Les jeunes Réunionnais lisent-ils plus mal que les autres jeunes Français ? La réponse est oui. D'après un test réalisé en 2011 lors de la Journée Défense et Citoyenneté, ils sont presque 29% à rencontrer de vrais problèmes de lecture, rapporte Radio Festival. La moyenne nationale de mauvais lecteurs atteint, elle, les 10,5%.
Avec 29%, La Réunion reste toutefois bien lotie. À Mayotte, ce chiffre dépasse les 70% tandis qu’il est de 30,5% en Martinique et de 34,5% en Guadeloupe.
Les causes de cet illettrisme ou de ses grosses lacunes, selon ce test ? Un déficit important de vocabulaire.
Interrogé par Radio Festival, Didier Gopal, secrétaire général de la SNUI-PP Réunion, voit dans ces résultats une "particularité issue du parler créole". "Lorsqu’un élève lit le mot “tasse”, il a du mal à appréhender sa signification, parce qu’en créole, ce mot ne renvoie à rien. En créole, on utilise “ bol”. Sans référent dans son vocabulaire, l’apprentissage de la lecture et la mémorisation orthographique d’un mot sera plus compliquée", précise-t-il.
Par ailleurs, si certains ne possèdent pas les mécanismes de base de traitement du langage écrit, Radio Festival note que d’autres ont un niveau de vocabulaire correct, mais ne parviennent pas à comprendre les textes écrits.
Enfin, reste un paradoxe outremer. "Selon la dernière enquête de l’INSEE sur les salaires dans les DOM, la Réunion comptait en 2009 la plus faible proportion d’emplois qualifiés, les Antilles étant nettement mieux dotés. Pourtant, le niveau en terme de maîtrise de la lecture n’est pas meilleur, c’est même l’inverse", conclut Radio Festival.

Et pour s'en rendre compte y a pas besoin d'aller chercher loin, y a qu'à regarder les infos locales et tendre l'oreille. Dès qu'un "jeune" (au sens large) est interrogé par un journaliste, ça pique; quand ce ne sont pas les journalistes eux-mêmes qui écorchent la langue française. Il suffit de regarder les JT nationaux pour constater le fossé qui nous sépare de nos compatriotes métropolitains...