Passage en force

Retraites : le gouvernement passe par un vote bloqué sur l'ensemble du texte devant le Sénat

  • Publié le 10 mars 2023 à 16:22

Pour contrer "l'opposition méthodique" de la gauche à la réforme des retraites, le ministre du Travail Olivier Dussopt a dégainé ce vendredi 10 mars l'arme constitutionnelle du vote bloqué devant le Sénat, qui va devoir se prononcer par un seul vote sur l'ensemble du projet de loi. (Photo Mobilisation contre la réforme des retraites (Photo rb/www.imazpress.com))

« Aveu de faiblesse », « coup de force » : la gauche s’est aussitôt élevée contre ce recours, alors que les débats devaient se poursuivre jusqu’à dimanche et qu’un millier d’amendements restaient en discussion.

Plus tôt dans la matinée de vendredi, le gouvernement avait dégainé un outil de la Constitution pour tenter d'avancer dans l'examen de son projet de réforme des retraites, face à la gauche qui ferraillait sur le sujet de la pénibilité au travail.

Le ministre du Travail Olivier Dussopt a déclenché l'article 44.2 de la Constitution pour s'opposer à l'examen d'une douzaine de sous-amendements déposés à la dernière minute par la gauche sur une proposition qui faisait pourtant consensus.

"Vous ne voulez pas débattre avec nous!", s'est élevée la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, à l'unisson d'autres orateurs de gauche.

L'article 44.2 est "une forme d'arme nucléaire tactique" et "vous avez une autre arme nucléaire stratégique" à disposition, avec l'article 44.3 permettant un vote bloqué, a relevé le patron du groupe PS Patrick Kanner.

"Si c'est cela que vous voulez, dites-le nous le plus vite possible. Les Français seront pris à témoin de la manière dont vous gérez le Parlement", a-t-il lancé au ministre.

Le Sénat a jusqu'à dimanche soir minuit pour adopter l'ensemble du projet de réforme en première lecture, et près d'un millier d'amendements restent encore à examiner. Le gouvernement espère ce vote, pour asseoir la légitimité de sa réforme portant l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, hautement contestée.

Le sénateur LR Roger Karoutchi a accusé la gauche de ne pas vouloir "aller au bout du débat" et d'user d'"une obstruction presque caricaturale". En retour, "la décision du gouvernement est tout à fait normale et légitime" et "vous aviez beaucoup utilisé" cette procédure du 44.2 en étant au pouvoir, a-t-il ajouté, appelant "chacun à y mettre du sien".

La même arme avait été utilisée dans la soirée jeudi par M. Dussopt.

Au bout de ces longs échanges jeudi, le Sénat a fini par largement adopter l'amendement cible de cette bataille de procédure, pour maintenir à 60 ans l'âge de départ en retraite anticipée pour incapacité permanente.

M. Dussopt s'y est dit défavorable, évoquant un coût de 250 millions d'euros environ. Il a fait valoir que le gouvernement avait certes prévu un relèvement à 62 ans mais "en élargissant les critères d'accès", pour un nombre supérieur de bénéficiaires.

AFP

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5 Commentaires
Anne
Anne
1 an

Il n'a jamais été socialiste; c'était juste un infiltré en attendant de sortir du bois et rafler la mise.

Eve
Eve
1 an

https://www.lesechos.fr/economie-france/social/retraites-emmanuel-macron-refuse-de-recevoir-les-leaders-syndicaux-1914063

Missouk
Missouk
1 an

Ce type commence à sérieusement me sortir par les oreilles. Quand je pense qu'il était socialiste, ça me colle de l'urticaire!

Eve
Eve
1 an

Macron refuse de recevoir l’intersyndicale quel mépris quelle honte. Comment est ce possible ? Dans quel état vit on ? Quelle société peut supporter ça ? 3,5 millions de manifestants et Macron crache dessus

HULK
HULK
1 an

Bravo,il a raison. Après tout,les français ont élu MACRON,il peut faire ce qu'il veut. Bien fait,on les gouvernants que l'on mérite. Et ce n'est pas fini, vive la démocratie à la française. Et arrêtez de dire qu'il y a qu'à aller voir ailleurs dans certains pays. Celà ne se compare pas. C'est un argument de mouton soumis.