La cellule interrégionale d'épidémiologie à La Réunion et Mayotte (CIRE) a recensé 75 cas de leptospirose au cours de l'année 2012, indique l'agence régionale de santé (ARS) ce mardi 8 janvier 2013. 74 cas de cette maladie grave, principalement transmise à l'homme par les rats, ont été confirmés. 73 de ces malades ont été hospitalisés et 29 d'entre eux sont passés en service de réanimation. "Malgré des formes trÚs sévÚres ayant entrainé des hospitalisations longues et pour 3 patients des séquelles rénales, aucun décÚs n'a été enregistré sans doute du fait de la précocité du diagnostic et de la qualité de la prise en charge hospitaliÚre" commente l'ARS (Photo : www.dinosoria.com).
LâĂąge moyen des malades Ă©tait de 40 ans et les hommes reprĂ©sentaient 95% des malades hospitalisĂ©s, note la CIRE. Elle souligne que "depuis les premiĂšres Ă©tudes sur la maladie en 2002, les femmes ne reprĂ©sentent que 5% du total des cas recensĂ©s".
La CIRE ajoute qu'une exposition "domiciliaire" est retrouvĂ©e pour 81% des patients. Ă savoir : prĂ©sence de rats (71%), logements insalubres (20%), Ă©levage d'animaux Ă domicile (40%), jardinage (47%), usage dâeau non traitĂ©e (6%). Pour les malades prĂ©sentant une exposition professionnelle, 86 % appartiennent Ă une profession Ă risque avec la rĂ©partition suivante : agriculteurs (55%), spĂ©cialistes des espaces verts (15%), bĂątiment (10%) et autres (6%).
Lâexistence dâune blessure favorise la pĂ©nĂ©tration du germe, remarque la CIRE. Ainsi "42% des patients prĂ©sentaient une blessure lors de la pĂ©riode dâexposition, 60% nâutilisaient aucune protection, 26% une protection partielle, 4% une protection complĂšte dans le cadre professionnel seulement, et 11% une protection dans le travail et les loisirs" Ă©numĂšre la cellule Ă©pidĂ©miologie. "Lorsquâune seule hypothĂšse de contamination a pu ĂȘtre identifiĂ©e, lâexposition en eau douce a Ă©tĂ© retenue pour 20% des cas'" ajoute-t-elle.
Les leptospires sont des bactĂ©ries susceptibles dâinfecter un grand nombre de mammifĂšres sauvages (rongeurs et insectivores : rats, tangues, musaraignes, etc.) et domestiques (bovins, ovins, caprins, porcs, chiens) qui les Ă©vacuent dans leur urine. Les bactĂ©ries peuvent survivre plusieurs mois dans un milieu humide et chaud.
Les leptospires sont responsables de manifestations cliniques allant du syndrome de la grippe bĂ©nigne Ă des dĂ©faillances multi viscĂ©rale potentiellement mortelle. La leptospirose dĂ©bute aprĂšs une incubation de 4 Ă 19 jours, par lâapparition brutale dâune fiĂšvre avec frissons, myalgies, cĂ©phalĂ©es, troubles digestifs frĂ©quents puis Ă©volue en septicĂ©mie avec atteintes viscĂ©rales : hĂ©patique, rĂ©nale, mĂ©ningĂ©e, pulmonaire⊠"
Les renseignements recueillis auprĂšs de 101 malades soulignent "le polymorphisme de la leptospirose Ă la phase initiale" indique la CIRE en citant : syndrome grippal (49%), fiĂšvre isolĂ©e (18%), association dâasthĂ©nie (fatigue) majeure, cĂ©phalĂ©es, myalgies,et/ou arthralgie sans fiĂšvre initiale (18%), myalgies arthralgies isolĂ©es (5%) et autres signes (10%).
Les précautions à prendre pour éviter la maladie sont les suivantes :
â dans la mesure du possible, se protĂ©ger par le port de bottes et de gants lors dâune activitĂ© Ă risque (agriculture, Ă©levage, jardinage, pĂȘche en eau douce, chasseâŠ);
â Ă©viter de se baigner en eau douce lorsquâon est porteur de plaies (ou protĂ©ger les plaies en utilisant des pansements impermĂ©ables) et limiter les contacts des muqueuses avec lâeau ;
â Ă©viter de marcher pieds nus ou en chaussures ouvertes sur des sols boueux ;
â consulter sans dĂ©lai un mĂ©decin en cas dâapparition des symptĂŽmes en lui signalant lâactivitĂ© Ă risque pratiquĂ©e.
Ces mesures sont Ă renforcer durant la saison des pluies.
âą Pour signaler un cas, contacter la plateforme de veille et dâurgences sanitaires de lâARS ocĂ©an Indien - Tel : +262 (0)2 62 93 94 15 - Fax : +262 (0)2 62 93 94 56 - [email protected]
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