"En 2010, 8 150 entreprises ont été créées à La Réunion. C'est un niveau record", indique l'Insee. C'est ce qu'il ressort de son enquête sur les conditions de création et de développement des entreprises réunionnaises et les problèmes qu'elles rencontrent au cours des cinq premières années de leur existence. Par ailleurs, entre 2009 et 2010, le nombre de créations a augmenté de 22%. En dix ans, il a pratiquement été multiplié par trois.
Dans le détail, selon l’Insee, les entrepreneurs continuent à privilégier le statut d’entreprises individuelles au régime de l’auto-entreprise. En 2010, 63% des entreprises créées sur l’île sont des entreprises individuelles, contre 38% sur l’ensemble de la France.
L’auto-entreprise est, elle, majoritairement plébiscitée par les chômeurs à La Réunion, notamment les chômeurs de longue durée. Elle sert moins souvent à compléter une activité salarié dans l’île qu’en France : 39% contre 45% au niveau national.
"Malgré la simplicité du statut d’auto-entreprise", l’Insee met en évidence que les auto-entrepreneurs réunionnais éprouvent plus de difficultés à créer leur auto-entreprise que les entrepreneurs classiques. "Par rapport à ces derniers, ils suivent moins de formation et sont moins aidés par des spécialistes. Par contre, ils bénéficient d’autant d’aides financières et administratives", explique-t-il. Bien que le taux de chômage ait augmenté durant la période 2006-2010 à La Réunion, la part de chômeurs parmi les créateurs est en recul (45% en 2006 et 41% en 2010).
Par ailleurs, comme en 2006, l’Insee note que "l’indépendance et le goût d’entreprendre sont les premières motivations évoquées par les créateurs d’entreprises réunionnais" mais "créer son propre emploi et augmenter ses revenus restent des arguments déterminants".
Parmi les profils identifiés, l’institut de statistiques observe que deux profils forment le "socle" des entreprises réunionnaises : "les entrepreneurs qui veulent s’insérer (anciens chômeurs dont l’objectif principal est de créer leur propre emploi), et les entrepreneurs plus expérimentés qui veulent générer de l’activité et de l’emploi". À ces deux grands groupes s’ajoutent trois profils caractérisés par les secteurs d’activité où ils interviennent : les entrepreneurs "solo", les professions libérales et les artisans, poursuit l’institut.
Enfin, les secteurs du commerce et de la réparation automobile, de la construction et de l’hébergement restauration constituent le socle des créations d’entreprises à La Réunion (70% des créations en 2010).