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Le JIR absent des points de vente, l'imprimeur annonce cesser toute collaboration avec le journal

  • Publié le 2 octobre 2022 à 20:28
  • Actualisé le 14 octobre 2022 à 17:08

Le Journal de l'Ile n'est toujours pas sorti ce dimanche matin 2 octobre 2022. Il était déjà absent des points de vente ce samedi. C'est un conflit entre l'entreprise de presse et son imprimeur portant sur l’acquisition d’une imprimerie à Saint-Denis qui est à l'origine de la non parution de notre confrère pour la deuxième journée consécutive. Dans un communiqué publié en milieu de matinée, l'imprimeur, Alfred Chane Pane en l'occurrence, annonce "en tant qu’entrepreneur privé, j’arrête toute collaboration avec Jacques Tillier"

"Pour la deuxième nuit consécutive, les équipes d’ICP Roto ont refusé d’imprimer le Journal de l’Île. Ce matin, en effet, à peine 1500 exemplaires, soit moins de 10% de notre diffusion ce dimanche, auront pu être distribués sur notre réseau" écrit Patrick Planchenault, directeur du JIR, sur clicanoo.re, le site internet du journal.

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Toujours selon le JIR, l'imprimeur, Alfred Chane Pane, n'aurait pas apprécié que son nom soit cité dans l'éditorial du samedi de Jacques Tillier, président du Groupe Le JIR, à propos de la reprise d'une imprimerie dionysienne. Dans cet article, le dirigeant de presse - candidat non retenu par le tribunal de commerce pour cette reprise -, explique dans son article les raisons, selon lui infondées, qui ont conduit au rejet de sa proposition par les juges.

Selon Alfred Chane Pane, les salariés de l'imprimerie mécontents de voir "le nom de leur entreprise mis en cause", auraient refusé d'imprimer le JIR. "Comment en être autrement quand il accorde si peu de considération aux personnes qui sont à son service ? On m’a rapporté qu’il a traité mes propres rotativistes d’illettrés ! Que leur rôle (méprisable) est de mettre de l’encre sur le papier sans remettre en cause ce qui a été écrit" indique l'imprimeur dans son communiqué.

Dès samedi matin le Journal de l'Île soulignait que c'est sur ordre de l'imprimeur lui-même, que les opérations d'impression ne se sont pas faites. Dasn la nuit de samedi à dimanche, "en début de tirage, il y a bien eu la tentation, en même temps que la tentative, par ses personnels de faire passer ce nouveau "coup de force", aussi inimaginable qu’irresponsable, pour une panne roto" affirme encore Patrick Planchenault.

Toujours selon le JIR, vers 2 heures du matin dimanche, l'imprimeur a ordonné à ses équipes  "d’arrêter tout" et de "fermer l’atelier". Alfred Chane le confirme dans son communiqué. Après avoir constaté "au tirage de samedi soir (édition du dimanche) où cette fois ci, je fais la Une, et où je suis déjà condamné pour mensonges (...) Cette fois, c’est moi qui décide d’appuyer sur le bouton rouge. Trop c’est trop. Je ne peux pas accepter une diffamation aussi virulente et évidente, et je ne peux pas continuer à être le complice de ce pouvoir sans limites".

- Décision "irrévocable" -

"Parce que la ligne éditoriale du journal qu’il est chargé d’imprimer ne lui convient pas,il (Alfred Chane Pane) impose son diktat. Parce que la reprise de L’Édito du samedi de Jacques Tillier, président et directeur de la publication du Journal de l’Île, dans cette édition si particulière du dimanche 2 octobre 2022, ne lui convient pas, il le censure" s'insurge Patrick Planchenault dans son éditorial.

"Je rappelle cependant que "la liberté de l’imprimerie est assurée par la loi du 29 juillet 1881. L’imprimeur peut voir sa responsabilité engagée, en cas d’impression d’un produit contraire à la loi du 29 juillet 1881 – qui sanctionne notamment la diffamation ou l’incitation à la haine raciale – mais aussi en fabriquant une contrefaçon" souligne Alfred Chane Pane dans son communiqué.

"Que notre imprimeur juge la ligne éditoriale et nous censure, c'est inimaginable ! J'ai le droit d'écrire ce que je veux. C'est la liberté de la presse. L'imprimeur n'a rien à dire. Il imprime. C'est un contrat. Je n'ai jamais vu ça !" s'exclame pour sa part Jacques Tillier sur Clicanoo.re

"Quand Jacques Tillier parle d’atteinte à la liberté de la presse, il ne parle que de la liberté de SA presse, SA liberté à collecter les ragots pour ensuite avilir, salir, vilipender, mettre au pilori et à soumettre à son bon vouloir toute personne qu’il estime mériter un tel traitement" commente Alfred Chane Pane.

Il annonce ensuite : "en tant qu’entrepreneur privé, j’arrête toute collaboration avec Jacques Tillier. Mon engagement avait été pris avec un JIR dont l’actionnariat avait encore son mot à dire sur l’attitude de son directeur mais depuis sa dernière OPA sur l’entreprise, plus personne ne peut le retenir ni le contredire. Mes avocats verront avec les siens dès ce lundi pour définir les conditions de cette rupture que j’assume".

"L'affaire se plaidera devant le tribunal de commerce et l'on verra bien ce que cela donnera, en ce qui concerne, ma décision est irrévocable, je ne veux plus rien à voir avec ce Monsieur" souligne l'imprimeur questionné par Imazpress

"En l'état il est à craindre que le Journal de l'Île soit absent des points de vente encore pour quelques jours" déplore Jacques Tillier interrogé par Imazpress. "On cherche à tuer notre journal, mais je ne vais pas, nous n'allons pas, nous laisser faire" ajoute le Président du Groupe le JIR

Cyrille Melchior, président du conseil départemental, et Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre, ont apporté leur soutien au JIR dès samedi.

Sans prendre partie mais pour voir été victime – parfois dans un assourdissant silence -, de la censure et des graves pressions appliquées par un cercle de pouvoir désormais déchu, Imaz Press rappelle que la liberté de la presse, comme toutes les autres libertés, sont des piliers fondamentaux de notre démocratie.

Il convient de ne pas l'oublier en ces temps troublés

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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