Ce mardi 18 novembre 2025, la 4 ème édition de la matinée Info Jeunes a pour objectif de faire connaitre les initiatives des structures engagées dans le programme Info jeunes porté par le Crij et L’État. Sur l’île, 16 structures sont labellisées Info Jeunes par le rectorat, la Région Réunion, le Département, la Caisse d’allocations familiale ainsi que l ‘association des maire de La Réunion. Un label qui assure une mise en commun des moyens dans l’accompagnement des jeunes âgés de 13 à 30 ans, et le renforcement des formations et la professionnalisation des informateurs jeunesse. Le réseau Info jeunes espère aussi a atteindre les jeunes des hauts et des quartiers prioritaires. (Photo : sly/www.imazpress.com)
Le Crij, centre régional d’information jeunesse, a été créé en 1990 à La Réunion. L’association, propose à chaque jeune un accompagnement gratuit et anonyme dans tous les domaines de sa vie.
Chaque année, 8 millions d’euros sont attribués sur l’ensemble du territoire au réseau Info Jeunes par les services de l’État. À La Réunion, le budget annuel de fonctionnement du Crij est de 500.000 euros. La structure locale est aussi financée par La Région Réunion, le Département ainsi que la Caf.
De visite sur l’île, Thibaut de Saint-Pol, délégué interministériel à la Jeunesse, à l’éducation populaire et à la vie associative, accompagne aujourd'hui le recteur de La Réunion.
- "Le Crij Réunion, une structure exemplaire"-
Il indique : "Le Crij Réunionnais a un statut particulier et il est exemplaire pour plusieurs raisons. C’est un réseau qui travaille dans toutes les dimensions de la jeunesse, c’est une vraie force. C’est aussi un réseau innovant qui a développé les relais informations jeunesse que l’on veut expérimenter dans tout l’hexagone." Écoutez.
Les points relais informations jeunesse sont des espaces où sont installés des ordinateurs, dans un espace France Travail ou une bibliothèque par exemple, afin que les jeunes des hauts puissent se connecter à un professionnel qui pourra l'informer et l'orienter.
Face au délégué interministériel à la Jeunesse, Céline Sitouze, élue à la Région Réunion, déléguée à l’éducation explique : "à La Réunion, nous sommes riches. Riche de notre jeunesse, mais cette jeunesse est morcelée, certains cherchent leur voies, d’autres sont perdus, transparents, invisibles."
"En tant que parent, je me rends compte que nous ne sommes pas armés pour accompagner nos enfants, c’est en cela que le travail du Crij est essentiel pour informer" ajoute-t-elle.
Ces jeunes, sont appelés les Neet, des jeunes âgés de 15 à 29 ans qui ne sont, ni en études, ni en emploi, ni en formation : presque invisibles.
À la Réunion, ils seraient plus de 40.000. Des jeunes qui passent sous les radars et que les réseaux Info jeunes essaient de mobiliser, en allant, notamment, à leur rencontre.
Aux Avirons, l’association Roulé mon zaviron sillonne les rues de la ville à bord de son zinfo mobil, afin d’établir un premier contact. Ils prennent le temps d’écouter les jeunes qu’ils rencontrent et leur proposent des activités. C’est ce qu’on appelle une démarche "aller vers".
Selon Santé Publique France, il s’agit d’une démarche à destination d’un public en décrochage sociale : qui n’accède plus à ses droits et, ou ne les connaît pas. Les travailleurs sociaux sortent de leur structure et se déplacent sur le terrain à la rencontre des habitants.
Gazar Jonah Vijoyananda, animatrice du réseau Info jeunes pour l'association Roulé mon zaviron nous raconte: "on ne va pas attendre que les jeunes franchissent les portes de notre association, ce n’est pas dans leurs réflexes. C’est nous qui allons les chercher sur leur territoire, là où ils sont bien." Écoutez
Si l’évènement du jour est plutôt festif, les associations le répètent "nous avons besoins de moyens" et les diminutions des subventions impactent leurs initiatives et les vies des jeunes accompagnés.
"Quand un jeune a un projet, on fait tout ce que l’on peut pour le réaliser, on va mener des actions pour trouver des fonds et financer son projet." Objectif : ne pas perdre le lien et la relation de confiance avec les jeunes.
Le délégué ministérielle à la jeunesse assure que les fonds alloués au réseau Info Jeunes n’ont pas diminué, mais que les structures sont impactées par l’inflation et l’augmentation de leurs charges, sur le terrain la réalité financière ne change pas : pour mener des actions il faut de l’argent.
- "On a fait une différence dans leur existence" -
Roulé mon zaviron se bat pour trouver des fonds : "nous sommes obligés de trouver une manière de récolter des fonds, dans nos locaux les habitants peuvent retirer leurs colis par exemple" explique Vijoyananda Gazar Jonah.
"Sans nous, je ne sais pas comment ça va se passer pour les jeunes sans emploi ni formation. Ils ne sont repérés ni par les missions locales, ni par France Travail. Si on ne peut plus aller sur le terrain, ces jeunes là, qu’est ce qu’on en fait ? C’est parce qu’on est sur le terrain, qu’on a réussi à les re-mobiliser, à les engager dans des services civique. On a vraiment engagé un changement dans leur parcours, on a fait une différence dans leur existence" affirme Vijoyananda avec conviction.
Thibaut de Saint-Pol, délégué interministériel à la Jeunesse, à l’éducation populaire et à la vie associative se veut rassurant : les associations seront accompagnées afin de les aider à trouver de nouvelles façons de financer leurs projets.
Aux Avirons on le sait : il faut être débrouillard et créatif quand on souhaite maintenir les activités de son association.
Dans ce coin de l'île comme ailleurs en France, la solution vient des bénévoles et des familles engagées dans l'éducation populaire et dans la vie de leur quartier.
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