter, la chasse et la pĂȘche sont interdites et seul quelques scientifiques et une quinzaine de rangers ont le droit dây loger.Â
Pour autant, il nâest pas garanti que le rĂąle de cuvier passe le siĂšcle. Les Seychelles sont trĂšs sensibles aux changements climatiques, notamment Ă la hausse du niveau de lâOcĂ©an Indien. PrĂšs de 80% des Ăźles de lâarchipel seraient menacĂ©es. PiĂ©gĂ© sur son atoll, pas sĂ»r que le rĂąle de cuvier survive, et lâhistoire pourrait se reproduire⊠encore une fois.Â
nt/www.ipreunion.com
