Lors d’une interview télévisée réalisée sur France 2 ce jeudi 12 octobre 2022, le président de la République Emmanuel Macron s’est exprimé sur de nombreux sujets. De la guerre en Ukraine à la crise du carburant en France, en passant par les révoltes en Iran et la situation en Arménie, le chef d’Etat a accordé un rare entretien à Caroline Roux, dans le cadre de la nouvelle émission politique intitulée «L’événement».Si le plus gros de l’interview a été consacré à l’Ukraine, le Président a bien été obligé d’aborder la situation en France, alors qu’une grève dans les raffineries est en cours.La situation va "revenir à la normale" dans "le courant de la semaine qui vient", a promis le président. Mais "si le dialogue social n'aboutit pas dans les prochaines heures, nous réquisitionnerons ».Le chef de l'État a de nouveau appelé "à la responsabilité" la direction de TotalEnergies et la CGT, en prévenant: "Que la CGT permette au pays de fonctionner".“Il faut que tous nos compatriotes prennent du recul. Nous ne vivons pas dans la même situation que nos voisins, car nous avons fait le choix de protéger les familles les plus modestes et les entreprises les plus fragiles” a-t-il ajouté concernant le coût de l’électricité. “Au moment où ça s’envole partout, nul n’a le droit dans notre pays de ne pas être solidaire. Nous devons nous serrer les coudes”
- De nouveaux équipements livrés à l'Ukraine -
Si Emmanuel Macron s’est refusé à qualifié la Russie d’Etat « terroriste », il a longuement condamné les manoeuvres militaires du pays sur le sol ukrainien, dénonçant des « crimes de guerre ».
« On s’installe dans la guerre, c’est-à-dire que le choix qui a été fait par la Russie ces derniers jours, c’est ça. La Russie a décidé de la mobilisation des jeunes, d’organiser des référendums illégaux dans les régions annexées, et de bombarder » a-t-il déclaré.
Le président russe Vladimir Poutine "doit cesser cette guerre, respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine et revenir autour de la table des discussions", a affirmé Emmanuel Macron.
« On va livrer des radars, des systèmes et des missiles anti-aériens pour protéger (les Ukrainiens) des attaques, en particulier pour les protéger des attaques de drones", a-t-il dit.
Mais, "à un moment donné, j’espère le plus tôt possible, il faudra que toutes les parties prenantes reviennent à une table de discussions", même si selon le président ce ne sera sans doute pas dans les "prochaines semaines ». Une négociation serait, in fine, aussi dans "l'intérêt" de Kiev, a-t-il dit.
De son côté, le président bélarusse Alexandre Loukachenko aura des "problèmes" dans son pays s'il "décide de s'engager encore davantage dans cette guerre".
« Je sais qui sont les femmes et les hommes qui vivent dans ce pays, qui n’ont visiblement pas voté pour Loukachencko. S’il décide de s’engager dans la guerre, il le fera contre la volonté de son peuple. Il y aura de nouvelles sanctions, après celles décidées quand il n’a pas respecté les résultats des élections » a-t-il assuré.
- De nombreux conflits internationaux -
Emmanuel Macron a été interpellé par deux personnalités, l’une arménienne, l’autre iranienne, pour alerter sur la situation dans les deux pays. "Nous nous tenons aux côtés de celles et ceux" qui manifestent en Iran, a-t-il assuré. « Je veux dire très simplement mon admiration pour ces femmes, ces jeunes" et, "de manière très claire", la France "condamne la répression aujourd'hui menée par le régime iranien".
Il a aussi qualifié d'"otages" les cinq Français détenus en Iran.
"La Russie a utilisé" le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, a estimé le président. "Elle a manifestement joué le jeu de l'Azerbaïdjan, avec une complicité turque, et elle est revenue là pour affaiblir l'Arménie", selon lui.
Pour Emmanuel Macron "c'est une manœuvre de déstabilisation de la Russie qui, dans le Caucase, cherche à créer le désordre pour tous nous affaiblir et nous diviser », alors que 5.000 soldats russes seraient présents à la frontière des deux pays, du côté de l’l’Azerbaïdjan.
www.imazpress.com avec l'AFP