J’apprends avec une profonde tristesse le décès de Marie-Céline Viry, née Lagarrigue. Fille d’Henri Lagarrigue, grande figure du maloya, Marie-Céline Viry s’est éteinte dans cette maison de terre et de mémoire qu’elle avait bâtie avec son époux Firmin Viry, compagnon de vie et de lutte (Photo : sly/www.imazpress.Com)
Ensemble, ils ont semé plus que des cannes : ils ont semé la dignité, la culture, la mémoire et la résistance. Planteuse, coupeuse de canne, mère, militante, elle fut de toutes les campagnes, de tous les engagements.
Dans les années de silence imposées au maloya, elle chante, elle joue, elle résiste. Aux côtés de Firmin, elle participe aux kabar clandestins, fait entendre cette voix réunionnaise qu’on voulait faire taire. Elle fait partie de ces femmes dont l’histoire officielle parle trop peu, mais sans qui rien n’aurait tenu debout.
Elle était de celles qui, par leur présence, leur courage, leur fidélité à la terre et aux siens, transmettent un monde.
À Firmin, à leurs enfants, à toute la famille Viry, nous adressons nos pensées les plus sincères.
Emmanuel Séraphin
Maire de Saint-Paul