Ce vendredi 27 juin 2025, la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion accueillera une nouvelle édition de la journée “Entreprendre au féminin”. L’événement, dédié aux cheffes d’entreprise de l’île, vise à les accompagner dans le développement de leur activité à l’international. Une conférence de presse a permis de dévoiler les grandes lignes d’un rendez-vous pensé comme un tremplin concret pour les femmes entrepreneures (Photo : CCI Réunion).
Encore trop peu présentes sur les marchés internationaux, les femmes entrepreneures réunionnaises sont pourtant nombreuses à porter des projets viables, innovants et porteurs de croissance. Mais les freins sont connus : manque de réseau, difficulté d’accès au financement, sentiment d’isolement, ou encore invisibilité dans les dispositifs classiques. Patricia Paoli, première vice-présidente de la CCIR, l’a rappelé : "Le plafond de verre à l’export reste une réalité. Et le nerf de la guerre, c’est le financement." Regardez.
C’est pour y répondre que cette journée a été conçue : à travers une série de conférences, d’ateliers thématiques, de rencontres et de témoignages. L’objectif est de transmettre aux participantes des clés concrètes pour structurer une stratégie export, accéder à des ressources et élargir leur champ d’action.
Parmi les temps forts annoncés : des ateliers sur les dispositifs d’accompagnement à l’international avec la Team France Export, la Région Réunion et les banques partenaires, des échanges sur les perspectives d’avenir de l’entrepreneuriat féminin, des sessions de pitch, ou encore des modules sur les financements, les réseaux internationaux, ou des secteurs spécifiques comme la cosmétique. Il ne s’agit là que d’un aperçu du programme complet.
Pour Céline Citouze, vice-présidente de la Région Réunion, l’un des enjeux majeurs est de faire tomber les barrières psychologiques : "Il faut dire clairement aux femmes qu’elles sont légitimes à créer, diriger et développer une entreprise." Elle appelle aussi à agir en amont, dès le lycée, en intégrant cette culture entrepreneuriale dans les parcours éducatifs. "Mais aussi le plus important mettre des formations en lien avec l'entreprenariat sur Parcoursup car c'est là que tout commence", ajoute-t- elle.
- Des partenaires engagés autour de l'entrepreneuriat féminin -
Du côté des partenaires, Marie-Catherine Fontaine, directrice des projets innovants chez orange Réunion-Mayotte, a insisté sur l’importance de "rester en veille, savoir s’entourer et déléguer" : des compétences essentielles pour durer et croître dans l’entrepreneuriat.
Dans cette dynamique, la délégation de Mayotte incarne une belle évolution. D’abord simple observatrice lors des premières éditions, elle est aujourd’hui partenaire officiel. Elle met en lumière les cheffes d'entreprises mahoraises, installées à La Réunion comme à Mayotte.
Marie-José Karaké, de la délégation départementale, a salué cette montée en puissance : "Ce sont des femmes qui commercent depuis toujours, qui voyagent, qui osent sans forcément parler la langue. C’est dans leur ADN." Elle évoque une transmission générationnelle, un modèle solidaire où mères, filles et grand-mères prospectent ensemble, des îles aux grandes capitales économiques. Regardez.
Le réseau FCE Réunion, représenté par sa présidente Cynthia Contini, est également un partenaire actif de cette édition. Il facilite les connexions entre femmes cheffes d’entreprise et les réseaux internationaux. "On veut qu’elles prennent leur place dans l’économie et dans les instances. On manque encore de visibilité, de soutien et d’entraide." Regardez.
La banque BNP Paribas, quant à elle, a mis en place un programme pour accompagner cette ambition : "Oser entreprendre, c’est un défi. Le faire en tant que femme à l’international, c’est une conquête. C’est pour cela que nous avons décidé de les accompagner aussi sur le volet financement", a souligné son représentant.
- Des entrepreneures qui osent franchir un cap -
Plusieurs cheffes d’entreprise ont partagé leur expérience lors de la conférence de presse.
Mariama Ibouroi Mze, fondatrice de la plateforme Parlons-shimaoré.fr et CEO de la Maison Jahazi, a présenté une plateforme d’apprentissage du shimaoré à destination de tous les publics, inspirée par son propre parcours d’e-commerçante, puis de salariée à Mayotte. "Je comprenais la langue mais je ne la parlais pas. Et dans le cadre de mon travail, je devais absolument m’exprimer en shimaoré car tout le monde ne parle pas français. Je me suis donc demandé comment faire avec mes petits soucis linguistiques, et c’est de là qu’est née l’idée de la plateforme." Regardez.
Elle souhaite aussi, à travers ce projet, montrer la voie aux femmes mahoraises vivant à La Réunion : "Ce serait bien de leur montrer qu’on peut entreprendre dans différents secteurs, notamment dans le digital. Être un exemple, c’est aussi leur dire que c’est possible." Regardez.
Du côté de Katy Payet, fondatrice de la Bananerie de Bourbon, déjà connu au niveau national grâce au salon d'agriculture qui a lieu chaque année à l'Héxagone vise désormais une nouvelle étape : "Nos produits sont bons, ils ont trouvé leur place à Paris, à Nantes. Maintenant, je veux sauter la mer comme on dit et les faire connaître à l’international."
Aux côtés de la CCIR, les partenaires institutionnels, économiques et associatifs sont nombreux à soutenir cette édition 2025, en plus d'Orange, La délgation départementale de Mayotte et le FCE Réunion. Il y'a aussi l’Agefiph, Air Austral, la Bred, la Région Réunion, le Département de La Réunion, le Crédit Agricole, ainsi queFrance Travail, et bien d’autres encore.
sm/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Salaire trop bas.
Même les chefs d'entreprises ne touchent pas un salaire élevé