MystÚre de l'évolution

Aux Seychelles, un oiseau est revenu d'entre les morts

  • PubliĂ© le 16 mai 2019 Ă  17:51
Aux Seychelles, un oiseau est revenu d'entre les morts

DrĂŽle de bĂȘte... De la taille d'un poulet, le rĂąle de cuvier vivait peinard dans les Ăźles Aldabra, un atoll des Seychelles. Pas de prĂ©dateur, pas de compĂ©titeur pour la nourriture... Il Ă©tait si peinard qu'il avait perdu la capacitĂ© de voler, un peu comme le dodo de l'Île Maurice. Quand les eaux sont montĂ©es brusquement il y a 136.000 ans, l'oiseau n'a donc rien pu faire pour se sauver. Il a Ă©tĂ© englouti avec les cocotiers et les mangroves. Quelques dizaines de milliers d'annĂ©es plus tard, alors que le niveau de l'eau baissait et que l'atoll refaisait surface, le rĂąle de cuvier est pourtant rĂ©apparu... Comme un caprice de Darwin...

Pour expliquer ce phĂ©nomĂšne, des chercheurs britanniques se sont penchĂ©s sur les os fossilisĂ©s datant d’avant et d’aprĂšs l’inondation et sur l’étude. "Un ancĂȘtre commun a colonisĂ© l’üle deux fois, probablement depuis Madagascar, et est devenu incapable de voler, Ă  chaque fois," explique Julian Hume, palĂ©ontologue au musĂ©e d’Histoire naturelle de Londres au Daily Mail.

L’histoire se serait donc rĂ©pĂ©tĂ©e pour le rĂąle de cuvier. Son ancĂȘtre malgache serait arrivĂ© en volant, Ă  l’aise sur l’atoll seychellois, il aurait perdu ses ailes, puis aurait disparu avec la montĂ©e des eaux. Et rebelote : des milliers d’annĂ©es plus tard, son ancĂȘtre volant revient, recolonise l’atoll et Ă©volue une nouvelle fois en oiseau aptĂšre (c’est Ă  dire dĂ©pourvu d’ailes).

C’est un phĂ©nomĂšne rarissime appelĂ© "Ă©volution rĂ©pĂ©titive."

Un oiseau condamné à mourir une seconde fois


Aujourd’hui l’oiseau n’est pas classĂ© parmi les espĂšces en danger. L’homme ne le menace pas directement, il ne s’aventure d’ailleurs pas souvent Ă  Aldabra. L’atoll, situĂ© Ă  plus de mille kilomĂštres au sud-ouest de MahĂ© et Ă  420 kilomĂštres au nord-ouest de Madagascar est classĂ© au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982. Pour prĂ©server au mieux son incroyable biodiversitĂ©, les Seychelles ont pris des mesures drastique : aucun hĂŽtel ne peut s’y implanter, la chasse et la pĂȘche sont interdites et seul quelques scientifiques et une quinzaine de rangers ont le droit d’y loger. 

Pour autant, il n’est pas garanti que le rĂąle de cuvier passe le siĂšcle. Les Seychelles sont trĂšs sensibles aux changements climatiques, notamment Ă  la hausse du niveau de l’OcĂ©an Indien. PrĂšs de 80% des Ăźles de l’archipel seraient menacĂ©es. PiĂ©gĂ© sur son atoll, pas sĂ»r que le rĂąle de cuvier survive, et l’histoire pourrait se reproduire
 encore une fois. 

nt/www.ipreunion.com

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